Deux juges allemands lancent un cri d’alarme

Traduction d’un article du Tagesspiegel signalé par politicallyincorrect.de.

À propos de la remarque de l’un des juges selon laquelle les agissements criminels des jeunes gens d’origine turque ou arabe n’auraient aucun lien avec leur foi, je suggère de lire ou relire les injonctions de Tariq Ramadan à ce sujet: les actions désagréables des Musulmans doivent toujours être motivées par des raisons politiques ou simplement matérielles. La religion n’a rien à y voir. C’est là un comportement caractéristique de Musulmans, justement.

«Les standards civilisationnels n’ont plus cours»

La haine et l’angoisse deviennent des éléments constants en de nombreux endroits. Les juges [berlinois] Kirsten Heigi et Günter Räcke mettent en garde devant une nouvelle dimension de la violence juvénile.

Il est rare que des juges s’adressent au public. Pourquoi sommes-nous réunis aujourd’hui?

RÄCKE: Parce que nous constatons quotidiennement que beaucoup de choses se passent très mal, notamment dans certains quartiers berlinois de Neukölln, Tiergarten, Schöneberg et Wedding. Dans ces disctricts, le nombre et la gravité des actes de violence augmentent et leurs auteurs sont de plus en plus jeunes. On observe que les standards civilisationnels y deviennent inexistants ou perdent leur validité.

HEISIG: La recrudescence des actes de violence est surtout le fait de jeunes gens d’origine turque ou arabe. Ces déliquants empoisonnent l’atmosphère de leur quartier, également au détriment des familles étrangères qui y vivent de manière intégrée. Les jeunes victimes, essentiellement des Allemands, ont maintenant atteint une sorte de résignation. Ils disent: «On ne peut rien y faire. La violence fait partie du quotidien.» C’est là une dimension que nous ne connaissions pas auparavant. Et la situation a encore empiré ces deux dernières années.

Vous êtes tous deux des juges pour enfants depuis de nombreuses années. Que disent les victimes dans vos salles d’audience?

RÄCKE: Qu’il faut se montrer très vigilant dans les rues. Les jeunes veillent à ne pas approcher certains groupes. Ils craignent d’élever le regard au mauvais moment, ce qui pourrait motiver une réaction. On a le sentiment que certains districts sont sur une très mauvaise pente.

Parce que la majorité des gens y est terrorisée par quelques individus?

RÄCKE: Dans certains parties de Neukölln, les jeunes gens d’origine turque ou arabe forment plutôt la majorité, justement.

HEISIG: Mais il est vrai que les délinquants réguliers dont nous parlons ici ne forment bien sûr qu’une petite minorité.

Constatez-vous d’autres nouvelles tendances?

HEISIG: Depuis quelque temps, nous constatons une hostilité anti-allemande sans détour chez les auteurs d’actes de violence. Les jeunes filles sont insultées, bousculées, frappées et les procès-verbaux font sans cesse état d’invectives telles que «pute allemande!» Je ne voyais jamais des choses pareilles auparavant, excepté en liaison avec des délinquants allemands et la xénophobie.

RÄCKE: Chrétien de merde, bouffeur de porc – ce sont maintenent des notions en vogue. Nous avons récemment été informés par une école que l’une des entrées del ‘institution est officieusement réservée aux Turcs et aux Arabes. Les écoliers allemands n’ont pas le droit de s’en servir. Lorsqu’une enfant a enfreint cette règle, elle a été plaquée contre le mur par un écolier qui fit mine de copuler avec elle, puis elle a été menacée: «Tu n’as pas à élever le regard. Une pute allemande n’a pas le droit de m’observer.»

HEISIG: Cela reste anecdotique.

RÄCKE: Certainement, mais il y a encore quelques années, personne n’aurait seulement rêvé d’assister à de telles scènes. Il faut faire face à cette réalité. Et il faut aussi pouvoir en parler.

Le rapport sur la sécurité du gouvernement fédéral indique que la criminalité juvénile est en recul d’une manière générale. Par ailleurs, des indices suggèrent que les jeunes gens refusent de plus en plus les solutions violentes aux conflits.

(Les deux hommes sourient, puis secouent la tête)

RÄCKE: Dans les districts dont je parle, la situation générale réjouissante en Allemagne n’aide personne. Ces mêmes statistiques indiquent que le nombre des actes de violence n’aurait augmenté que parce que les gens seraient plus disposés qu’auparavant à les signaler. Or mes propres enquêtes révèlent souvent une image inverse. De nombreux vols ne sont jamais signalés parce que les agresseurs menacent les victimes: «Si ça se sait, je te saigne.» La victime se voit dérober sa carte d’écolier, afin de la désécuriser et qu’elle sache bien que son adresse est connue. C’est pour ainsi dire usuel.

