Le monde sens dessus dessous

On trouvera, sur le site de l’auteur, l’original allemand, sous le titre : « Verkehrte Welt », ainsi que la version anglaise de ce texte, intitulée « The world – upside down« .

letterraiter des islamistes dangereux, c’est vivre dangereusement. Mais parfois le danger ne provient pas des islamistes d’Allemagne, mais de l’administration allemande. C’est la tâche de l’historien de décrire les processus historiques avec leurs antécédents. Le compte-rendu qui suit aidera les générations futures à comprendre pourquoi les chrétiens et la culture occidentale ont, les yeux grands ouverts, perdu la bataille contre des islamistes remplis de haine.

Dans ce contexte, ma personne a peu d’importance, elle est interchangeable. D’autres ont fait la même expérience en s’occupant des islamistes en Allemagne. Ils ont gardé le silence à cause de leurs enfants. Et ils gardent le silence parce qu’ils craignent pour leur emploi. Mes lecteurs doivent savoir que ma connaissance des islamistes ne provient pas de livres poussiéreux, mais que je les ai observés durant plus de 15 ans dans leurs pays d’origine : Afghanistan, Iraq, Iran, Liban, Arabie Saoudite, Yémen, Syrie, Emirats, Algérie, Jordanie, Indonésie, et Malaisie. J’ai rencontré le groupe qui entourait Ben Laden, vers le milieu des années ’90, à Khartoum, capitale du Soudan. Ils avaient un terrain de quelque 400 ares au confluent du Nil Blanc et du Nil Bleu.

Bin Laden avait déjà quitté Khartoum quand je m’y rendis ; quelques-uns de ses adeptes étaient encore là. Dès l’aube, les hommes priaient ensemble. Une ferme de produits laitiers, équipée de l’air conditionné se trouvait à moins de cent mètres de là. La seule famille juive du Soudan y produisait du lait. Les vaches noires et blanches provenaient des Frisons (plaines du nord de l’Allemagne). Les membres d’Al-Qaïda du terrain voisin faisaient partie des clients. Dans le monde occidental, Al-Qaïda n’était pas encore un problème. Aucun journal ne parlait de ceux qui se définissaient comme des « combattants de la guerre sainte ».

Plus tard, en Afghanistan, je rencontrai à nouveau ces combattants de la guerre sainte. Ils se donnèrent du mal pour me convertir à l’islam. J’avais fait la même expérience lors des centaines de rencontres avec des partisans du Hamas, du Hezbollah, du Hisb ut-Tahrir [parti de la libération islamique – NDLR d’upjf.org], et de quelques autres groupes qui font sans cesse les titres de la presse aujourd’hui.

Tous sont convaincus que leurs actions mèneront le monde à un avenir prétendument meilleur. J’ai pu observer, alors, ces islamistes qui réalisaient des engins piégés et qui étaient équipés de mitraillettes de type AK-47 avec lesquelles nous tirions, à bonne distance, dans le désert, sur des boîtes à conserve vides. J’étais toujours le pire tireur.
Tout en s’efforçant de me convertir à l’islam, ils me faisaient part de leurs plans. Ils parlaient du rétablissement du Califat. Ils parlaient de l’Europe, qui serait indubitablement musulmane d’ici quelques décennies. Ils faisaient l’éloge du terrorisme. Ils avaient la certitude qu’ils pourraient détruire la culture des « infidèles ».

Je me souviens qu’à Téhéran, un dirigeant islamiste me dit que le chancelier Kohl ferait bien de le flatter, sous peine de le regretter plus tard. J’ai noté la chose en riant intérieurement. Je n’avais pas pris cet homme au sérieux. A l’époque, je m’étonnais de l’incroyable naïveté de ces combattants de la guerre sainte. Avec le recul du temps, je constate que c’est moi qui étais naïf. Plus tard, le dirigeant islamiste de Téhéran devait être connu au plan international comme le chef des terroristes qui perpètrent des attaques à l’explosif contre les forces internationales en Iraq, après l’invasion américaine. Lui et la plupart de mes connaissances d’alors figurent aujourd’hui sur les listes des personnes les plus recherchées.

Lorsqu’on travaille dans des régions en crise et en proie à la guerre, on est inévitablement amené à connaître des membres des services du renseignement. Ces gens parlent de leurs expériences et échangent des informations. Au fil des ans, cela finit par devenir un réseau. Les portes des chancelleries s’ouvrent, la liste de vos contacts s’allonge jusqu’à inclure des milliers de noms. Des documents sont divulgués ; émanant des services secrets, des administrations et aussi de firmes, ces milliers de pièces du puzzle s’agencent lentement jusqu’à composer une grande image.

