Francis Richard : Vuilleumier et Dolivo en duettistes incapables.

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Marc Vuilleumier responsable de la police lausannoise, Jean-Michel Dolivo organisateur de la manif contre « Black Blocher » le 18 septembre dernier, devant le Comptoir suisse, ont tous deux été élus au Grand Conseil vaudois sur la liste d’ « A gauche toute » de Lausanne-Ville  – avec, pour mémoire, l’ami Zorro, alias Joseph Zisyadis. Si Vuilleumier est municipal de Lausanne, Dolivo en est conseiller communal.

Pratique, non ?

D’un côté il y a le chef de la police, de l’autre le chef des manifestants. Il n’y a évidemment pas de collusion possible entre l’un et l’autre, puisqu’ils ne se connaissent guère…qu’au sein d’un regroupement de la gauche extrême.

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Que dit Marc Vuilleumier le 3 septembre dans « Le Matin » :
« Le Comptoir est une manifestation populaire qui établit des ponts entre les gens des différentes régions du canton de Vaud. La politique est l’art d’établir des ponts. Là, je constate simplement que ce conseiller fédéral ne fait pas des ponts, mais qu’il construit des murs. Dans ces conditions, je fais appel à son bon sens: je trouverais bien qu’il renonce à venir et qu’il délègue un autre membre du gouvernement à sa place.»

Marc Vuilleumier est popiste, c’est-à-dire communiste. Les murs, il connaît. N’y en avait-il pas un à Berlin, construit par ses semblables, destiné à empêcher les récalcitrants de s’échapper du paradis communiste est-allemand ?

Revenons à nos moutons, si j’ose dire. Pourquoi le municipal popiste demande-t-il à Christoph Blocher in fine de renoncer à sa venue ? « Le Matin » nous l’explique :« Le municipal craint que cette visite officielle, à l’occasion de laquelle les milieux de défense de l’asile manifesteront, ne soit émaillée de troubles. »

Au lendemain de l’émeute, Marc Vuilleumier réfute toute responsabilité et déclare  (« 24 Heures » du 20 septembre):« Ma modeste déclaration visait justement à éviter des troubles. Malheureusement, j’ai été devin.»

Pas trop difficile de deviner, semble-t-il.

En effet les images de l’envoyé spécial du BAF montrent que Jean-Michel Dolivo connaissait bien les casseurs du Comptoir suisse. De deux choses l’une, ou il ment quand il dit qu’il leur a demandé de ne pas céder à la violence, ou il ne sait pas plaider, ce qui est inquiétant pour l’avocat que Dolivo est censé  être dans le civil.

Cela ne l’empêche pas, selon Julian Pidoux dans « 20 Minutes » du 18 septembre, de ne regretter en rien «d’avoir organisé cette manifestation pacifiste, gâchée par une violence contre-productive».

Cette manifestation était donc « pacifiste ». Or ce n’est pas la même chose de dire qu’une manifestation était « pacifiste » ou qu’elle était « pacifique ». Dans le premier cas la violence n’est pas exclue, dans le second oui. C’est certainement pourquoi la violence qui s’est produite devant le Comptoir n’est condamnée que parce qu’elle s’est avérée « contre-productive »…

Ces derniers jours Marc Vuilleumier fait la une des média. Un rapport interne sur Police Secours, révélé par Patrick de Preux dans « Le Matin Dimanche » du 23 septembre, est accablant. Ce rapport fait état de violences et de mensonges, de la part de quelques membres, passibles de sanctions pénales.

Va-t-on sévir ? Non. Pourquoi ? Parce que les dénonciations sont anonymes. Est-ce récent ? Non, cela fait cinq ans que cela dure, sans doute plus. Quelles sont les mesures prises ou à prendre ? « De nouveaux statuts, visant notamment à aplanir la hiérarchie, ont été adoptés; une charte éthique doit sortir; un code de déontologie est en voie de finalisation. », selon une déclaration à la RSR du commandant de la police Gérald Hagenlocher que chapeaute Marc Vuilleumier. C’est tout ? Oui. Ce qui est inquiétant pour le manager que Vuilleumier est censé être à la tête de son département.

Nos duettistes font bien la paire…

Francis Richard