Nouvelliste: l’UDC est priée de la fermer

Ce n’est pas sans une certaine naïveté que Jean-Yves Gabbud, nouveau rédacteur en chef (ad interim) du quotidien valaisan, lève le voile sur le traitement réservé à la communication de l’UDC.

Une généralité, un lieu commun, mais qui prend un sens particulier une fois révélé au grand jour.

Dans un article intitulé « Le Valais est passé à l’ère du marketing politique », Jean-Yves Gabbud nous explique que l' »l’UDC blochérienne » doit son succès à sa communication, qu’il rebaptise « marketing politique » pour l’occasion; et d’appliquer son analyse à la situation valaisanne.

Jean-Yves Gabbud fait une découverte intéressante: « L’UDC a été la première à s’y mettre en Valais« , et « Le PDC est peut-être la dernière des grandes formations à s’y mettre également« , sans se poser le moins du monde la question du pourquoi d’une telle situation.

Le rédacteur en chef du Nouvelliste semble regretter cette concurrence inattendue des partis, qui, affranchis des fourches caudines de la presse régionale, ont profité pleinement des libertés d’internet pour s’adresser à leur public sans plus souffrir d’intermédiaires. Si l’UDC a été la première, c’est, à n’en pas douter, que sa nécessité a été la plus grande et la plus pressante.

Mais pourquoi cela ? Jean-Yves Gabbud répond à cette question capitale sans même s’en apercevoir:

« A chaque fait d’actualité, qu’il soit politique ou non (une agression commise par un étranger suffit comme motif), l’UDC réagit et diffuse un communiqué de presse. Une grande partie de ses communiqués ne sont pas repris par les médias. Qu’importe. Un certain pourcentage l’est tout de même. Les autres sont distribués aux membres qui les répercutent via les réseaux sociaux.« 

Le « Qu’importe » est tout à fait savoureux, qui dénote toute l’impuissance d’une corporation d’un autre âge devant l’arrivée d’un progrès comparable à celui du métier à tisser. Toutes ces années de lutte, ces efforts acharnés, pour arracher à l’adversaire ce coin de tranchée, cet outil, qui ne sert plus à rien. A tel point d’ailleurs que le principal bénéficiaire vient, lui aussi, de passer aux modes nouvelles pour assurer sa survie en termes de communication politique.

Constat désabusé, ce n’est que devant la perspective de sa disparition que la presse traditionnelle se met à considérer les raisons de son existence. Privée d’indépendance critique, réduite à l’état de pilier du pouvoir, elle a fini par être contournée par ceux mêmes à qui elle prétendait faire obstacle. Le coup de grâce viendra le jour où internet se fera enfin l’écho des faire-parts mortuaires; c’en sera fait  alors de tout ce qui fut… le Nouvelliste.