Oskar Freysinger: Des besoins en politique

70901.JPGEn primeur, le discours lu à l’AG de l’UDCVR du 21 septembre: 

Le PDC est scandalisé de trouver l’un de ses autocollants publicitaires dans les toilettes du secrétariat de l’UDC Suisse. Pourtant, le lieu est idéal, car voilà bien un endroit où l’on peut, en parfait consensus avec soi-même et plongé dans la méditation transcendantale, viser le centre.

Ce qui eut été intolérable, c’est que les sbires UDC jetassent l’autocollant dans la cuvette. Cela eut, avec raison, produit des vagues et motivé l’ouverture de la chasse, si chère à M. Darbellay. Or, l’autocollant se trouve en un lieu où les affaires sont conclues en parfaite discrétion, derrière des portes closes, et bien à l’abri des complots UDC.

Etre collé à cet endroit, c’est être près des voies de transit élémentaires de l’humanité, et tant que l’on y reste bien assis sur son séant, on ne risque pas de nager avec les poissons digérés à mort et les restes d’un grand passé dans les canalisations de l’actualité.
L’UDC a donc érigé un monument au PDC qui, placé au bon endroit, lui évitera, dans le futur, d’en avoir plein les pantalons lorsqu’il se fera peur à lui-même.

Les socialistes, eux, s’amusent à arracher mes affiches pour en mettre d’autres à la place.

Non, pas les leurs, les miennes, enrichies de l’effigie d’Adolph.

Je les en remercie, car ma visibilité s’en trouve singulièrement renforcée. Et voilà bien les seules affiches de moi qui résistent aux « Antifa ».

La seule crainte que j’aie, c’est qu’au lieu de mettre deux fois Oskar sur les listes, les gens finissent par voter pour Adolph.

Mais bon, vu que Calmy Rey est redevenue nationale, au Grütli, il ne lui reste plus qu’à y rajouter le mot socialisme pour faire bonne mesure.

Ce qui est étonnant, avec les socialistes, ce n’est pas le fait qu’ils soient dans l’erreur, des erreurs, tout le monde en fait.

Ce que je leur reproche, c’est leur incohérence dans l’erreur.

Jugez plutôt :

Ils sont contre la fumée, mais pour les joints.
Contre la dépendance, mais pour l’assistance sociale.
Contre l’asservissement des femmes, mais pour les femmes voilées.
Pour la seringue, mais contre l’aiguille.
Et à force d’être, en même temps, pour les crèches et pour l’avortement, on se demande qui ils vont pouvoir mettre dans les crèches … à part quelques fonctionnaires PDC, habitués du lieu.

Les radicaux, eux, plissent le nez à l’évocation de l’UDC.

Couchepin parlait Duce et années trente, la semaine dernière.

Ribordy érigea un monument à l’autre Adolphe, qui ne méritait pas d’être comparé à moi, dont le bilan génocidaire se limite à quelques lapins et un chat sauvage tués dans ma jeunesse.

Hier, à la télévision, Pierre Baudet parlait d’idées brunâtres, en évoquant ma personne.

Ca veut dire quoi, des idées brunâtres ? Que mes pensées sont trop bronzées, peut-être ?

Les radicaux nous proposent-ils d’avoir les idées noires, comme eux, alors que sur leurs affiches il n’y a que des blancs et des blanches ?
Blanches comme la blanche que Couchepin voudrait légaliser ?

C’est qu’il les connaît, lui, les lignes qu’il nous accuse de dépasser et qu’il aimerait tant sniffer à l’aide de ses grosses narines.

Plus de lignes, plus de frontières, plus de dépassement, la liberté serait enfin radicalement absente !

Il faut dire que le nez de Couchepin est si long qu’il n’arrive pas, de ses bras trop court, à gratter la verrue UDC qui pousse à son bout et l’empêche de contempler le vide aussi loin qu’il l’aimerait.

Les verts, eux, trouvent que l’UDC pue !

