«Je voulais viser les dealers»

Le Matin: VEVEY (VD) «Nègres go home». En mai 2005, André Corboz avait fait une dizaine d’inscriptions du genre. Il a été condamné pour dommages à la propriété et discrimination raciale à 90 jours-amende avec deux ans de sursis.

Sur la demande de l’avocat d’André Corboz, le tribunal balaie SOS Racisme du procès: l’association ne peut se constituer plaignante pour un préjudice subi par autrui. Enfin, le procès d’André Corboz peut commencer…

Le juge cherche à éclaircir les faits. «Je suis rentré chez moi pour dire à ma femme que je venais encore de chasser deux dealers, raconte l’accusé. Elle en avait marre de vivre comme ça. J’ai dû agir puisque les autorités nous avaient abandonnés. Je suis allé faire mon premier tag. Puis j’ai voulu le montrer à ma femme. Je n’étais pas fier de ce que j’avais écrit. Je me suis d’ailleurs excusé dans les médias et auprès de personnes de couleur pour le mot «nègre». Je voulais atteindre les dealers

Nouvelle altercation avec les dealers. Il en empêche un troisième de passer. «Passer devant chez moi n’est pas le chemin le plus court de la gare à la Fareas.» Il le poursuit. En vain. Mais quand il revient, sa femme lui dit avoir reçu des coups. «J’ai repris mon pot de peinture.»

«Quand est-ce que vous vous êtes arrêté?» questionne le juge. «Quand je n’avais plus de peinture», répond André Corboz. «Combien de temps cela vous a pris?» «Une demi-heure. Je suis artiste: je retape ma maison, tout seul. D’ailleurs la police a été étonnée que des tags d’une telle qualité aient été faits en si peu de temps.»

Au tour du procureur Eric Cottier de parler d’amalgame entre Fareas, drogue et Noirs. Corboz ne se laisse pas démonter: «On avait demandé au centre de contrôler les entrées pour éviter l’amalgame, car la plupart des résidents étaient impliqués dans le trafic de drogue.» «Avez-vous des preuves?» «Oui! La police et même Jean-Claude Mermoud l’ont dit

«Empêcher un dealer de passer. Vous êtes officier de la circulation?» «C’était à côté de chez moi! Je me suis plaint de vols de toxicos dans ma station de lavage, la police me disait: vous habitez au mauvais endroit. Dans ces conditions, n’importe qui aurait pété les plombs. Moi, j’ai fait ça gentiment

«Pourquoi le mot nègre?» «Pour moi, il fait partie du vocabulaire vaudois, je pensais que black était une insulte. C’est lors de ma déposition que la police m’a expliqué.» «Il vous a fallu 10 inscriptions pour vous défouler?» «Ça fait dix ans que ça dure et ça continue! Je suis le porte-parole de 54% de la population de Bex qui a voté pour la fermeture du centre. Mon acte a délié des langues.» «Auriez-vous pu y parvenir autrement?» «Oui, répond André Corboz. Si c’était à refaire, je ne marquerais plus ce mot

S’il avait marqué « dealers go home », il aurait quand même pris ses 90 jours-amende. Le vilain raciste est coffré, les dealers cours toujours.

Vous habitez Bex, prenez des images, photos, vidéos et envoyez-les nous ! Citizen Watch !

1 réponse à «Je voulais viser les dealers»

  1. Paris dit :

    Il mérite une médaille, c’est tout.

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