« Mariage » pour tous : les Verts libéraux veulent porter plainte contre les opposants.

Après les menaces de mort, les menaces de dépêcher une patrouille de la police politique. Le camp du bien a besoin du gendarme pour asseoir ses arguments. Bienvenus dans le débat politique du futur.

Ils sont jeunes, ils sont beaux, mais ils ne savent pas argumenter. Confrontés à leurs propres limites – cela arrive – les jeunes Verts libéraux s’agitent. A ma droite, Maxime Auchlin, secrétaire général de la section neuchâteloise, ancien candidat malheureux au Grand Conseil, qui se présente comme ingénieur et « entrepreneur » – en réalité embauché dans l’entreprise familiale −, et… titulaire d’un doctorat (PhD), ce que rien ne vient confirmer, nonobstant un article co-écrit sur un sujet annoncé, le ci-devant Auchlin n’étant visiblement que boursier – de toute évidence l’alma mater attend encore quelque chose −, mais qu’importe l’exactitude quand il reste la prétention. A ma gauche, Loris Grandjean Dénervaud, ancien président des jeunes Verts libéraux fribourgeois après ses échecs au Grand Conseil et au Conseil national, à l’occasion duquel il assurait à La Liberté être « moins dans le moule » que ses contemporains. Il est merveilleux de chercher à s’en persuader.

Bref, toute cette science et ce génie vont venir s’ébrécher, après l’aumône d’une apparition, dans l’arène du débat politique. Sans surprise, ces deux icônes du guévarisme à la romande sont favorables au « mariage » homosexuel, ce qui, à notre époque, reconnaissons-le, constitue une position d’une rébellion inégalable. L’on touche du doigt la conviction ultime, le sens du devoir, l’acte de foi irrédentiste, l’abandon au destin. Seuls contre tous, au péril de leur vie, Maxime et Loris se sont jetés dans la mêlée. Dans un acte de philanthropie gratuite, toute de généreuse modestie, Loris va jusqu’à proposer sa « science » à la plèbe obscurcie…

Devant le peu d’enthousiasme soulevé par la proposition, nos deux politiciens en herbe se voient contraints de descendre dans la fosse et se confronter aux raisons de la populace. Laquelle, rétive, regimbe à se soumettre comme il faut aux illuminations de la prophétie libérale. De guerre lasse, verts de rage devant tant d’outrecuidance – oser interroger le bien-fondé de la doxa étatique – ces deux spécialistes dégainent l’argument ultime, la police.

La tirade n’a rien à envier aux traités de morale de la fin du XIXe siècle, « quelles faillites des valeurs« , s’étrangle Auchelin, attrapant ses sels et un carré de dentelle le temps de reprendre ses esprits  :

Vraiment, le ridicule, l’exagération et la honte ne vous étranglent pas. Heureusement l’homophobie est désormais pénalement répréhensible en Suisse. Tâchez de vous en souvenir.

La honte… pour défendre ce qu’il défend… enfin passons. Quel que soit leur bord, les moralistes seront toujours les mêmes.

Dans la frénésie de l’indignation, Grandjean enquillera avec la docilité et le suivisme qui soulignent la largesse de son caractère.

Et d’éponger subrepticement les quelques gouttes de sueur, froide forcément, qui perlent au fronton de ces intelligences uniques. Justice a été rendue.
On se doute que la police a été prévenue, mais elle ne s’est, pour l’instant, pas encore manifestée. Que fait-elle, l’heure est grave, la république est en danger ?

Le grand défaut de la culture « woke » et consorts est de ne savoir vomir en somme que ces quarterons de petits commissaires politiques qu’une saine analyse journalistique eût permis de qualifier jadis – du temps d’avant le recours aux arguments bâtonniers – d’un terme invoquant allègrement la faculté de se brosser le séant. La gauche d’avant, tout aussi folle, avait au moins le mérite de ne pas décliner une saine marave démocratique. Faut-il vraiment que les horizons futurs soient dessinés par ces légions de soumis, confits dans l’embourgeoisement de leur pensée unique, qui, en guise de raison, vous somment de les attendre le temps qu’ils reviennent en tenant la maîtresse par la main.

Cela ne révèle finalement qu’une chose, ils n’ont pas le frein de la culture, ils n’ont été nourris qu’au grain pourri des révolutions culturelles, ils finiront par lyncher leurs professeurs, dans de grandes cérémonies, comme sous Mao, au nom du droit, de l’amour et de la justice. Le monde que nous prépare les partisans du « mariage » pour « tous » n’est que celui de la dictature des pleutres et des autodafés.

Noël Macé