Après les attentats du 11 septembre, cette mosaïque est soudain devenue d’intérêt public. Dans les mois qui suivirent, j’avais résumé ma connaissance dans des articles de presse et des livres. J’enseigne la gestion de la sécurité et la défense contre le terrorisme dans une université du nord de l’Allemagne.

Beaucoup de fonctionnaires respectables m’ont donné des informations que je ne sollicitais pas €“ par exemple, en venant me parler après mes conférences. Des ministres d’Etat ou de régions m’ont invité à des discussions. Tel est l’arrière-fond de mon livre, Der Krieg in unseren Staedten – Wie radikale Islamisten Deutschland unterwandern (La guerre dans nos villes €“ Comment les islamistes radicaux minent l’Allemagne), publié au printemps 2003.

Bien que les médias aient déblatéré contre moi à propos de son contenu, ce qu’il rapporte n’est pas de la fiction. J’ai fidèlement consigné dans ces pages le résultat de ce que j’ai trouvé dans les services du renseignement, allemands et autres, sur les réseaux terroristes en Allemagne. Les Frères musulmans, en tant qu’organisation regroupant presque tous les groupes radicaux, prêche le « dialogue » à usage externe, tout en incitant à la haine en interne ; ses sous-produits prétendent aussi être pacifiques, tout en soutenant secrètement des actions violentes.

Quand je relis les recensions de mon livre je suis toujours surpris de l’indignation et des ricanements des médias. De nombreux critiques l’ont situé à l’extrême droite, parce que j’insistais pour que les actions nécessaires soient mises en oeuvre. Même quand le ministre de l’Intérieur, Otto Schily, alla bien au-delà de mes suggestions dans ses mesures de sécurité, au cours des mois suivants, mon image ne s’est pas améliorée dans les médias.

Avec le temps, on finit par s’habituer aux reproches que nous vaut le fait d’être porteur de mauvaises nouvelles. C’est pourquoi il m’a été agréable d’être honoré, la même année, du « Staatsbuergerlicher Preis » (prix national) pour ma recherche en matière de défense contre le terrorisme. C’est le ministre de l’Intérieur de Bavière, Guenther Beckstein, qui prononça l’éloge.

A la même époque, de plus en plus d’islamistes entrèrent en lice pour obtenir un référé contre mon livre. Les dizaines d’assignations en référé et les menaces de poursuites judiciaires ne m’ont pas inquiété au début. N’avais-je pas en ma possession plusieurs documents administratifs à l’appui de chaque phrase de mon livre ? J’étais heureux. Les islamistes ne pourraient pas l’emporter. On peut lire, gravée dans le calcaire à l’entrée de l’Université de Fribourg où j’ai étudié dans les années ’80, la phrase suivante : « Et la vérité vous rendra libres » [citation de l’évangile de Jean 8, 32 ; NDLR d’upjf.org]. J’ai mémorisé cette maxime pour toujours. Je suis passé par là des milliers de fois en allant à la fac de Droit. La vérité ne pouvait pas être abolie, n’est-ce pas ?

Malheureusement, mes preuves provenaient des services secrets. Ecoutes téléphoniques enregistrées, photos de réunions d’islamistes, prises en secret, filatures. Il s’agissait d’échanges de résultats de recherche entre services européens. Je n’avais pas pris en compte le fait qu’aucun service du renseignement ne dévoilerait devant une cour de justice ni ses sources ni la manière dont il obtient ses renseignements.

C’est pourquoi j’ai comparu seul en justice. Et les documents n’ont servi à rien car les islamistes, abrités derrière la façade camouflée des Frères Musulmans, se sont contentés de démentir leur contenu. Même quand des rapports publics officiels €“ issus, par exemple du Bureau Fédéral pour la Protection de la Constitution €“ confirmaient mes assertions, les plaignants en démentirent le contenu et intentèrent une autre action en justice contre l’administration concernée. L’affaire devenait coûteuse. Bientôt les frais de procédure dépassèrent les 50.000 euros. Mon impression était que quelques-uns des plaignants exploitaient cyniquement les possibilités que leur offrait la constitution, tout en cherchant à détruire l’Etat fondé sur elle : je me souviens d’un islamiste de Marbourg, qui avait obtenu une assistance juridique et niait en bloc tous les passages qui le concernaient. Cet homme prétendait être dans le dénuement. Il perdit le procès avant même qu’il commençât, du fait qu’il était propriétaire de plusieurs appartements. L’éditeur et moi-même avons eu quelques expériences de ce genre.

