Stéphane Riand est un compétent

 

En un seul mot.

Guitry disait que l’on ne se venge pas d’une femme, le temps s’en charge. L’avantage est qu’il fait souvent de même avec les importuns. Stéphane Riand, avocat socialiste reconverti en sermonneur de la République vient de se prendre une inoubliable fessée. L’avocat qui a rendu une copie si déficiente que le Tribunal fédéral lui a transmis la facture qui revenait de droits à ses victimes – pardon, ses clients – c’est lui.

Disons tout de même que la Haute Cour n’a plus l’éclat d’antan, que les greffiers ne savent plus lire, quand ils lisent, et que la langue française souffre autant sous leur plume que l’intelligence sous celle du ci-devant Riand.
La noble institution se plaint encore d’ « inconvenance », répondons-lui que le respect fait partie de ces choses qui se méritent et ne se demandent pas, et que le Tribunal fédéral est décidément parti pour les demander encore longtemps. Tribunal qui est plus que coutumier du « copier-coller » qu’il reproche à Riand quand il s’agit de fracturer les évidences pour protéger les différents étages du système. Il est certainement le premier responsable de ce dégoût qui monte dans la population pour l’injustice institutionnalisée. Enfin, le pigiste de garde en charge de la curée, Gilles Berreau, est de ces âmes d’élite qui feraient passer la regrettée Sandra Jean pour un pilier de l’Académie.

L’un et l’autre, journal et tribunal, main dans la main, en colonnes du temple des institutions de cette République qui gouverne si mal et ne craint aucune bassesse quand elle se croit en devoir de se défendre. Bref, il s’agissait d’un contrat, un de plus, une tête était mise à prix ; à vaincre sans péril on triomphe sans gloire. Autant de choses qui eussent pu être avancées à faveur d’un homme qui eût été tellement plus facile défendre s’il avait jamais pris la peine de se comporter en gentilhomme. Malheureusement pour lui, on échappe rarement à sa nature. Raison pour laquelle nous ne bouderons pas notre plaisir. Il y a, somme toute, une justice, il est juste étonnant que celle-ci nous vienne du Tribunal fédéral.

Il y a aussi une leçon éternelle, finalement, à tout cela, c’est que le socialiste n’est jamais où il doit. L’avocat se fait journaliste, intellectuel, essayiste, ce qui n’est clairement pas sa place. Le courant de pensée qui prétendait défendre les classes laborieuses s’est changé en club de rentiers gestionnaires entiché de toutes les originalités. La génétique révolutionnaire socialiste porte en elle l’abjuration permanente de toute notion de devoir et de vocation.

Nous ne voyons pas le combat de M. Riand contre les agissements de la justice valaisanne comme une maladie honteuse. A certains égards il aurait même bien des fois raison. Mais le fait qu’il ait décidé de porter le combat hors des cours n’est que le constat de son échec. Me Riand est un avocat défroqué, c’est en cela qu’il a trahi et qu’il est devenu une cible facile.

NM