Michel de Poncins: QUI PEUT ET DOIT FAIRE LES RECHERCHES ?

Votre argent vous intéresse

l’économie de marché expliquée à tous  

Très fréquemment, je mets en accusation la recherche publique laquelle est une cause immense de gaspillage. Tel est le cas, en France, du Centre National de la Recherche Scientifique ou CNRS qui consacre une grande partie de ses efforts à des recherches purement sociologiques et où l’on voit de vieux chercheurs ne « trouvant » plus rien et venant simplement à la fin du mois pour toucher leurs salaires.

C’est alors que survient l’objection : qui peut et doit faire les recherches dans le cadre de l’économie de marché ? La réponse est très claire : la recherche doit être complètement privatisée.

L’économie de marché développe la richesse pour tous et les entreprises deviennent de plus en plus prospères. De ce fait, elles sont tout à fait aptes sans aucun encouragement de l’État à faire les recherches qui les concernent et qui développent des produits et des services pour le plus grand profit de la population. Mieux, la concurrence, fille de la liberté, les oblige à dépenser pour la recherche et à bien dépenser.

Il reste toutefois permis de s’interroger sur des recherches plus importantes à la limite des recherches fondamentales : ne vont-elles pas rester orphelines ? La réponse est la même : les très grandes entreprises ont besoin pour assurer leur avenir de procéder à des recherches à très long terme qui leur permettront de marquer leur supériorité vis-à-vis de leurs concurrents et, ceci, dans la durée. Elles en ont les moyens. Quant aux entreprises moins importantes, elles peuvent se fédérer pour parier sur le long terme.

Les objecteurs iront encore plus loin. Qui dans l’économie de marché a la capacité d’engager les recherches concernant par exemple l’espace ou la matière sinon la puissance publique ? D’abord la question de l’utilité réelle de ces recherches mérite d’être posée : le projet ITER, qui absorbe dans le midi de la France des sommes inconnues tant elles sont élevées vise à un objectif chimérique concernant une forme d’énergie dont personne ne sait si on la mettra au point ou quand. Les fonds sont prélevés au détriment de projets moins prestigieux mais plus proches des gens.

Admettons, cependant, l’éventuel intérêt de recherches purement gratuites qui font progresser la connaissance. Dans le passé, ces recherches ont été accomplies par des personnes très riches qui simplement pour leur curiosité faisaient avancer la science. Le XVIIIe siècle a vu un grand nombre de progrès venant de cette source : il était à la mode pour certains grands seigneurs d’avoir un « cabinet de curiosités ». Quand l’économie de marché existe, il y a non seulement moins de pauvreté mais de plus en plus de millionnaires et de milliardaires. Les recherches mêmes les plus savantes et les plus déconnectées de la réalité sont tout à fait à la portée des milliardaires. Un Américain, d’ailleurs, est en train d’investir dans un projet de tourisme spatial.

Faut-il ajouter que, si la recherche est privatisée, le rapport qualité-prix est au meilleur de sa forme. J’ai indiqué qu’au CNRS il y a de vieux chercheurs et le contrôle est pratiquement absent ; dans une organisation privée, il y a surtout de jeunes chercheurs car ce sont les jeunes qui ont le plus de chances de trouver et, en tout cas, il existe des contrôles qui permettent de vérifier que la recherche aboutit réellement à des résultats et au moindre coût.

La privatisation de la recherche, non seulement en France mais aussi dans les autres pays « occidentaux », ferait réaliser un bond considérable aux connaissances même les plus pointues et à leurs effets pratiques dans l’ensemble du monde.

Michel de Poncins

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