Que recommandez-vous aux victimes?

HEISIG: Je ne peux qu’exhorter les personnes concernées à signaler tous les délits.

Vous dites que les choses empirent. Pourquoi empirent-elles?

RÄCKE: Cela tient au fait que nous ne pouvons intervenir que lorsque les délinquants sont âgés de 14 ans et qu’ils deviennent majeurs pénalement. Ceci alors que nous avons souvent affaire à des délinquants qui sont déjà totalement désocialisés en arrivant à cet âge.

HEISIG: Ces jeunes commencent leur carrière de délinquants parfois dès leur huitième ou neuvième année.

RÄCKE: J’ai pu lire dans des rapports de police que ces enfants déclarent tout à fait ouvertement avoir déjà commis jusqu’à 40 vols.

Plaidez-vous en faveur d’un abaissement de la majorité pénale?

RÄCKE: Je doute que cette mesure soit très efficace.

HEISIG: Il faudrait en principe intervenir beaucoup plus tôt, dès l’école. On constate simplement un manque de contrôle de la présence des enfants à l’école. Tolérer cela met en place un cercle vicieux: les enfants n’apprennent pas correctement l’allemand, n’ont pas de certificat d’étude, ne suivent aucune formation…

La scolarisation est pourtant obligatoire.

HEISIG: Cette obligation n’est pas mise en force de manière conséquente.

RÄCKE: Ou elle n’est pas prise au sérieux. Parmi notre clientèle, l’école buissonnière est devenue habituelle dans une mesure effrayante. J’ai récemment entendu une jeune fille me raconter qu’elle séchait déjà le jardin d’enfant. Elle n’a plus mis les pieds à l’école depuis la cinquième. Beaucoup d’entre eux figurent encore sur les listes en tant qu’écoliers, mais sont absents depuis des années. Personne ne s’en soucie vraiment.

Peut-être que les enseignants sont heureux d’être débarrassés des éléments difficiles.

HEISIG: On en a l’impression et ce serait compréhensible, au niveau humain, mais hélas peu judicieux.

RÄCKE: Nous avons aussi fort à faire avec des inculpés qui ont causé de lourds problèmes dans le cadre de leur carrière scolaire. Je lis régulièrement des comptes rendus sur les instruments utilisés par les écoles dans de tels cas et je ne peux qu’en rire – ou en pleurer. La punition n’est autre que l’exclusion de l’enseignement! Et tôt ou tard l’exclusion de l’école. En tant que juge, je peux au moins menacer d’emprisonnement lorsque mes injonctions à fréquenter l’école régulièrement ne sont pas observées.

Comment se comportent ces familles en salle d’audience?

HEISIG: Je ne vois presque jamais les pères turcs ou arabes pendant l’instruction. Ce sont généralement les mères qui viennent, souvent portant le voile et visiblement très préoccupées. Mais elles donnent l’impression d’être totalement dépassées et d’avoir perdu le contrôle depuis bien longtemps.

RÄCKE: Je vois parfois des pères. Mais dans la grande majorité des cas, la communication avec les parents est impossible. Si on veut les impliquer, il faut que l’inculpé, c’est-à-dire le fils, traduise pour eux.

HEISIG: Lorsque l’office de protection de la jeunesse est impliqué et tente de s’adresser à la famille, il s’avère très, très difficile d’établir le contact avec une famille arabe, kurde ou turque. Il serait certainement judicieux de disposer d’une personne issue de ces cultures dans de tels cas. Mais je ne trouve pas qu’on puisse en faire une exigence en soi.

Vous pensez que cela incombe plutôt aux immigrants qu’à la société locale?

HEISIG: Les choses sont rendues si difficiles par le fait que nous ne pouvons pas constater si un consensus avec notre société règne dans ces familles. Il doit être clair qu’il existe ici des autorités et des règles obligatoires pour tous. Mais une attitude s’est maintenant imposée selon laquelle ce serait systématiquement aux Allemands de faire le premier pas, d’apprendre à connaître les caractéristiques culturelles de ces familles et de les accepter – c’est mettre la charrue avant les boeufs. Cela ne peut pas fonctionner.

