Qui veut la peau de Christoph Blocher: La TSR veut vider son chargeur sur le bouc émissaire

Petite info en passant, la TSR prévoirait un Temps Présent spécial Blocher entre le 21 octobre et les élections au Conseil fédéral.

Pourquoi après le 21 ? Ils ont, semble-t-il enfin fini par comprendre que leur acharnement commençait à se voir et constituait sans aucun doute l’une des meilleures campagnes de soutien que le Conseiller fédéral ait pu rêver dans toute sa carrière de mouton noir.

On commence à avoir l’habitude de ces numéros spécial Blocher depuis les révélations fracassantes de l’Hebdo sur les délinquances chroniques du ministre populiste, coupable, tenez-vous bien, de pas moins de 33… ruptures de collégialité, si si, et tout cela sans parler des faibles prestations de son rédacteur en chef, Alain Jeannet, tant sur les plateaux d’Infrarouge que dans ses éditos d’ailleurs.

Beaucoup de bruit et beaucoup de peine pour rien.

Si vous pensez que j’exagère et cherche à nuire à la haute intégrité journalistique de notre télévision d’Etat, considérez encore ceci:

Pour être sûr que le documentaire d’information qu’est censé être Temps présent soit bien, à défaut d’être une preuve sans appel, un réquisitoire à charge contre le représentant du premier parti de Suisse, la direction a décidé de confier cette tâche délicate au journaliste Pietro Boschetti, connu pour sa vulgarisation du rapport Bergier, et dont le moins que l’on puisse dire c’est qu’il ne s’agit pas franchement un homme de droite.

Le même est aussi l’heureux auteur d’un ouvrage paru début septembre, juste à temps pour les élections: « La conquête du pouvoir. Essai sur la montée de l’UDC« , qu’on imagine être un ouvrage puissamment documenté, traité avec toute la neutralité et l’indépendance journalistique de circonstance, et bien non, c’est raté, 176 pages dégoulinantes d’idéologie où l’on croit deviner entre des lignes maladroites une laborieuse comparaison entre la montée de l’UDC et celle du fascisme… nihil novum.

Bref, avec un tel professionel, la direction de TV Kalvingrad et son public peuvent être convaincus que le sujet sera traité avec l’équité coutumière qui fait la réputation de cette ultime barricade du gauscisme à la genevoise, idéologie niaiseuse et qui n’a pu être séduisante qu’à l’époque où les petites soixante huitardes avaient encore des corps souples et menus, époque ô combien révolue. Si la libération sexuelle a pu représenté quelques attraits en ce temps-là, aujourd’hui c’est non merci madame, alors voir ces vieillards replets, friqués, et dûment embourgeoisés prendre des postures d’ados rebelles, flanqués de leurs passionarias aux seins ballants, on se retient de rire comme de pleurer et l’on se dit qu’effectivement Exit ou Dignitas peuvent représenter une issue dans quelques très rares cas.

Une chose encore, l’équipe de Boschetti serait, paraît-il, à la recherche d’un juge grison qui aurait, cette fois-ci c’est sûr, c’est du lourd, des révélations définitives à faire sur l’affaire Roschacher. Seulement, comme il ne semble pas plus exister que tout le reste, la TSR n’arrive pas à mettre la main dessus (c’est bien connu, les juges grisons vivent tous dans la clandestinité des maquis d’Engadine), d’où quelques plaisanteries ennuyées sur le fait que c’est probablement l’UDC qui l’a fait enlever et le tient séquestré, où, on ne sait pas, mais ces ignobles fascistes de l’UDC sont tellement méchants qu’il ne serait pas étonnant qu’ils l’aient donner à bouffer au bouc Zottel, salauds va ! Ca c’est un sujet, ça c’est de l’info, soit dit entre nous, ils ont plus de chances avec ça qu’avec la relation en boucle des malheurs de ce pauvre Valentin.

Il est urgent que les médias publics soient à l’image, précisément, de leur public. Dans un média d’Etat, les journalistes dont le pouvoir politique n’est pas contestable, devraient être ni plus ni moins qu’élus.