Le mufti d’Australie a renoncé vendredi à prêcher pendant plusieurs mois en accord avec les organisations musulmanes pour désamorcer la crise provoquée par ses propos comparant les femmes légèrement vêtues à de la « viande à l’air ».
« Nous sommes parvenus à un accord pour qu’il prenne un peu de repos (…) et de temps pour voyager« , a déclaré Tom Zreika, le président de l’Association des Libanais d’Australie.
La décision a été prise au cours d’une réunion d’urgence des responsables musulmans d’Australie à Sydney, après que plusieurs voix officielles se furent élevées jeudi pour exiger l’expulsion du mufti.
« Il doit se rendre au pèlerinage musulman du hadj dans un mois et demi, il sera donc absent. Cela ne ferait que jeter de l’huile sur le feu s’il continuait à prêcher dans l’intervalle« , a indiqué Abdul El Ayoubi, un des responsables de l’Association des musulmans libanais chargée d’administrer la mosquée de Sydney, où exerce le mufti.
Sous la pression, Cheikh Taj Aldin al-Hilali a présenté ses excuses tout en affirmant que The Australian avait occulté une partie de ses déclarations.
« Je présente des excuses sans réserves à toutes les femmes que mes commentaires ont pu offenser. Mon intention était de protéger l’honneur des femmes, or, cette partie de mes déclarations a été passée sous silence », a-t-il affirmé dans un communiqué.
Cette contrition publique ne semble pas avoir apaisé pour autant la polémique. « Ces remarques tordues sur le viol ne peuvent être pardonnées« , estimait vendredi The Daily Telegraph. Pour The Australian, « Cheikh Hilali a usurpé le droit d’être à la tête des musulmans d’Australie ».