Valais: Les Radicaux accusent le directeur du séminaire d’Ecône de proxénétisme

Les lecteurs du Baf connaissent déjà le Confédéré pour sa haine remarquée des Juifs et des Autrichiens, manquait une autre minorité, les catholiques d’Ecône. De toute évidence, au Confédéré, on ne se fatigue pas de vouloir faire du mal à plus petit que soi.

Nous reproduisons ici les épisodes 23 et 24 du ‘feuilleton’ du Confédéré, tels qu’ils apparaissent encore sur le site et tels qu’ils ont été publiés dans les numéros des 28 septembre et 5 octobre 2007 du périodique de la tendance radicale.

Épisode 23

Le break Mercedes de Melchior Perrot s’immobilise devant la marbrerie de la rue des Carolins. Une fois encore le détective va faire jouer ses relations pour affiner son enquête. Le propriétaire des lieux était un vieil ami de son père.

Les dernières 24 heures ont été agitée, la visite à la police puis l’annonce du retrait politique de Fabien Ostrovich ont mis en ébullition le cerveau de Perrot. Après sa panne d’essence, il a passé la nuit chez Betty qui était venue le dépanner. Mike, le fils de son amante, était de passage chez sa maman. Melchior en a profité pour lui confier une mission : il va aller visiter les locaux de Medium. L’insistance de l’inspecteur Blignod à voir le détective s’éloigner de la société d’édition lui semble suspecte. Il veut en avoir le cœur net.

Perrot a toute confiance en Mike. Jeune journaliste à la RSR, il connaît le gourou de St-Maurice depuis le collège. Il saura mener au mieux cette perquisition. En cas de pépin, son physique imposant ou son statut de journaliste lui permettra de faire face. Le détective peut donc se consacrer à Mélissa.

– Elle est en haut dans sa chambre. Elle ne travaille pas en ce moment. Tu peux l’interroger tranquillement et après, si tu veux prendre un moment de détente, n’hésite pas.
Le marbrier lui lance cela dans un rire légèrement gras. Melchior lui a juste parlé de la mort du commissaire Torti. L’amitié que le marbrier portait au père du détective a fait le reste. Quand la confiance règne, tout devient facile.

Drôle de personnage que ce Jules Nandoux. Après avoir débuté dans la construction, les revêtements en carrelage, il s’est spécialisé dans les monuments funéraires. Pour rentabiliser son atelier, il a aménagé quelques chambres à l’étage. Il les loue à des prostituées de passage. Il doit être un peu leur protecteur. Très discret, il n’a jamais défrayé la chronique, ni fait aucune vague. Il ne parle jamais de ses masseuses, ni de leurs clients.

Mélissa est une superbe métisse brésilienne. De taille moyenne, avec juste ce qu’il faut de rondeurs, elle attire facilement le regard et émoustille l’imagination. Mais Perrot, en vrai professionnel, se maîtrise et reste concentré sur son enquête.

Mélissa, très gentiment, car mise en confiance par le coup de fil de Jules, répond aux questions du détective. Elle raconte les visites de Fabien Ostrovich. Le conseiller national avait l‘habitude de venir la voir tous les mois. Quatre fois à vrai dire, mais avant, c’est la locataire précédente qui le recevait. Jamais de problème, c’était un client discret, sans histoire. Son fantasme était la domination, mais il n’était pas brutal. Un grand enfant quoi !

Rien de très excitant pour notre détective. C’est en parlant de la vie quotidienne, des activités professionnelles de Mélissa que Perrot trouva la perle. Avec sa copine Sarah, elles allaient chaque semaine, tous les jeudis, passer la journée dans un endroit où vivait beaucoup de prêtre. Un peu plus loin que Riddes, Ecône ça devait s’appeler.

Pelliparius

 

Episode 24

Monseigneur Léopold est figé à l’entrée du séminaire. Il se tient droit sans un mouvement. Melchior Perrot a l’impression qu’il y a une statue de Lénine* posée devant le bâtiment principal d’Ecône. Il lui reste une vingtaine de mètres à franchir avant d’aborder le supérieur de la confrérie, mais il n’a pas envie d’y arriver. Il doit se brusquer pour avancer.

– Je ne suis pas heureux de vous revoir Monsieur Perrot !

La voix est froide, la main tendue glaciale. Melchior avait dû insister pour obtenir un rendez-vous. L’évocation de Jules Nandoux n’avait pas suffi. Seul le trio magique : jeudi, Mélissa, Sarah avait convaincu le prélat d’accorder une audience à l’impertinent détective.

Le bureau du patron de la fraternité St-Pie X est aussi glacial que son locataire. Les meubles marquetés, l’important crucifix qui trône derrière le bureau ou encore le grand tableau du Christ en croix d’un classicisme banal alourdissent encore l’atmosphère.

Monseigneur Léopold n’est pas très bavard. Il tente de justifier les importantes factures payées au marbrier sédunois par une gestion centralisée des monuments funéraires des fidèles de la fraternité. Perrot sent dans le ton de la voix qu’il fulmine intérieurement. La précision des renseignements du détective le désarçonne.

