Corriger les médias — c’est possible

De nos jours, comme le disait Daniel Pipes le mois passé, les guerres se gagnent à coup d’éditoriaux. À l’ère de l’information, les grand médias ont une importance démultipliée tant dans les sociétés démocratiques, où ils influencent les électeurs, que dans les autres régimes, où ils servent à endoctriner la population.

Que faire? L’ennemi déclaré de notre civilisation peut se permettre de simplement acheter l’opinion des médias et le soutien politique dans nos pays, et ce même tout à fait ouvertement, comme le déclarait rien moins que l’Organisation de la Conférence islamique en septembre dernier:

«Les investisseurs musulmans doivent investir dans les grandes institutions médiatiques du monde, lesquelles font généralement des bénéfices considérables, afin de pouvoir influer sur leur politique par l’intermédiaire de leur conseil d’administration», déclara Ekmeleddin Ihsanoglu, le chef de l’Organisation de la Conférence islamique, lors de sa réunion en Arabie Saoudite. «Cela permettrait de corriger l’image de l’Islam au niveau mondial», dit-il, appelant les pays musulmans à créer des canaux d’informations supplémentaires dans les langages les plus répandus.

Mais que faire sans moyens financiers, avec des dirigeants politiques positivement idiots et une opinion publique déjà minée par des journalistes combattants qui ont la rectitude politique, l’immobilisme, l’indifférence et la lâcheté pour eux?

Voici un exemple d’initiative créative: les bouteilles à la mer.

Les auteurs de ce site publient des lettres de lecteurs qui tentent de redresser les partis-pris des médias. Mais ils ne s’arrêtent pas là: ils font leurs propres enquêtes, remplaçant ainsi les journalistes indigents de la presse normale et diffusent les informations recueillies à leurs correspondants, qui ont dès lors les moyens de rédiger de meilleures lettres de lecteur, lesquelles sont parfois publiées dans la presse comme elles le méritent.

Et si ce n’est pas le cas, que les rectifications ne sont pas à la hauteur, ils prennent la peine de mesurer et comparer l’importance respective accordée à des fausses nouvelles et à leurs rectificatifs. C’est un travail dont l’impact concret dans les médias est difficilement mesurable, mais il agit précisément au niveau où la démocratie l’emportera, si elle doit un jour gagner la guerre actuelle, à celui des citoyens éveillés et responsables.

Si la majorité d’entre nous étaient seulement à moitié aussi éveillés et informés que les auteurs des bouteilles à la mer, même des milliards de pétrodollars investis dans la propagande pro-islamique ne nous empêcheraient pas de préserver la vérité et la liberté.

ajm

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