On pouvait s’y attendre, le Conseil fédéral a pris l’habitude de considérer les représentants du peuple comme quantité négligeable et a fait au Conseiller Schlüer, qui avait interpellé le gouvernement au mois de juin sur la participation du Conseiller fédéral Couchepin à la très sélect, et secrète, conférence Bilderberg, la même réponse qu’à nous, à savoir: "Circulez, y a rien à voir".
Le Conseil fédéral se fend de réponses du genre: "Monsieur Couchepin rencontre un grand nombre de personnes dans les circonstances les plus diverses. Il ne note pas les sujets qu’il a abordés au cours de ces entretiens" ou encore "Le Conseil fédéral considère que les conférences de ce genre ont une certaine utilité"; j’en passe et des meilleures. Il serait tout de même heureux que ledit Conseil prenne connaissance de la fin du règne de Leurs Excellences de Berne et se mette à agir comme il convient de faire en démocratie!
Pas dupe pour deux sous, l’UDC Ulrich Schlüer, ne craint pas de se déclarer franchement insatisfait de la parodie de réponse à lui infligée par le Conseil fédéral: "Je suis aussi capable de lire les journaux et le Conseil fédéral me répond ce qu’on peut lire dans les journaux". Le Conseiller a déclaré au Baf son intention de ne pas en rester là.
Une tendance qui va en s’empirant, à croire que M. Couchepin, et six collègues que l’on dit sages, aurait la prétention de gouverner sans le Parlement.