– Monseigneur, ne racontez pas n’importe quoi. Je ne suis pas un de vos fidèles crédules. J’ai épluché votre dossier fiscal, j’en connais bien plus que vous ne l’imaginez, bien plus que vous peut-être. Et je commence à voir clair dans votre situation. Le séminaire forme de futurs prêtres dans une tradition rigoureuse. Il n’en reste pas moins que ce sont des hommes avec leurs faiblesses. Le péché de chair n’est pas mortel et le meilleur moyen d’éviter des scandales est de maîtriser l’organisation.

Melchior Perrot parle calmement, posément. Son exposé est clair, précis. Monseigneur Léopold l’a écouté attentivement en le fixant d’un regard noir. Le détective a soutenu ce regard tout au long de son discours, sans baisser les yeux. Il savait qu’il avait gagné son duel.

L’ecclésiastique s’incline et reconnaît les faits. Effectivement il est plus sûr d’organiser le bien-être des séminaristes plutôt que de risquer de néfastes scandales. Une bonne séance d’auto flagellation après et le corps est purifié. La double activité du marbrier permettait de masquer les choses. Les monuments funéraires étaient payés en liquide par les familles des défunts puis normalement facturés à la fraternité. Le système des doubles factures est vieux comme le monde.

– Mais pourquoi tous ses versements à Médium Sarl ?

La question de Melchior touche Monseigneur Léopold de plein fouet. L’inattendu déstabilise. Après avoir maladroitement tenté de nier, le prêtre finit par livrer une explication alambiquée. La défense de l’ordre moral méritait soutient et les travaux des éditions étaient dignes d’intérêt.

Peu convaincant…

(Sic, toutes les fautes sont d’origine)

Outre la lourdeur du style, où les fautes de français le disputent à une orthographe délirante, on notera l’intérêt essentiellement archéologique de la chose, personnellement, en tant qu’historien, j’étais persuadé que les derniers bouffeurs de curés d’aussi grossière facture étaient mort avant 1850. C’est pesant, laborieux, si mauvais qu’on dirait du Ribordy.

Cela se passerait presque de commentaire si ce parfait catalogue de clichés haineux n’était à ce point représentatif de ce que cette secte cacochyme de pitoyables maçons de province fait subir au catholicisme dans ce pays depuis 150 ans. La pauvreté mesquine des attaques, leur enchaînement quasi obsessionnel, le besoin de souiller ce qui est pur, de fouler le noble et le beau, tout cela mêlé à ce style de roman de gare à trois sous est pour le moins révélateur de l’oligophrénie critique et du manque sérieux de discernement de ces derniers survivants du radeau radical. C’est vous dire si cela va loin, l’auteur, du haut de sa maigre capacité, tente même l’humour avec cette petite phrase au début de chacun des épisodes de son ‘feuilleton’: « Fiction : Toute ressemblance avec des faits ou des personnages réels serait fortuite« . Il va de soi qu’en donnant des noms de lieux exacts et en formulant des allégations aussi explicites et dont la cible est aussi aisément reconnaissable, il s’expose volontairement aux sanctions qui attendent ces fâcheux dont on confie à l’Etat la charge de les punir faute de gentilshommes prêts à s’abaisser pour les corriger.

Il ne faut pas se leurrer, l’arbre écônard cache fort mal la forêt romaine. L’ensemble des attaques porte bien sur les fondements de l’Eglise catholique et non sur d’improbables accidents extérieurs d’un éventuel rigorisme intégriste. Courte vue politique de l’infatué en l’occurrence, qui pensait obtenir la bénédiction de la majorité en s’acharnant sur une minorité.

Ceci étant dit, il convient de conclure sur une note tempérante: Personne ne lit le feuilleton du Confédéré à part, bien sûr, la Rédaction du Baf qui trouve ses délices et une inavouable satisfaction à ses vices les plus coupables dans l’étude approfondie des dernières formes d’expression des pensées agonisantes. Nous n’avons pas la même expérience que notre ami des vertus thérapeutiques de l’auto-flagellation, mais nous pouvons l’assurer que le pénible exercice de la lecture de cette prose inoubliable s’apparente à n’en pas douter au même degré de douleur, la purification en moins, pour tout esprit au bénéfice d’un peu de cette éducation qui semble si cruellement manquer aux élites littéraires du radicalisme valaisan.

Si tant est qu’ils l’aient jamais été, les Radicaux qui tiennent ce discours ne sont plus des interlocuteurs valables. Il s’agit alors de les débarrasser de la place démocratique et de les renvoyer à leurs frustrations de ne pas avoir su éradiquer une bonne fois pour toutes leurs concitoyens catholiques à l’heure de ces funestes dictatures radicales qui succédèrent aux guerres du Sondrebond. Trop tard, mes bons messieurs, nous sommes toujours vivants et notre époque a bien d’autres défis à relever, du balai, place aux jeunes !

Non praevalebunt !

* La statue de saint Pie X, patron de la fraternité sacerdotale du même nom. On se souvient qu’en 1977, le Canard enchaîné s’en était déjà pris à cette même statue en publiant une photo du fondateur, l’archevêque Mgr Marcel Lefebvre, avec cette légende: « L’évêque Lefebvre sous sa statue« … étrange reconnaissance…