Millière tient la forme

Je sais, on peut désormais traiter librement les soldats israéliens de nazis, dire que Gaza est un camp de concentration, que la barrière de sécurité est un mur d’apartheid, que les Israéliens se conduisent vis-à-vis des Arabes comme les nazis se conduisaient vis-à-vis des Juifs. Et ce sont parfois des auteurs juifs qui le disent ou l’écrivent. Je sais, le fait qu’Ahmadinejad ait organisé une exposition de dessins antisémites et négationnistes à Téhéran ne va rien changer aux louanges qu’on peut adresser, en France à un gouvernement qui remplit un «rôle stabilisateur» dans la région. Je sais, l’administration Bush a été longtemps «tenue», dit la rumeur, par des néo-conservateurs «comploteurs», des nouveaux «sages de Sion» ; vous savez, des gens dont les noms ont souvent des consonances étranges, qui se terminent en «stein», en «wicz», en «etz»: pas très aryen tout çà…
Sans que cela ne me console, c’est de toute l’Europe que monte une odeur de moisissure, et ceux qui font monter l’odeur de moisissure ont à nouveau bonne conscience, très bonne conscience. Ils vous diront qu’ils sont «de gauche» et du côté des «damnés de la terre». Au temps du nazisme, les nazis aussi étaient de gauche, on l’a oublié, et ils s’indignaient qu’on puisse confondre leur socialisme très national avec le «bolchevisme».

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