Une balise pour tracer les agresseurs sexuels

Le scientifique propose de « pucer » les pédophiles. Et de les placer sous « camisole chimique » pour empêcher la récidive. Une idée du Pr Brotchi, neurochirurgien belge réputé mondialement

Implanter une micropuce chez les délinquants sexuels pour les localiser instantanément en cas d’enlèvement de femme ou d’enfant. Cette idée ne sort pas d’un roman de science-fiction à deux cents. Elle est le projet très sérieux du professeur Jacques Brotchi, neurochirurgien belge de réputation mondiale. En tant que sénateur (MR), il vient de déposer une proposition de loi en ce sens chez ses pairs. À l’étude en commission, cette idée fera, on s’en doute, l’objet de nombreux débats tant au niveau de l’éthique que de la santé.

Jacques Brotchi appuie son concept sur la notion essentielle qu’en cas d’enlèvement d’enfants à des fins sexuelles, la rapidité de réaction et d’intervention est capitale. « Une étude canadienne le démontre : parmi les victimes assassinées par un prédateur sexuel, 44 % sont mortes dans un délai d’une heure après l’enlèvement, 74 % dans les trois heures et 91 % dans les vingt-quatre heures », détaille Jacques Brotchi. « En cas d’enlèvement, il est donc essentiel de pouvoir localiser dans les minutes suivant l’acte tous les délinquants sexuels se trouvant non loin du lieu de l’enlèvement. »

Pour ce faire, Jacques Brotchi juge l’actuel bracelet électronique parfaitement insuffisant car trop facile à ôter et limitant le sujet dans un espace de vie trop étroit.

Il n’imagine donc rien moins que d’implanter une balise émettrice dans le ventre des délinquants ! « Pas dans la tête. Ce n’est pas parce que je suis neurochirurgien que je rêve de faire des implants dans le cerveau et de contrôler des individus ! Le but est, ici, uniquement de les localiser. On ne peut pas implanter la puce sous la peau du bras comme ça se fait aux Etats-Unis pour la Verichip (lire par ailleurs), car elle serait trop facile à enlever. Je propose de l’implanter dans le pannicule adipeux de l’abdomen (la couche de graisse, voie de double gras chez certains, ndlr) par une légère opération chirurgicale ou une endoscopie. »

Pas dans le cerveau

La technologie existante n’est pas encore à la hauteur des attentes de Brotchi. La micropuce américaine, pas plus grande qu’un grain de riz, n’est pas émettrice. Les balises les plus petites ont, elles, encore la taille d’un pacemaker (5 cm). « J’imagine une puce d’un centimètre de côté maximum et d’une durée de vie d’au moins cinq ans. Les recherches avancent à grands pas dans ce sens. Notamment dans la mise au point de puces fonctionnant à l’énergie musculaire. »

Bracelet blindé et inamovible

L’implant-balise serait, certes, une mesure spectaculaire, mais il n’est qu’un élément du système de contrôle des délinquants sexuels préconisé par le professeur Brotchi.

« Tout agresseur sexuel qui fait l’objet d’une condamnation ferme de prison ou d’internement d’un an minimum est concerné par ma proposition. »

Pour le professeur, il convient de remettre en usage le dispositif de mise à disposition du gouvernement (prévu par l’article 23bis de la loi de Défense sociale) dès le prononcé de la peine.

Ensuite, il propose la création d’une commission d’avis en matière de suivi des auteurs d’actes sexuels, composée de médecins, de psychiatres et psychologues. « Cette commission déterminera le degré de dangerosité des individus et déterminera s’il y a lieu de les surveiller par dispositif électronique et/ou s’ils doivent suivre un traitement médicamenteux réduisant leurs pulsions sexuelles (camisole chimique). Elle remettra son avis aux autorités et juridictions compétentes en matière de défense sociale et de libération conditionnelle. »

Puce et camisole seraient proposées sur base volontaire aux internés remis en liberté à l’essai, aux condamnés bénéficiant d’une libération conditionnelle ou d’un sursis probatoire et même à tout agresseur sexuel grave mis à disposition du gouvernement en fin de peine.

« Maintenant, implanter une puce-balise n’est pas une fin en soi », reprend Brotchi. « Si l’on crée un bracelet électronique blindé et inamovible, ça me convient également, mais qu’on s’y mette ! »

Le professeur de rappeler qu’entre 2002 et 2004, 8109 viols ont été déclarés dans notre pays. Or, on estime que ce nombre représenterait à peine dix pour cent des viols effectivement commis.

2 réponses à Une balise pour tracer les agresseurs sexuels

  1. nemesis dit :

    La technologie existe : il s’agit de la RFID. Une micro puce intelligente qui permet de trakker le délinquant et de connaître, par simple passage devant un appareil portable, tout son historique. La puce a déjà été implentée notamment dans le corps de personnalité qui, au Mexique, craignent d’être kidnappées.
    En vérité pour les délinquants sexuels, une seule solution, la castration!

  2. Badger dit :

    « En vérité pour les délinquants sexuels, une seule solution, la castration!  »

    Il y a une autre: 12 balles dans la peau.

    [MOD: Mouais, on se calme… et pis d’abord le plomb ça pollue…]

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