France : Le flot des migrants persiste

La fermeture du centre de réfugiés de Sangatte (Pas-de-Calais) en 2002 devait mettre fin à l’afflux des clandestins. 5 ans après, les réfugiés venus du Kurdistan, d’Afghanistan et d’Afrique continuent d’affluer dans l’espoir d’atteindre « l’eldorado britannique ». Rien n’interrompt le flux : ni les arrestations musclées, ni la destruction des abris, ni le marquage à l’encre indélébile au dos de leurs mains.

De plus en plus jeune – sur les 10 premiers mois de l’année, on a enregistré 2 250 mineurs, soit quatre fois plus qu’en 2006 -, la population des migrants s’étend aujourd’hui sur le littoral. Comme il devient de plus en plus difficile de passer le tunnel, ils se rabattent sur Dunkerque et Cherbourg.

Depuis 5 ans, la gendarmerie et la police aux frontières, dont les effectifs ont été renforcés, multiplient les opérations de contrôle. Le nombre d’interpellations est reparti à la hausse en 2004, atteignant 23 445 en 2006.

Mais ces opérations sont autant de coups d’épée dans l’eau : nombre d’étrangers interpellés ne sont, de droit ou de fait, pas reconductibles à la frontière. La plupart sont relâchés au bout de vingt-quatre heures, une injonction à quitter le territoire en main. Et même lorsqu’ils sont acheminés, par bus, vers un centre d’accueil ou un centre d’hébergement, ils n’y restent pas et se retrouvent à nouveau dehors.

Bernard Barron, proche collaborateur du maire de Calais, Jacky Henin, ne décolère pas : « Sur le fond rien n’a changé » ->