Asie : 100 millions de bébés tués, les missing women

Mardi 24 octobre, la chaîne Arte diffuse le documentaire de Manon Loizeau et Alexis Marant « La malédiction de naître fille« , récompensé par le prix Albert Londres.  

« Le chiffre est effrayant« . 100 millions de bébés sont tués avant ou après la naissance simplement parce qu’ils sont des filles, des « charges inutiles » pour la société. Aujourd’hui 100 millions de femmes manqueraient donc en Inde, au Pakistan et en Chine à cause de l’infanticide et de l’avortement. Ces absentes que l’économiste Amartya Sen, Prix Nobel, qualifie de « missing women« .

Indrani explique impassible comment elle a empoisonné une de ses filles à la naissance. Son calme est troublant, note la réalisatrice, « je me suis dit que, dans cette sorte d’absence, elle révélait qu’une partie d’elle même était morte« . C’est l’ONG Terre des hommes qui a guidé les reporters vers des femmes pour donner la parole à « ces mères criminelles, mais infanticides parce qu’écrasées par le poids de la tradition, la pauvreté, ou la politique de l’enfant unique« . Cette ONG recense les femmes enceintes et sont près d’elles à la naissance pour les aider à garder leur enfant. Pour les reporters, ces témoignages de femmes sont « une première révolte face à des siècles de coutumes« .

En ville, des associations recueillent chaque jour des petites filles abandonnées dans le fossé.
En Chine, des logements sont mis à la disposition des familles pauvres composées de filles, « une parade expérimentale à la désastreuse politique de l’enfant unique« .

Ces 100 millions de « missing women » créent un déficit démographique important. Dans le nord de l’Inde, les femmes ont pratiquement disparu de certains villages. Pour ce jeune instituteur, trouver une épouse est mission impossible : « j’y suis prêt. J’ai 32 ans. Pour moi, c’est déjà trop tard« .

NDLR : En Asie, 100 millions de filles manquent à l’appel. En France, ils sont plus de 6 millions d’enfants a avoir été avortés (IVG et non IMG) depuis 1975, mais qui ose le dénoncer ? Est-ce moins grave ? Le silence en France est assourdissant tandis que le nombre de victimes ne cesse d’augmenter : l’enfant, la mère, le père, les frères et les soeurs…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *