Destructions et violences en chaine à Villiers-le-Bel

Après le décès de deux jeunes circulant sur une moto qui a percuté une voiture de police, c’est tout le quartier qui s’est mis à flamber. Les habitants assistaient impuissants à des scènes de destruction.

Le poste de police de Villiers-le-Bel a été assiégé par des « jeunes« . Ils y ont mis le feu, caillassant les voitures de police alentour. Le bureau de police et la gare d’Arnouville ont été saccagés.

Dès 18 heures, entre 50 et 100 jeunes ont commencé à brûler des poubelles après avoir incendié deux voitures». Quatre véhicules de police se sont d’abord rendus sur place, avant de rebrousser chemin sous une pluie de projectiles. Certains jeunes montent sur les poteaux électriques pour briser les ampoules et plonger le quartier dans le noir.

Vers 21 heures, les jeunes ont incendié un garage, après l’avoir pillé. Huit policiers au moins et un pompier ont été blessés. Le commissaire de police, chef du district, a été pris à partie et souffre d’un traumatisme crânien. Le maire de Villiers a dû rebrousser chemin lui aussi devant l’hostilité des assaillants, munis de cocktails Molotov.

Devant des riverains médusés, les jeunes brûlaient les voitures à la chaîne. Par petits groupes de quatre ou cinq, à pied ou en scooter, ils harcelaient les forces de l’ordre et les pompiers. Les soldats du feu étaient obligés de dresser des barricades pour pouvoir intervenir sur les foyers d’incendie à l’abri des projectiles.

De ronds-points en ronds-points, les carcasses enflammées achevaient de se consumer. Un ballet ininterrompu de véhicules de police et de pompiers rythmait la nuit de ce quartier qui semblait livré à la folie, malgré l’envoi de renforts en CRS venus épauler les forces de police locales débordées. «Ça va chauffer !», lançaient les jeunes en capuche. On entendait un peu partout des cris, des détonations.

Les vitrines des concessionnaires Honda et Peugeot ont été détruites, une autre concession incendiée. Le McDonald’s a brûlé en partie. Une odeur de soufre se répandait dans les rues. Les voitures des habitants du quartier rentrant chez eux étaient contraintes de rouler sur des débris encore fumants. ->