La presse romande est-elle en train de mourir?

« Une presse futile est une presse inutile », c’est le cri d’alarme lancé par le journaliste Roger de Diesbach à l’heure de quitter officiellement ce soir le quotidien fribourgeois « La Liberté ». ->

Cette vieille carne gausciste (c’est mon tonton à la mode de Bretagne, alors je peux me permettre, d’autant qu’il n’épargne guère son petit neveu) transformée d’un coup de baguette magique en vieux con réac râlant à tout bout de champ sur les effets néfastes d’un « progrès » inéluctable et d’un effondrement de la presse auquel il a d’ailleurs très largement contribué.

Le souci de Diesbach, c’est qu’il a bien compris que la presse gratuite divulgait des faits tout en faisant l’économie du commentaire. Un vieux soixante-huitard à la façon de tonton Roger a bien des raisons de s’inquiéter: Comment donc le public va-t-il affronter la dure réalité sans la lorgnette catalysatrice de la pensée de gausce pour continuer de nous dire que tout va très bien et que l’insécurité, par exemple, n’est qu’un mythe de la propagande fasciste de l’UDC etc.

Si le public se rue sur les gratuits pour délaisser le payants, c’est que ces vieux papiers ne valaient pas un sou, exception faite, bien sûr de la rubrique nécrologique, qu’à part les séances obligatoires du parti, leurs prétendus « journalistes » n’avaient qu’une formation intellectuelle déplorable et qu’il y a, somme toute, plus d’opinion dans une dépêche de l’ATS que dans un édito du Temps… Quant à la culture générale, n’en parlons pas, il suffit de lire les bouquins de Joëlle Kuntz pour voir ce dont un journaleux helvétique est capable en « best effort ».

Ainsi, les grands moguls de la presse en Suisse, Ringier et Edipresse, que les interlocuteurs de ce débat, en bons employés reconnaissants qu’ils sont, se gardent bien de critiquer voire même de comparer au croquemitaine de la presse propriétaire, le trèsvilainméchant Rupert Murdoch, ont peut-être, sans le savoir, rien qu’en réduisant la presse à la simple exposition des faits réels,  réinventé la presse de droite… un comble !

Quant aux critiques qu’il formule, Roger de Diesbach devrait mettre de temps en tant mettre les yeux sur un numéro de la Liberté…

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