Avortements forcés – Accusations du BAF: Amnesty n’apprécie pas

On n’aime pas trop la critique quand on se croit d’office du côté des chevaliers blancs. Amnesty Suisse réagit à la méchante pique du Baf concernant son rôle sur le grand échiquier sanglant de la politique globale d’avortement.

Ci-dessous, la correspondance:

Madame, Monsieur,

Je suis très surprise qu’un site d’information comme le vôtre se permette, après m’avoir interviewée il y a quelques années sur les avortements forcés en Chine (cf. http://www.bafweb.com/asie.html) de publier un article accusant notre organisation d’être une « association qui soutient les programmes d’avortements forcés de l’UNFPA et de l’IPPF en Chine et en Inde » (cf. http://www.bafweb.com/2007/06/25/droits-humains-amnesty-epingle-la-suisse/), tout cela pour tenter de discréditer un rapport que nous avons publié sur le travail de la police en Suisse.

Cette information concernant un soutien d’Amnesty International aux programmes d’avortements forcés est évidemment fausse et diffamatoire.

En plus, elle n’a aucun rapport avec le rapport sur le travail de la police, que je vous ferai volontiers parvenir si vous souhaitez juger du sérieux de cette recherche et la présenter de façon un peu plus détaillée sur votre site.

Je vous demande donc de rectifier cette information au plus vite.
Avec mes meilleures salutations,

Manon Schick
Porte-parole de la Section suisse d’Amnesty International

 

La réponse de la rédaction

Madame,

Vous comprendrez que le fait que nous vous ayions interviewé une fois ne nous empêche pas de conserver notre sens critique à l’avenir.

Qui ne dit mot consent, en ce qui nous concerne, siéger en tant qu’observateur à l’ONU et ne pas piper mot des agissements de l’UNFPA concernant les avortements forcés, lesquels, après les travaux du Pr. Mosher http://www.pop.org/ sont pourtant de notoriété publique, revient à apporter son soutien tacite auxdits agissements.

En outre, aligner, dans le plus grand secret http://www.consistent-life.org/aiabortiondocs.pdf, sa politique en matière d’avortement sur celle de l’ONU, sans condamner une seule fois les excès de cette dernière, revient, à notre sens, à soutenir ladite politique.

Assister à la conférence pour « l’accès global à un avortement sécurisé » 2007 en compagnie du directeur général de l’IPPF, dont les motivations originelles fondamentalement racistes (un petit exemple ici http://www.bafweb.com/2007/03/29/censures-du-nouvelliste-n%c2%b0-413-879/) du mouvement n’ont jamais fait l’objet de la moindre correction, ou de consultant de l’UNFPA, ce sans émettre ne serait-ce que le moindre doute sur la légitimité de la présence de ces organisations à une semblable conférence, revient, bien évidemment, à soutenir, sinon à participer activement, à l’achèvement de leurs buts politiques.

Nous vous avons interviewé jadis pensant naïvement que votre soutien à la militante chinoise Mao Henfeng, injustement incarcérée par la dictature, s’étendait aussi à son combat, la lutte contre l’avortement forcé. Or nous nous apercevons que, plus le temps passe plus votre position se dilue et vos condamnations s’adoucissent. Condamnations qui n’ont jamais, à ma connaissance, été au-delà de la dénonciation du seul gouvernement chinois, leurs partenaires occidentaux en étant immunisés comme par miracle.

En conséquence, nous considérons que, sur cette question précise, vous êtes passés du côté des oppresseurs. Certes, ce n’est pas vous qui tenez les fusils mais c’est vous qui vous taisez là où nous avons le plus besoin de vous entendre.

Nous considérons donc, cette lacune étant particulièrement révélatrice du manque cruel de professionnalisme et de sérieux de vos méthodes, le fait de mentionner ce qui doit être considéré comme un soutien au mieux tacite de la politique d’avortements forcés de l’UNFPA et de l’IPPF comme particulièrement révélateur et fort à propos dans un article de presse censé relever le manque de crédibilité de votre organisation.

Vous comprendrez par conséquent la décision de la Rédaction du Bureau audiovisuel francophone de ne pas accéder à votre demande de censure.

Ceci étant dit, Amnesty international aura toujours notre soutien pour toutes les causes justes qu’elle acceptera de défendre, mais vous comprendrez bien évidemment que, sur ce point précis des avortements forcés, si vous avez pris le parti de vous taire, ce n’est pas notre cas.

Amitiés

Adrien de Riedmatten
Rédacteur en chef Bureau audiovisuel francophone

1 réponse à Avortements forcés – Accusations du BAF: Amnesty n’apprécie pas

  1. RICHARD dit :

    Excellente réponse d’Adrien de Riedmatten ; bravo à BafWeb pour son fabuleux site ; amicalement,

    [MOD: Merci mais il convient d’être plsu indulgent avec la base d’Amnesty que je ne l’ai été avec la tête, je suis convaincu qu’il y a parmi eux des gens de très bonne foi]

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