Francis Richard : « Le Monde » tel qu’il est toujours

lemondefr_grd.gifIl y a bien longtemps déjà, un peu plus de trente ans, Michel Legris avait montré dans un livre, intitulé « Le Monde tel qu’il est », comment « Le Monde », journal officiel de l’intelligentsia française, prenait de sérieuses libertés avec la vérité pour soutenir l’idéologie marxiste dominante. Il bénéficiait sous son air sévère d’un apriori de sérieux, qu’il ne méritait pas plus à l’époque qu’aujourd’hui. Car aujourd’hui « Le Monde » est bien dans cette continuité, qui fait de lui une véritable feuille de choux sous des allures respectables.

Dans l’édition datée de ce jour, l’article d’Agathe Duparc, collaboratrice occasionnelle de « L’Hebdo » et de la TSR, en est la confirmation. Hier soir, dans le téléjournal, Darius Rochebin en faisait ses choux gras, c’est-à-dire du même métal que le journal en question. Ce qui est cette fois une confirmation, parmi tant d’autres, de la connivence entre les médias helvétiques et leurs relais internationaux.

Agathe Duparc commence par une information : l’UDC a obtenu 29% des voix et devance les autres formations politiques au Conseil national qu’elle qualifie de « chambre haute du Parlement » (sic), ce qui montre qu’elle connaît bien les institutions politiques helvétiques… Agathe Duparc colle ensuite des étiquettes à l’UDC, ce procédé ne nécessitant pas de démonstration et permettant d’imposer ses vues au lecteur : l’UDC serait un parti ultranationaliste et conservateur. Le préfixe ultra est bien commode, puisqu’il est connoté avec extrémisme.

Dame Duparc poursuit : « Auréolé de cette nouvelle légitimité, le parti et son conseiller fédéral Blocher, fossoyeurs ces dernières années de la culture du consensus politique helvétique, vont-ils poursuivre leur travail de sape ? Avec le risque de faire voler en éclats un système qui a fait le succès d’une Suisse stable et prospère. » 

Une bonne dizaine d’années avant l’arrivée de Christoph Blocher au Conseil fédéral, la Suisse a commencé à devenir moins prospère, et par là même moins stable. Pourquoi ? Parce que la Suisse devenait toujours plus socialiste, comme ses pays voisins, et qu’elle avait ouvert grand ses portes aux étrangers du monde entier sans avoir vraiment les moyens d’en accueillir toute la misère.

L’UDC a enrayé cette dégringolade depuis quatre ans, en particulier grâce à la présence de Christoph Blocher au Conseil fédéral. Les étrangers ne peuvent plus abuser facilement de l’hospitalité helvétique en vertu des lois sur l’asile et sur les étrangers, et les boulons d’un Etat par trop prodigue ont été resserrés. C’est cette  politique qui met en rage l’établissement politico-médiatique et les profiteurs de l’état social. Le peuple suisse l’a parfaitement compris et ne s’en est pas laissé conter en votant pour les artisans de ce redressement.

Agathe Duparc se trompe donc, ou trompe ses lecteurs, quand elle prétend que « si l’UDC est depuis 2003 le premier parti de Suisse, son poids sur les décisions du pays est assez faible. »

L’UDC sauverait les apparences en se déclarant pour la concordance, tout en préparant une blochérisation du Conseil fédéral. Pour appuyer ses dires à qui Agathe Duparc fait-elle appel? A un haut fonctionnaire et à l’ineffable Pierre-Yves Maillard, vice-président du PS. La caution anonyme du premier faisant passer la subjectivité indéniable du second. 

Sous la plume de Dame Duparc ces phantasmes aboutissent à un scénario catastrophe : « A imaginer que l’UDC prenne le pouvoir au Conseil fédéral avec ses thèmes sécuritaires et xénophobes, son europhobie et ses penchants ultralibéraux, c’est toute la mécanique politique suisse qui s’effondrerait, entraînant le départ des deux ministres socialistes. Avec le risque que le PS ainsi passé à l’opposition utilise massivement les armes de la démocratie directe et paralyse le pays. »

On en frémit d’avance…Surtout au vu des résultats obtenus par le PS qui est repassé en dessous de la barre des 20% de suffrages, 19,5% exactement.

Vous aurez noté que la « correspondante » du « Monde » a collé au passage quelques étiquettes : celles de sécuritaire, de xénophobe, d’europhobe et d’ultralibéral (sic). Sans démonstration, sans preuves. C’est à ces petites manigances que l’on reconnaît les réels défenseurs de la déontologie journalistique.

Francis Richard