Michel de Poncins: L’APOLOGUE DES FILES D’ATTENTE

Votre argent vous intéresse

l’économie de marché expliquée à tous

Nous allons, provisoirement, abandonner  les problèmes de la bourse pour nous occuper d’un problème de la vie quotidienne : la gestion des files d’attente. Un perfectionnement relativement récent vient d’y être apporté par le jeu libre du marché.  

Les files d’attente auparavant se déroulaient dans un grand désordre. Lorsque l’on était devant le guichet, beaucoup de personnes se trouvaient agglutinées autour de vous ce qui comportait bien des inconvénients : manque de confidentialité, désordre dans la file d’attente, défaut de confort devant les guichets.

A une date que peut-être nul ne connaît, le besoin s’est fait sentir d’une amélioration et un perfectionnement est arrivé. Ce perfectionnement a surgi  exactement comme il se produit dans l’économie de marché avec échange d’argent mais, s’agissant des files d’attente, il n’y a pas eu de circulation d’argent ou, sinon, fort peu.  Voici que dans la plupart des pays d’Europe une nouvelle façon de faire s’est imposée.

Tout le monde admet désormais, dans la paix, qu’il faut un petit espace libre entre la prochaine personne à s’avancer au guichet et celle qui se trouve déjà à ce guichet. Un matériel que l’on observe dans les banques, dans les administrations et tous les lieux publics s’est mis en place librement.

La confidentialité est assurée, également le confort des usagers et en plus de l’ordre se met dans la file d’attente, personne n’essayant de frauder.

Regardons maintenant de qui se passe dans l’économie administrée, le chef-d’oeuvre de cette économie administrée s’étant réalisé dans les pays socialistes de l’Est avant leur « libération ».

Les files d’attente étaient une institution de base de la société. Les fonctionnaires et quasi fonctionnaires qui allaient à leur bureau pour  prétendument travailler se munissaient d’une sacoche. Ce n’était pas pour ranger les documents de travail, mais pour faire la queue sur le retour en vue d’attraper quelques aliments ou des marchandises dont ils avaient si grand besoin. Il fallait imaginer des stratégies pour connaître les bons endroits, les gérer et de petits trafics étaient nés autour de cette calamité.

Les bureaucraties régnantes n’ont pas essayé du tout de porter remède à la gestion des files d’attente et à leur souffrance. Si elles avaient voulu le faire, elles auraient sorti des tonnes de réglementations sans aucune amélioration véritable.

Dans le monde libre, la gestion des files d’attente n’était pas un problème  mais, pourtant, le perfectionnement s’est produit dans le  jeu de l’économie de marché et d’une façon inattendue. Il a mis en scène beaucoup des ingédients de la liberté : idée créatrice, sans doute essais, circulation de l’information, généralisation, mise au point de matériels, règles de droit s’établissant sans loi nouvelle, pas de fonctionnaires ni d’élus s’enrichissant au passage. 

L’effet richesse s’est véritablement produit. Cet effet richesse est certes modeste et ne viendra jamais figurer dans les statistiques mensongères du PIB, mais ce qui compte, c’est bien la vie quotidienne.

Michel de Poncins

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