Projet d’interdiction des minarets à Zurich — la charrue avant les boeufs

Hier, le Parlement cantonal zurichois a reçu une initiative parlementaire demandant l’interdiction de la construction de minarets dans le canton. Le texte va en être discuté d’abord par une commission avant d’être soumis au vote du Parlement lui-même. Si celui-ci l’approuve, le projet sera soumis au vote du peuple du canton du Zurich dans un délai de six mois. Et si le peuple l’approuve à son tour, la construction de minarets sera bel et bien interdite dans le canton.

Cette démarche pose deux problèmes:

D’abord, elle se fonde sur des sentiments (la majeure partie de la population se sentirait gênée par ces minarets) et des arguments (préservation du caractère typique de l’architecture locale) subjectifs, difficilement rationalisables. Ainsi, bien qu’elle aille dans le bons sens (il est absolument indispensable d’interdire la construction des minarets), elle fait davantage appel à la dictature de la majorité qu’à la sagesse de la démocratie. La première oblige la minorité à se soumettre contre son gré, ce qui est un pis-aller, tandis que la deuxième montre pourquoi une telle interdiction serait profitable à l’ensemble de la population, Musulmans compris.

Ensuite, elle prône une différence de traitement, une inégalité (par exemple entre les lieux de culte juifs et musulmans), ce qui facilite la tâche de ses opposants. En effet, alors qu’en réalité, les minarets ne sont rien d’autre que les matérialisations de la pire oppression politico-religieuse de notre époque (et probablement de l’histoire), en en demandant l’interdiction sans faire la démonstration de ce fait, on prête le flanc à la critique facile de gens apeurés par le terrorisme, pour qui il est plus naturel de s’incliner devant les représentants soi-disant pacifiques de l’Islam conquérant que de résister en se fondant sur ses propres valeurs.

Ainsi, la presse de gauche, acquise à la défaite préventive et à la déliquescence des valeurs occidentales, une attitude qu’elle présente comme l’expression de la tolérance, a beau jeu de traiter les initiants de «droite populiste et nationaliste» et de se targuer de défendre le sens de notre Constitution, laquelle garantit en effet à chacun le droit de pratiquer librement sa religion.

C’est mettre la charrue avant les boeufs. Il faut au contraire commencer par replonger dans nos vraies valeurs pour prouver méthodiquement que la religion islamique est criminogène et agressive à la base, de par son essence même, que les Musulmans sont d’abord les victimes de ce culte qui incite et autorise systématiquement, depuis bientôt 14 siècles, les autorités islamiques à se comporter comme les plus dignes représentants de la barbarie humaine.

Ensuite, il sera tout naturel de faire fermer les mosquées, d’interdire la construction des minarets, la création et l’exploitation des associations et fondations islamiques — voire de modifier carrément la Constitution fédérale à cet effet. Ensuite, il sera enfin possible de lutter contre le terrorisme musulman avec tous nos moyens, et ainsi de le vaincre, une fois pour toutes, pour le bien de tous.

ajm sur precaution.ch

5 réponses à Projet d’interdiction des minarets à Zurich — la charrue avant les boeufs

  1. Piotr dit :

    Bon, d’accord avec vous pour prôner un retour aux principes chrétiens et occidentaux. Même si je n’apprécie ni l’expression « nos valeurs » ni, a fortiori, celle de « nos vraies valeurs ». Par contre, je ne comprends pas la différence que vous établissez entre « la dictature de la majorité » et « la sagesse de la démocratie ». Il n’est aucune différence entre ces deux réalités. Vous me rétorquerez que je ne suis pas démocrate, et vous aurez bien raison.

  2. ajm dit :

    «Nos valeurs » sont celles que «nous » pouvons partager.

    Je pense qu’il y a plus de sagesse dans la démocratie que ce que nous en utilisons aujourd’hui: http://ajm.ch/wordpress/?p=102

  3. Piotr dit :

    Je n’ai pas encore pris le temps de lire le texte joint sur la démocratie.

    Par contre, dans l’expression nos valeurs, ce n’est pas le nous qui me pose problème. Je remarque juste, avec d’autres, que l’emploi du terme valeur est souvent réservé à des notions coincés entre les principes et les réalités. L’expression « les valeurs de la famille », par exemple, ne recouvre pas toujours les principes de la famille chrétienne ou des principes clairs ayant trait à la vie familliale, ni ne font allusion à une famille réelle qui serait celle de celui qui parle. Il suffit d’écouter les femmes PDC pour se convaincre de ce décalage.

    Voilà pourquoi je préfère parler de principes chrétiens, voire occidentaux, que de valeurs occidentales. Cependant, je vous avoue que nous nous éloignons du sujet qui nous intéresse ici.

  4. ajm dit :

    Oui, et je crains que même l’usage des termes «principes chrétiens » ne suffise plus à clarifier définitivement ce genre de questions. Il y a bien du travail de (re)définition à fournir dans ce domaine.

    Mais en l’occurrence, des principes vraiment très fondamentaux — de l’ordre de la survie et de la dignité intrinsèque de la personne humaine –, que chaque être encore en contact avec sa conscience peut comprendre, suffisent à fonder valablement le projet de rejet de la religion islamique. Et c’est en fait ce que je voulais dire au départ.

  5. Piotr dit :

    Nous sommes d’accord. La lecture des textes musulmans me pousse à cette triste constatation. Si ignorer Christ constitue de toutes les manières une erreur, être musulman constitue sans doute une erreur particulièrement lourde de conséquences.

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