L’ex-sénatrice Karin Schubert a évoqué la possibilité de menacer ces familles du retrait du droit de garde des enfants. Qu’en pensez-vous de l’idée de séparer les enfants criminels de leur environnement?

RÄCKE: Il vaudrait la peine d’essayer, car nous ne sommes pas tenus ici de respecter la limite des 14 ans. Nous serions alors peut-être en mesure de prévenir certaines choses. Mais je doute que la volonté et le potentiel soient disponibles pour mettre en oeuvre de telles mesures. D’autre part, il faut aussi se demander que faire qu’un criminel de dix ans qui veut se consacrer à ses activités favorites?

Berlin n’a aucun établissement fermé.

RÄCKE: Justement. Alors, le jeune retourne à Neukölln. Les enfants apprennent vite qu’ils n’ont en fait rien à craindre, qu’ils sont intouchables. Je pense que cette situation est fatale pour l’éducation. Il est donc inévitable de créer des établissements fermés.

HEISIG: En tout cas, l’élément crucial est l’éducation, pas la répression. Les établissements fermés ne sont pas le moyen de prédilection, mais ils sont indispensables. Sinon, nous devons nous tourner vers la Bavière pour trouver peut-être des possibilités d’hébergement. L’idée fait toujours une impression très désagréable: arracher des enfants à leur famille et les enfermer dans des institutions. Mais ce peut être la dernière alternative. Rejeter cette éventualité pour des motifs politiques et préférer ne rien faire, c’est fermer les yeux sur la situation.

RÄCKE: Le problème qui se prépare ici prend des allures d’avalanche.

Quelles sont les valeurs de ces enfants et de ces jeunes gens?

HEISIG: Un aspect remarquable est que la foi ne joue visiblement aucun rôle dans cette problématique. Le point central est que ces jeunes se procurent par le violence les téléphones portables et les lecteurs MP3 auxquels ils n’ont pas accès.

Ces jeunes agissent donc pour de pures raisons consuméristes?

RÄCKE: Non, pas uniquement. Ces agissements leur permettent aussi d’obtenir une forme très primitive de prestige social. Une partie du problème réside aussi dans la politique envers les étrangers. Nous avons d’énormes difficultés à expulser les gens qui dissimulent leur identité et qui, en se livrant à des activités criminelles, jettent un discrédit généralisé sur les immigrants. D’un autre côté, nous avons besoin de davantage d’immigrants, qui pourraient réellement profiter à notre communauté, qui pourraient jouer le rôle de modèles.

Vous faites le travail de déblaiement d’un système politique qui ne fonctionne plus?

RÄCKE: Déblaiements? C’est beaucoup dire.

Vous avez déjà mentionné des éléments de solutions: que la scolarité obligatoire soit appliquée, par exemple.

RÄCKE: Mais lorsque des expressions telles que trou-du-cul comptent encore parmi les plus aimables à l’école, quelque chose de fondamental est perverti. Nous pouvons aussi bien nous passer de telles institutions.

La justice des enfants doit-elle être renforcée?

RÄCKE: Nous disposons des instruments légaux dont nous avons besoin. Mais il faut entreprendre quelque chose en termes d’organisation: le Ministère public devrait enfin installer sa présence au niveau régional. Nous aurions alors des procureurs responsables pour certains quartiers, qui pourraient dès lors discerner plus rapidement les individus qui posent problème. Alors, le Ministère public pourrait intervenir plus tôt.

2 réponses à Deux juges allemands lancent un cri d’alarme

  1. on est tous pour danette danette danette dit :

    Interessant et affligeant. Les mêmes causes engendrent les mêmes conséquences. Mécaniquement.

    Les sociologues, les éducateurs et les adeptes des « sciences de l’éducation » se sont bien foutus de notre gueule.

  2. Albert75 dit :

    L’occident paie le relachement de l’autorité des professeurs à l’école eux mêmes convaincus encore aujourd’hui des retombées de mai 68 exigeant d’eux « compréhension laxiste » en attendant que ça passe tout seul avec l’arrivée de la maturité contre le précédent système vraiment formateur dès le plus jeune âge de « rigueur sans exception  »

    Héritier de mai 68, ce relachement fût béni par des psychologues, type Bruno Bettelheim aux USA et Françoise Dolto en France, qui disaient qu’il ne fallait pas traumatiser les enfants et qui ont lancé la mode des « enfants rois » et la remise en cause de l’autorité à l’école en général …..

    Assez d’idéologie devant les échecs consternants de l’éducation « enfant roi » : Revenons d’urgence aux méthodes qui ont fait leurs preuves ….

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