Commissaire courage raconte son lynchage à Villiers-le-Bel

Agressé dimanche par une trentaine de jeunes, le commissaire Illy a eu trois côtes et le nez brisés, plus une arcade sourcilière éclatée.

Commissaire divisionnaire à Sarcelles (Val-d’Oise), Jean-François Illy a été gravement blessé, dimanche, lors de la première soirée de violences, à Villiers-le-Bel. Arrivé sur place peu après l’accident de la circulation qui a coûté la vie à deux adolescents, il a été roué de coups par des jeunes qu’il tentait de calmer. Sitôt rentré de Chine, Nicolas Sarkozy s’est rendu, hier matin, à son chevet.

«Les keufs ont tué nos amis ! C’est des enc… !» lance l’un d’eux. Un «grand frère», travaillant comme agent de médiation, tente de calmer le jeu. En vain. «Soudain, j’ai entendu des grands bruits dans mon dos», se souvient Jean-François Illy. Une partie de la bande vient de faire voler en éclats les vitres de sa voiture banalisée. Cerné, sans arme ni radio, aucun uniforme à l’horizon, le policier entend le «grand frère» lui glisser à l’oreille : «Il faut partir, ils sont fous de rage, je ne peux plus les contenir.» Un gaillard se met à hurler : «C’est un scandale, vos hommes ont fui. Par principe, il faut que ça se paie, il faut que des flics meurent ce soir !»

Le fonctionnaire tente de battre en retraite. Impossible. Sa voiture est en flammes. «Courez, courez, ils veulent vous faire la peau», lâche encore le «grand frère», paniqué. «Je fonce, mais en direction de leur cité, dans la gueule du loup, raconte Jean-François Illy. Je décide alors de faire face à une trentaine de gars armés de barres de fer et de battes de base-ball.» Ce spécialiste des arts martiaux vietnamiens et de boxe chinoise pare les premiers coups en employant des techniques de self-défense. « Puis je reçois une barre de fer en pleine figure et les coups pleuvent, je tombe sur le sol, me mets en boule pendant qu’ils s’acharnent sur moi », grimace-t-il. Son calvaire va durer d’interminables minutes. Jusqu’à ce qu’il réussisse à se relever, le souffle coupé, pour être pris en charge par une jeune collègue et les services de secours. ->

Sauvage !