C’est qu’au ras des pâquerettes où ils aiment ramper, toute odeur venant d’en haut semble suspecte.

Ce cher Patrice Mugny aime la verdure, les petites fleurs, les forêts, les champs et, forcément, puisque c’est naturel, les bouses de vache. Son amour de la nature le pousse à y mettre le nez, et après, il accuse les paysans Suisses (forcément UDC) de sentir mauvais.

Eh oui, c’est dans le besoin qu’il reconnaît ses ennemis !

Cependant, j’ose avancer une autre hypothèse :
Et si c’était de l’intérieur que venait l’odeur nauséabonde ?
Si ça provenait du fait qu’à force de composter leur cerveau et de recycler leurs idées, les verts ne produisent plus que des gaz ?
Voilà enfin une hypothèse intéressante pour traquer les vrais pollueurs et combattre la production de Co2.
Je suis sûr que si les verts arrêtaient de faire semblant de penser, l’effet de serre serait réduit de moitié.

Mais non, le responsable de tous les maux, c’est l’UDC, c’est nous, ici réunis.

Je récapitule pour ceux qui n’auraient pas saisi :

Nous sommes donc irrespectueux, fascistes, hitlériens, dangereux, pollueurs et nauséabonds.
Je m’arrête là, mais la liste n’est pas exhaustive.

Nous sommes responsables de tout ce qui arrive dans ce pays.
Quand je dis « nous », je pense évidemment à lui, le diable, le salaud suprême, Lucifer réincarné, notre Duce tant haï ! J’ai cité : Christophorus Blochemor, dit Christophe Blocher !

Avez-vous eu quelques problèmes de digestion hier soir? Peut-être même des flatulences? Ne cherchez plus la raison. C’est uniquement à cause des maux de ventre de Christoph Blocher. Le kébab est-il reste coincé dans votre gorge? C’est uniquement parce que Blocher n’a pas su tenir sa langue à Ankara. Vous avez des problèmes d’ouïe? C’est aussi la faute à Blocher parce qu’il a remis en question l’aide au développement devant des oreilles bien ouvertes mais qui, par la suite, se faisaient sourdes. Qu’on le veuille ou non: maux de tête, de dos ou de ventre, faillite ou licenciement, grêle ou chutes de pierres, il y a toujours un Blocher derrière, un Blocher qui fait trop souvent ou trop rarement ceci ou cela, qui n’a pas assez contribué à ceci ou trop contribué à cela.

Vous avez le rhume? C’est parce que Blocher souffle le chaud et le froid.
Vous avez peur dans le noir? C’est à cause des affiches de Blocher, ce diabolique, que l’on devine sur les murs.
Votre femme vous trompe? Vous savez désormais avec qui.

Qui veut privatiser le frigo du logement collectif? Enlever la complaisance aux mariages? Lever le voile islamique et étanchéifier le pays? Qui veut renvoyer les malfaiteurs évidemment innocents dans des régions en crise et expulser les maris criminels? Toujours lui. C’est toujours sa faute, quoi qu’il dise et quoiqu’il fasse. Quand ça tourne mal, c’est à cause de Blocher.

Si Blocher se tait, il aurait dû parler, s’il parle, il aurait mieux fait d’observer le silence. S’il dit la vérité, il n’est pas collégial. S’il est collégial, on l’accuse de mentir et d’être un hypocrite. Et sa femme passe à la même moulinette: lorsqu’elle se manifeste, c’est elle qui porte le pantalon et son mari doit obéir; si elle reste discrètement à l’arrière-plan, elle n’est plus qu’une mammeli possédant juste quatre neurones (un par plaque de cuisinière).

Eh bien, chers amis, puisque Blocher et nous–mêmes sommes responsables de tout, dans ce pays, faisons ce que les autres attendent de nous. Soyons responsables jusqu’au bout et laissons l’irresponsabilité aux autres !

Vive Nous !

Oskar Freysinger
Conseiller national