Islam : Ce que l’on n’ose pas dire

Quelques extraits d’un article d’Eric Conan, de l’Express :
« Non, le monde musulman n’est pas victime de l’Occident, mais de son propre archaïsme et de l’incurie de ses dirigeants. Non, les musulmans de France ne doivent pas «adapter» la laïcité mais s’y plier.

Bernard Lewis, mettant en perspective l’histoire des pays islamiques, estime que, loin d’être les victimes d’un Occident diabolisé, les pays musulmans souffrent d’un blocage historique qui s’explique avant tout par l’emprise de l’islam sur ces sociétés.

Bernard Lewis rappelle que la civilisation musulmane, réceptacle des acquis gréco-romains, s’effondra d’elle-même dès le XVIe siècle, laissant définitivement la place au rayonnement européen entamé avec la Renaissance. Lewis isole une particularité: alors que le monde islamique fut à une époque un lieu de synthèse fécond, la situation s’est inversée. La science y fait aujourd’hui l’objet d’un rejet qui constitue «l’un des traits les plus frappants qui distinguent le Moyen-Orient des autres régions du monde.»

Pour Bernard Lewis, ces échecs ont une origine culturelle, l’anesthésie de la créativité temporelle par une religion totalisante: «L’idée qu’il puisse exister des êtres, des activités ou des aspects de l’existence humaine qui échappent à l’emprise de la religion et de la loi divine est étrangère à la pensée musulmane.»

Cette pensée présente le handicap supplémentaire de prôner l’immobilisme: «Selon la doctrine musulmane, l’homme n’a pas le pouvoir de légiférer; pour les croyants, il n’existe qu’une seule loi: la sainte loi révélée par Dieu.» Une vérité absolue dont il ne faut pas s’éloigner et à laquelle il faut toujours revenir.

Alors que l’Occident a fini par repousser, non sans remous ni souffrances, la question divine dans le seul espace privé, pour l’islam, le passage à la laïcité est problématique: Mahomet n’a pas créé d’Eglise, mais une armée et un Etat soumis à la parole de Dieu. Bernard Lewis estime que «c’est le manque de liberté qui est à la base des maux dont souffre le monde musulman».

Contredisant le lieu commun selon lequel l’islam va se moderniser en Occident, Olivier Roy estime que les sociétés libérales sont au contraire des lieux confortables au néofondamentalisme, à ses réseaux et à ses militants. La tendance générale est à la régression.

La question féminine est le point crucial de la confrontation entre l’islam et l’Occident. Selon Bernard Lewis, le «sexisme musulman» n’est pas étranger aux difficultés de ces pays:
«La relégation des femmes à un statut d’infériorité non seulement prive le monde musulman des talents et des énergies de la moitié de sa population, mais encore confie l’éducation, à un âge crucial, de l’autre moitié à des mères analphabètes et opprimées. Une telle éducation produit des individus arrogants ou soumis, en tout cas inaptes à la vie dans une société libre et ouverte.»

Si la dissimulation totale du corps féminin représente le comble de la pudeur, il ne faut pas être grand clerc pour imaginer l’appréciation qu’un jeune musulman peut porter sur une jeune fille coquette, en jupe et en talons. Est-ce un hasard si les jeux de la séduction, qui constituent une forme de civilité, se raréfient dans nos banlieues au profit des viols en bandes organisées? » Lire le texte intégral ->