A ce propos, le fils de cet homme est aujourd’hui l’un des porte-parole les plus connus des organisations islamiques en Allemagne. Les débats au tribunal étaient vraiment intéressants. Les plaignants affirmaient qu’ils n’avaient jamais célébré les attentats du 11 septembre, alors qu’ils avaient été filmés en train de le faire, par les services secrets. Ils savaient que les membres de ces services ne se présenteraient pas au tribunal.

Si quelqu’un m’avait dit alors que plusieurs services du Renseignement allemand étaient en train d’enquêter sur moi du chef de trahison par divulgation, je ne l’aurais pas cru. Les responsables de ces services m’encourageaient durant les procès et continuaient à me transmettre secrètement des documents. Dans ce contexte, j’informai le public des structures terroristes et de leurs réseaux. Le 11 mars 2004, des terroristes islamistes commettaient un attentat à Madrid.

Plusieurs sources m’informèrent, quelques jours plus tard, que les traces des attaquants remontaient à l’Allemagne. Je diffusai cette information à la Télévision, les 25 et 26 mars. J’appris que le ministre de l’Intérieur, Otto Schily, était furieux. Il rejeta mes affirmations. Hans Leyendecker avait, à l’évidence, une connaissance similaire de ma « fausse alerte » et intitula son article dans le Sueddeutsche Zeitung, « Fanfaronnade sans fondement d’un expert en terrorisme ». Six semaines plus tard, Focus et Der Spiegel rapportaient que l’un des attaquants avait habité en Allemagne et faisaient remarquer qu’il avait été repéré en Allemagne, ce que l’administration avait nié. Hans Leyendecker se trompait.

Entre temps, cependant, ma chance tourna : en mars 2004, plusieurs fonctionnaires de l’Etat perquisitionnèrent mon domicile ainsi que les bureaux de mon épouse dans un autre immeuble. Motif : subornation de fonctionnaires et assistance à trahison. Je me croyais dans un film. Je n’ai jamais proposé d’argent pour une information à quelque fonctionnaire que ce soit. Durant plus d’une décennie, les autorités m’ont activement communiqué des informations. Et leurs responsables m’ont toujours encouragé à publier l’information. Mais le procureur chargé de l’enquête avait jadis découvert que des journalistes obtiennent aussi des informations par pot de vin. Et c’est ainsi que mon destin prit un tour catastrophique. Le porteur de mauvaises nouvelles était exécuté publiquement.

Les islamistes firent, sur Internet, l’éloge des déclarations du bureau du procureur de Francfort. La plupart des médias se joignirent à eux dans leur triomphe. Soudain, j’étais un repris de justice. Des amis de longue date commencèrent à m’éviter, des voisins cessèrent de recevoir des envois postaux destinés à un « coupable », et ma femme perdit sa clientèle. Une photo de ses bureaux, prise de l’extérieur, sur un placard jaune, faisait en sorte que les clients de son service de comptabilité soient informés de ne pas faire d’affaires avec un « coupable ». Du fait que le préavis de résiliation du bail de ses bureaux était d’un an, ma femme dut payer son loyer durant une pleine année €“ sans clients. Dommage collatéral dû aux autorités allemandes de sécurité. A cette époque, l’Université de Lueneburg avait décidé d’élever ma position d’enseignant à celle d’un professorat. Maintenant, je dois d’abord attendre la fin de la procédure criminelle à mon encontre.

Comme aucun indice de pot de vin n’avait pu être trouvé, plusieurs autres enquêtes suivirent. Entre mars 2004 et mars 2005, mon domicile privé et les bureaux de ma femme furent perquisitionnés à deux reprises, une autre enquête dans mes déclarations de revenus pouvait révéler des réceptions, avec la possibilité que figure un fonctionnaire parmi les invités. En dépit du fait que je n’ai jamais eu de bureau à l’Université de Lueneburg, et que le procureur de Francfort était au courant de ma nomination imminente au professorat, l’Université de Lueneburg fit également l’objet d’une perquisition €“ apparemment dans l’espoir d’y trouver des preuves de ce que j’y avais invité quelque gros bonnet, donnant ainsi corps à l’accusation de subornation de fonctionnaires. Le doyen et les professeurs ont été durablement impressionnés par l’investigation.

