Ayaan Hirsi Ali répond aux internautes de Rue89

Ayaan Hirsi Ali répond aux critiques (ndlr : nous citons les extraits majeurs) et rétablit quelques vérités sur son parcours et ses idées. Des critiques de trois ordres ont été adressés à Ayaan Hirsi Ali dans les commentaires de Rue 89:

• Elle a menti sur son itinéraire et donc on ne peut plus la croire.
•Elle veut la guerre avec l’islam, c’est une irresponsable.
• Elle travaille dans un think-tank néoconservateur à Washington, elle s’est donc ralliée aux va-t-en guerre de l’administration Bush.

• Sur le premier point, Ayaan Hirsi Ali veut rétablir la vérité. Oui elle a menti en remplissant sa demande d’asile politique aux Pays-Bas. Mais, dit-elle, elle s’en était confiée au chef du parti libéral néerlandais au moment de devenir député, et le ministère de la Justice en avait été informé:

« On m’a dit: ‘Ce n’est pas important, tu t’es tellement bien intégrée et ce que tu as à dire est important.’ Et c’est moi qui ai dit à la télévision que j’avais menti, et je m’en suis excusée. »

Sur sa biographie, Ayaan Hirsi Ali s’insurge contre ceux qui utilisent des témoignages de sa famille pour dire qu’elle a consenti à son mariage:

« Nous vivions en clan. J’ai dit à mon père que j’étais contre, mais mon refus n’avait aucune valeur. J’ai donc joué le jeu pour pouvoir m’enfuir. Dire que je pouvais être contre, c’est ne rien comprendre à la vie d’un clan. J’ai raconté dans mon livre mes relations avec mon père. Si j’avais dit non, il m’aurait chassée de la maison et j’aurais du mendier des soutiens dans ma famille ».

Colère froide face à ceux qui contestent son excision:

« Que veulent-ils? Que j’écarte les jambes, puisque c’est le seul moyen de vérifier… Près de 100% des Somaliennes sont excisées, ce n’est pas difficile à vérifier. »

• Sur le deuxième point, ses rapports avec l’islam :

« Si on respecte tous les préceptes de l’islam, en tant que courant philosophique, politique, social et culturel, cela conduit nécessairement à la guerre, à la tyrannie, au traitement dégradant des femmes, à la charia. L’islam ne tolère pas la critique. Le christianisme a connu la réforme et les Lumières, l’islam pas encore. Cela viendra, c’est en route et j’espère y contribuer. « 

• Sur le troisième groupe de reproches, celui d’avoir rejoint les néoconservateurs américains :

« Personne ne me dicte ce que je dois écrire, personne ne me dit ce que je dois penser. Ce n’est pas comme une église. Et mes recherches ne sont ni réactionnaires, ni néoconservatrice. Je suis libre. » Voir l’article complet ->

PM – NB : Rue 89 est un faux-nez de Libération.