La Neutralité selon Sa Majesté Micheline…

Depuis sa prise en mains du département des affaires étrangères, Micheline Calmy Rey, sous prétexte de neutralité active, a multiplié les prises de position dans un certain nombre de conflits. On l’a ainsi vu s’engager, entre autres, à faire la morale à Colin Powell lors de l’agression US contre l’Irak, dénoncer une certaine disproportion dans la riposte israélienne aux attaques terroristes du Hezbollah, s’engager activement en faveur de la guérilla indépendantiste albanaise au Kosovo et j’en passe. Si chacun a son avis sur la légitimité de tel ou tel combat, la question de fond se situe sur un autre plan. Il est donc opportun d’examiner un peu plus attentivement les conséquences de tels engagements au niveau des relations internationales.

Depuis des années, la neutralité de la Suisse est louée au niveau international. Cette position nous a permis à de multiples reprises d’apporter une aide précieuse à la résolution d’un certain nombre de crises. Et pourquoi cela ? Tout simplement parce que les belligérants trouvaient alors un interlocuteur qu’ils estimaient ne pas soutenir une position contraire à la leur. Cela nous permettait ainsi d’offrir nos services en organisant des conférences de paix sous nos latitudes. Les partis engagés pouvaient donc sans appréhension venir négocier en terre qu’ils n’estimaient pas hostile à leur cause. C’est notamment de cette manière que le pays a acquis à l’étranger ses lettres de noblesse en matière de politique internationale humanitaire.

Seulement voilà, les déclarations fracassantes de Micheline Calmy Rey sapent régulièrement le crédit que nous pouvions avoir auprès des différentes nations qui composent ce monde. Comment demander aux Américains maintenant de nous voir comme un peuple objectivement non opposés à leur politique étrangère ? Peu importe que l’on considère leurs (ex)actions comme impérialistes ou justifiées, ce qui compte c’est comment eux nous perçoivent. Dans le même ordre d’idée, comment peut-on demander aux Israéliens de compter sur nos bons et loyaux services en cas de nouvelle crise ? Là encore la question n’est pas de savoir ce que nous pensons de leurs relations avec le monde arabe, mais bien de savoir ce que nous pouvons offrir afin de régler les problèmes. Et pour cela il faut acquérir la confiance de TOUT les protagonistes. Le dernier exemple se situe exactement dans la même lignée : Est-ce vraiment important de savoir que l’Union Européenne et les Albanais chantent nos louanges si dans le même temps nous perdons tout crédit auprès des Serbes et du monde orthodoxe/russe au grand complet ? Qui voudra encore utiliser l’espace paisible de discussion que nous pouvons fournir ? A la longue, certainement pas ceux qui s’estimeront lésés par nos prises de position ! Et jusqu’à preuve du contraire, pour régler pacifiquement un conflit autour d’une table, il faut que tous les protagonistes soient réunis…Je vois déjà certains m’objecter que la neutralité suisse n’est qu’une façade, que nos relations économiques nous mettent automatiquement en position conflictuelle et non d’arbitre. Je leur réponds d’or et déjà que la sphère politique ne doit pas être confondue avec la sphère économique, que si les deux s’entremêlent activement, il est nécessaire d’aménager des zones bien distinctes pour certaines problématiques. Celle de la neutralité au niveau international en fait clairement partie.

La question de fond se pose donc en ces termes : doit-on continuer à ruiner une réputation laborieusement acquise au fil des décennies pour satisfaire l’égo d’une femme frustrée de ne pas pouvoir mener une politique de puissance ? Assurément non. Une seule conclusion s’impose donc : il est impératif que dans les plus brefs délais le ministère des affaires étrangères soit retiré des mains de Micheline Calamity Rey, il en va tout simplement de notre crédit au niveau international…