Zapatero veut une revanche sur le franquisme

Le Figaro:  L’an dernier, il avait fait déboulonner plusieurs statues du Caudillo, dont celle, équestre, qui trônait sur l’artère principale de Madrid. En avril, à l’occasion du 75e anniversaire de la IIe République – le régime qui a fait 8000 victimes dans les rangs de l’Eglise catholique – il a rendu un hommage chaleureux à cette courte période de démocratie espagnole. Enfin, le mois dernier, le gouvernement a décrété 2006 «année de la mémoire historique».

José Luis Zapatero, petit-fils d’un militaire républicain, le capitaine Lozano, fusillé en 1936 par des franquistes, avait promis dès son arrivée au pouvoir une loi en faveur des victimes de la guerre civile et de la dictature. Le 18 juillet dernier, jour commémoratif du soulèvement franquiste, il a honoré son engagement:

«Il nous faut reconnaître les victimes du franquisme, parce qu’elles ont été victimes des crimes d’une dictature militaire qui a muselé les libertés pendant quarante ans.»

Le texte, fruit du travail d’une commission interministérielle créée au lendemain de l’arrivée au pouvoir de Zapatero, en avril 2004, entend réparer les oublis du «pacte du silence» scellé entre les héritiers et opposants du franquisme lors de la transition démocratique. À l’heure actuelle, il est perçu par la droite comme une «réécriture partisane en faveur des républicains», alors que pour les nationalistes et les communistes, il est «insuffisant et décevant».

Face au tollé provoqué dans les rangs des conservateurs, le texte qui devrait être voté sera une version édulcorée du projet initial. Au lieu de «mémoire historique», la loi sera finalement baptisée «loi d’extension des droits des personnes affectées par la guerre civile et la dictature».

L’exécutif refusera d’annuler les jugements sommaires prononcés par les tribunaux franquistes contre des dizaines de milliers de républicains espagnols après la victoire nationaliste, en 1939, comme le revendiquent les nationalistes et communistes. Zapatero a invoqué mardi la Constitution espagnole, qui interdit selon lui de telles annulations de façon «très claire»; ce qui équivaut ni plus ni moins à la reconnaissance de la justice franquiste, à noter au passage.

Autre souhait de ses alliés de gauche rejeté par le gouvernement : la suppression des centaines de plaques, statues, écussons et noms de rues associés au franquisme qui subsistent à travers le pays. Zapatero a indiqué que le projet de loi ne contiendrait «pas d’éléments polémiques en référence aux symboles de la dictature» et qu’il se contenterait de recommander aux autorités locales et régionales de retirer ces symboles. Cette recommandation aura valeur d’ordre pour les institutions de l’État. L’Église sera également «invitée» à retirer les plaques «tombés pour la patrie et pour Dieu», qui ornent les façades des bâtiments religieux.
 
La future loi devrait en revanche satisfaire des revendications économiques et sociales d’anciens républicains. Des indemnités seront versées aux dépendants des victimes du franquisme, mais seulement après 1968, date choisie pour pouvoir indemniser également les victimes des groupes terroristes d’extrême gauche. Près de 3 millions d’euros seront versés à la quarantaine d’associations de victimes du franquisme, dont l’Association pour la récupération pour la mémoire historique (ARMH), spécialisée dans la localisation et l’exhumation des corps de républicains fusillés par les troupes franquistes et jetés dans des fosses communes. 
 
Une vaste quête de fonds publics déguisées en réappropriation pieuse de la mémoire historique, en fait une énième réécriture grossière du passé par les nostalgiques du socialisme armé pour braquer le présent. Orwell avait cent fois raison:

"Si tous les autres acceptaient le mensonge imposé par le Parti – si tous les rapports racontaient la même chose –, le mensonge passait dans l’histoire et devenait vérité. « Celui qui a le contrôle du passé, disait le slogan du Parti, a le contrôle du futur. Celui qui a le contrôle du présent a le contrôle du passé. »" (1984 George Orwell).

Apres au gain, n’ayant rien oublié, rien appris, les socialistes veulent à tout prix effacer et se venger de leur seule vraie défaite, laquelle a sans doute sauvé l’Europe de l’ouest du communisme. De par le monde, dans aucun pays, l’on ne peut observer la mémoire des victimes innombrables du socialisme. Même dans les pays de l’Est – à part peut-être dans les pays baltes qui ont la dent très dure – les rares "musées du communisme" sont financés exclusivement par des fonds privés, c’est le cas à Prague, Prague où il n’y a qu’un monument discret aux victimes non chiffrées de ce qu’il y avait "avant" et quelques plaques en l’honneur de Jan Palac. Le mur est tombé, certes, mais dans quel sens ?

2 réponses à Zapatero veut une revanche sur le franquisme

  1. FLY-TOX dit :

    Regardez bien la couleur des yeux de Zapatero,bleu fâde.

    Napoléon,n’a jamais pris dans ses rangs les yeux délavés.

    Ils manquent de courage et trompent tout le monde.

    Marrant NON ?

  2. Déninkine dit :

    A noter aussi que la statue équestre de Franco de Madrid avait été déboulonnée…en pleine nuit…et avec force déploiment de policiers.

    Ca aussi si c’est pas « marrant »…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *