« Horreur » titre Le Matin du 14 novembre suite à la découverte de huit cadavres de nouveaux-nés dans la bourgade bavaroise de Wallenfels. Le quotidien fera même un encadré en gras de la poignante déclaration du maire : « Le deuil règne dans notre ville pour ces enfants qui n’ont pas eu le droit de vivre. »
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Curieuse pensée qui s’émeut légitimement devant un tel drame et sèche bientôt ses larmes devant ces millions d’enfants qui n’ont pas non plus le droit de vivre, à qui l’on interdit de vivre, pire, dont on fait de la mort un droit, un droit d’autrui. Car enfin, quelle hypocrisie fantastique peut nous faire croire que l’âme, la vie, l’état civil ou que sais-je encore, se dépose à la naissance seulement sur ces êtres pour en faire quelque chose qu’ils n’étaient pas une seconde auparavant. Par quel miracle faudrait-il se réjouir une seconde plus tôt de ce qu’il convient raisonnablement de pleurer une seconde plus tard ? Qu’est-ce qui a changé entre ces huits malheureux enfants et tout ce qu’ils ont eu le temps d’être sinon quelque obscur trafic humain ? Chaque année, en Suisse, on éradique cinq fois la ville de Wallenfels, parfois même jusqu’au neuvième mois (1), personne ne pleure, pourquoi ?
NM
(1) Cf. art. 119 al.1 CP.
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