Ecole et immigration : Claude Allègre*

Un extrait de 10 + 1 questions à Claude Allègre sur l’école. Des évidences de base mais apparemment des révélations pour une gauche dont la caractéristique principale est l’aveuglement idéologique et 30 ans de retard :
« Le nombre des élèves dans l’école primaire n’a pas augmenté. En revanche, la population des écoliers a un peu changé, du fait de la présence de nombreux enfants d’immigrés qui viennent de contrées dont la culture est profondément différente de la nôtre. L’immigration n’est certes pas un phénomène nouveau dans notre pays.
Mais c’est l’origine de l’immigration actuelle qui ajoute une difficulté supplémentaire à l’école primaire. La France a connu, au cours du siècle dernier, une immigration massive de Polonais qui venaient dans le Nord et dans l’Est pour y être mineurs. Au risque de heurter, je dirais qu’ils avaient avec le pays d’accueil un patrimoine commun : le catholicisme. Les prêtres ont joué un rôle très important dans l’intégration des enfants qui allaient au catéchisme et y recevaient un enseignement sur des bases communes aux petits Français, qu’on le veuille ou non.
L’Eglise catholique a été le ciment de cette intégration. Un processus un peu différent a joué plus tard pour les Italiens et, après la guerre d’Espagne, pour les Espagnols. Les jeunes, mais aussi les parents, apprenaient aisément et rapidement le français, les trois langues ayant des racines et des structures semblables. Et là encore, il y avait une culture commune : la culture gréco-latine chrétienne.
Le même processus ne joue pas aujourd’hui avec l’immigration d’origine maghrébine. Elle appartient à une culture fondamentalement différente de la nôtre. » ->
PM
* Ministre de l’éducation français de 1997 à 2000, Claude Allègre, géochimiste et universitaire brillant, est compagnon de route du parti socialiste et de Jospin depuis de nombreuses années. Il a cependant souvent pris des positions courageuses, se démarquant des discours lunaires de la gauche française.