Je n’ai jamais invité des fonctionnaires à mes réceptions, à l’exception du ministre Beckstein (ma femme confectionna trois gâteaux pour lui et ses gardes du corps), aussi étais-je persuadé que le ministère public de Francfort présenterait des excuses pour ces fausses accusations. Certes, le dossier de pot de vin fut clos en 2005, ainsi que celui de l’assistance à trahison. Malheureusement, le procureur ne pouvait être contraint d’annoncer la clôture du dossier avec la même publicité qui avait accompagné celle de l’ouverture des poursuites. Aussi, le public reste sous l’impression que je pourrais avoir soudoyé des fonctionnaires.

A la place des accusations fausses et calomnieuses évoquées ci-dessus, l’accusation enquête maintenant sur mon compte pour avoir, durant plus de deux ans et demi, incité à la révélation de secrets d’Etat. L’action a été introduite il y a plus d’un an. Malheureusement, le tribunal devant lequel j’ai pu rapidement prouver que je n’avais jamais incité aucun fonctionnaire à trahir des secrets d’Etat n’avait pas le temps. Au moment où j’écris ces lignes, il n’y a pas la moindre lueur d’espoir d’une fixation de date pour le jugement. Après plus de deux ans et demi, je quitte la province de Hessen, parce que je ne veux pas participer au financement de cette procédure avec mes impôts.

J’ai entendu dire par beaucoup de fonctionnaires que l’argent est un problème avec les filatures contre-terroristes. Les enregistrements de conversations téléphoniques demandées d’urgence dans les milieux des islamistes violents ne sont pas approuvés par l’accusation, même si l’argent ne manque pas pour ce faire. Dans mon cas, pourtant, l’argent s’est envolé et coule librement. D’après les documents, j’ai pu voir que mon livre susmentionné a été examiné, phrase par phrase, par quelques employés pour le cas où mon information pourrait remonter à une période excédant quelques semaines. Il y a eu aussi de l’argent pour les écoutes téléphoniques. Quand je parlais aux journalistes, les responsables sécuritaires étaient au courant. Temporairement j’étais PBO [???] €“ suspect sous investigation de la police. Les six perquisitions, l’écoute téléphonique, l’observation par des spécialistes venus de loin, et l’analyse des données ont coûté beaucoup d’argent €“ un argent qui doit manquer pour enquêter sur les réseaux terroristes.

Pour mémoire, une fois de plus : Personne ne m’accuse de diffuser une information inexacte dans des déclarations publiques ou dans des livres sur les réseaux terroristes en Allemagne et sur le danger qu’elles constituent pour le public. Au contraire, cette information est fondée sur la vérité et est manifestement perçue comme une telle menace pour le public, que sa diffusion doit être évitée. Pourtant, si l’on se concentre trop sur le porteur de mauvaises nouvelles, il arrive que le vrai danger soit oublié.

En février 2006, j’ai publié, dans le magazine Park Avenue, une longue analyse sur l’interaction entre des boutiques de téléphonie et des cellules terroristes en Allemagne. Le Bureau Fédéral d’Investigation Criminelle a toujours répondu à mes questions à ce propos qu’un tel lien n’existait pas, alors que la preuve était en possession des autorités allemandes de sécurité. Si j’avais rendu publique cette preuve et exposé ainsi le Bureau Fédéral d’Investigation Criminelle, une septième perquisition aurait probablement suivi les précédentes. Il a fallu la tentative de faire exploser des bombes dissimulées dans des attaché-cases, heureusement découverte à temps, par hasard, pour que le Bureau Fédéral d’Investigation Criminelle prenne conscience de la coopération entre les « boutiques de téléphonie » et les cellules terroristes. Aujourd’hui, nous savons que les terroristes libanais ont créé leur réseau par le canal d’une boutique de téléphonie de Hambourg et de Kiel. A Madrid et à Londres, l’autorité en charge de la sécurité a également fait les mêmes découvertes €“ seulement après les attentats.

