Le nord de l’Italie gagné par la déferlante xénophobe

«Avec les immigrés, il faut utiliser les mêmes méthodes que les SS. Pour chaque tort infligé à un citoyen de Trévise, il faut punir dix étrangers» : conseiller municipal de la Ligue du Nord depuis plusieurs années, Giorgio Bettio n’avait jamais été sur le devant de la scène politique. En martelant lundi, en séance, qu’il «faut faire comprendre aux immigrés comment ils doivent se comporter».

Samedi, le maire (AN) de Montegrotto Terme, près de Padoue, a par exemple diffusé sur les panneaux lumineux de la municipalité le message suivant : «Citoyens, émigrez ! Vous vivrez mieux en tant qu’immigrés dans une autre nation qu’en tant que citoyens dans votre propre pays.» Dans le même temps, la maire (FI) de Romano d’Ezzelino, dans la province de Vicence, décrétait que les enfants d’extracommunautaires ne pourront plus dorénavant bénéficier de bourses d’études, tandis qu’à Caravaggio, près de Bergame, l’administration communale (Ligue du Nord) décidait d’interdire les mariages aux immigrés ne présentant pas de permis de séjour alors que la loi italienne n’exige que la présentation du passeport.

Jusqu’à présent, les initiatives de l’ancien maire (Ligue du Nord) de Trévise, Giancarlo Gentilini, qui avait entre autres suggéré «d’habiller les immigrés en lapins pour que les chasseurs puissent s’entraîner», semblaient ponctuelles et encore relativement isolées. ->