Mon livre, Der Krieg in unseren Staedten – Wie radikale Islamisten Deutschland unterwandern (La guerre dans nos villes €“ Comment les islamistes radicaux minent l’Allemagne), n’est plus disponible. On peut seulement l’acheter d’occasion sur www.amazon.de et ebay. La plupart des prévisions de mes livres ont maintenant été confirmées par la réalité, mais les islamistes ont réussi à contraindre l’éditeur à le retirer silencieusement du marché, à l’été 2006. Après que le livre ait franchi tous les obstacles juridiques en plus de trois ans et alors qu’il continuait à avoir du succès, des islamistes de Birmingham et de Vienne ont menacé d’un flot de plaintes en justice. Plaintes qui, à l’évidence, n’ont pas le moindre fondement. L’un des plaignants affirma qu’il n’avait jamais été membre de la confrérie radicale des Frères musulmans. Pourtant, en demandant l’asile en Allemagne, il avait affirmé qu’il était persécuté dans son pays en tant que membre de « Al ikhwan muslimoun » €“ expression arabe signifiant Frères musulmans [litt. : confrérie musulmane – note du traducteur].

Les menaces de ces islamistes étaient encouragées par l’annonce que des procès seraient intentés par d’autres islamistes, jusqu’à ce que le livre soit retiré du marché. Aussi, l’éditeur et l’auteur ont-ils retiré le livre de la circulation, du fait que pas un politicien ne voulait lui accorder son soutien. Personne n’était intéressé. La fin des enquêtes sur le « coupable » Ulfkotte n’est pas en vue. Un fonctionnaire m’a fait savoir dernièrement qu’une « note anonyme » portant sur des soupçons de pornographie pédophile sur mon ordinateur pourrait suffire à justifier un autre ordre de perquisition. Dans le même temps, je trouve régulièrement dans ma boîte aux lettres des documents officiels du Bureau Fédéral d’Investigation Criminelle et des Services du Renseignement, estampillés « confidentiel », ou « secret », qui me sont envoyés contre mon gré et que je n’ai pas demandés. Au début, j’ai retourné, en recommandé, ces documents aux pouvoirs publics. Mais, à ce jour, le « divertissement » ne s’est pas arrêté. Quand j’appelle pour demander à qui je dois retourner les documents, je n’obtiens pas de réponse.

Tout de suite après les nombreuses perquisitions j’étais furieux contre les administrations allemandes. Aujourd’hui je ne ressens que de la pitié. Mais aussi de la consternation de ce que les politiciens préfèrent fermer les yeux quand, au lieu des terroristes, ce sont ceux qui dévoilent leurs réseaux qui sont poursuivis. Dans les cercles islamistes, le nom de Udo Ulfkotte est maintenant la preuve que les fondamentalistes et ceux qui veulent recourir à la violence sont sur la « bonne » voie. Un jeune musulman dans l’entourage de mes étudiants m’a dit qu’il faut voir un signe d’Allah dans le fait que l’auteur du livre Der Krieg in unseren Staedten est à présent un accusé dans une procédure pénale, tandis que les islamistes continuent à recruter sans en être empêchés.

Cela fait de nombreuses années que je fréquente la chapelle de la forêt du Taunus, le matin. J’allume une bougie et je puise, dans la prière, la force pour une nouvelle journée de travail. Durant toutes ces années de combat et d’indignité, la chapelle de la forêt a constitué un lieu où je pouvais reprendre confiance. Depuis février 2006, la chapelle a été vandalisée à plusieurs reprises. Au matin du 5 juillet, je l’ai trouvée dans le pire état jusqu’à ce jour : Les chandeliers avaient été arrachés des murs et la Madone de calcaire avait servi de cible à des jets de bouteilles. Quand j’avertis la police de l’incident, on me demanda ce que j’attendais que fasse la police. Je ne me plains pas des policiers de service.

Cependant, j’ai soudain réalisé que les valeurs de notre société ont beaucoup changé. Si un lieu de prières musulman avait été vandalisé, le Bureau Fédéral d’Investigation Criminelle n’aurait certainement pas hésité à ouvrir une enquête. Dans le cas présent, rien ne s’est produit €“ rien. Deux semaines après le saccage de la chapelle, un journal local a mentionné le fait. Ce fut tout. Entre temps, la chapelle a été vandalisée une quatrième et une cinquième fois, immédiatement après avoir été soigneusement restaurée et repeinte grâce à des dons de la population locale. Je ne dérange plus la police pour une information de ce genre.

A l’évidence, le monde dans lequel je vis est sens dessus dessous.

© Udo Ulfkotte

1 réponse à Le monde sens dessus dessous

  1. DAUGAN dit :

    Il n’y a pas de mots pour traduire la lâcheté de nos hommes politiques occidentaux. J’ai comme l’impression qu’ils obéissent à un mot d’ordre… J’ai vu et entendu un pitoyable madelin (ça ne mérite pas une majuscule ) pas pire que les autres . C’est impossible et consternant.

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