Jésus est-il noir?

cliquerAlors que ses ventes ont atteint un demi-million, une Bible – "Original African Heritage Study Bible" – devenue très populaire parmi les fidèles noirs, suscite un débat parmi les biblistes aux Etats-Unis. Même si le texte est celui de la "Kings James Version", cette Bible diffère des versions traditionnelles car elle souligne et annote les passages qui se réfèrent à l’Afrique ou aux Africains. "Nous revendiquons simplement notre place dans la Bible", a expliqué le rédacteur, le pasteur Cain Hope Felder, un spécialiste du Nouveau Testament à l’institut de théologie de l’université Howard (Washington). La Bible comprend notamment des cartes montrant la proximité d’Israël avec l’Afrique et des portraits de personnages bibliques – entre autres Jésus et Marie – ayant la peau noire et aux cheveux frisés. Cette version des Ecritures montre une Afrique comprenant l’Egypte et ce qui est aujourd’hui Israël et les Etats arabes. Elle précise aussi que de nombreux personnages bibliques sont noirs – entre autres la femme de Moïse, Cippora, et Hagar, l’esclave égyptienne qui a porté le premier enfant d’Abraham, Ismaël. Mais le débat fait aussi rage parmi les biblistes.

"L’histoire de l’interprétation nous conseille d’éviter les préjugés, les nôtres et ceux des autres, lorsque nous interprétons l’histoire", a par exemple écrit le professeur Edwin Yamauchi, de l’université de Miami, dans un récent livre nommé "Africa and the Bible" (L’Afrique et la Bible). Selon le professeur Yamauchi, il "existe clairement des préjugés racistes eurocentriques dans certaines interprétations qui portent aux nues les blancs et dénigrent les noirs", et les interprétations afrocentriques reflètent "certaines inquiétudes légitimes". Cependant, "en poussant leur thèse à des conclusions extrêmes, les experts afrocentriques sapent leur crédibilité en affirmant que tous sans exception sont noirs et en soutenant la revendication des noirs pour toute réalisation culturelle et intellectuelle imaginable".

Voici, tel quel, le texte d’une dépêche trouvée sur un site web intitulé topchrétien (qui cite l’agences PortestInfo)? Qu’en penser, détournement biblique pro-africain ou réflexe néo-colonial du rigorisme protestant de la blanche Amérique? Notons que la polémique porte sur les illustrations et non sur le fond du texte. Jésus était-il noir?

Certains pères de l’Eglise, pour résumer, déclare qu’Adam, qui a été crée bon puisqu’à l’image du Créateur, réunissait en lui tous les caractères psychologiques et physiologiques, lesquels se sont divisés au cours des générations. Aujourd’hui nous dirions qu’Adam et Eve disposaient de l’ADN total, lequel s’est fragmenté dans la descendance.

Le Christ, connu pour être le fils de l’homme, entendre d’Adam, possédait, dans la perfection de sa nature, l’entier des caractéristiques psychologiques et -tout en appartenant de façon évidente au peuple juif, c’est ce qui ressort en tout cas de l’étude du Saint Suaire de Turin, lequel, sous les traces de coups révèle toute la noblesse d’un splendide visage sémite- à n’en pas douter, l’entier des caractéristiques physiologiques hérité de son père charnel, le premier homme, dont il est venu racheter la faute. Etant donné que ladite chair lui vient de sa Mère, Marie, on peut imaginer qu’elle possédait déjà en elle les caractéristiques qu’elle a communiquées.

Donc oui, Jésus est noir, puisqu’il disposait à volonté de l’ADN noir. Physionomie noire qu’il a tenue cachée à même titre que sa nature glorieuse qui ne sera révélée qu’une seule fois sur le Mont Thabor. C’est en tout cas la conclusion de tous les peintres d’icône ou missionnaires de l’histoire de l’Eglise, lesquels, dès les premiers siècles et dans une parfaite intelligence des sciences pédagogiques, n’ont pas hésité à présenter des versions fortement orientalisées des physionomie christique ou mariale, puis asiatique, noire, indienne, peaux-rouge etc. Sans jamais offenser nullement le respect dû à la divinité, bien au contraire. En conséquence, les tableaux kitsch italiens montrant des Jésus caucasiens aux yeux bleus et des Sainte Vierge d’une blondeur étincelante sous leur voile ne sont pas plus conventionnels que les belles Vierges noires serrant avec bonheur leur petit Jésus d’ébène, qu’elles soient d’Einsiedeln ou du fin fond des missions gabonaises.

Ne pas considérer la perfection de toute la Création voulue par Dieu revient à rejeter le premier commandement. Si Dieu à trouvé lui-même que "cela était bon" à la fin de chacun des premiers versets de la Genèse, peut-il revenir à l’homme de dire le contraire? Tous les hommes sont également enfants de Dieu.

-> N-D des Ermites, à Einsiedeln. Nigra sum sed formosa (Cantique des cantiques)

Ne pas considérer cette perfection revient aussi à s’attirer les foudres de l’encyclique "Mit Brennender Sorge" du pape Pie XI, rédigé par le Nonce apostolique en Allemagne Eugenio Pacelli, futur Pie XII, pour fustiger les erreurs du nazisme: "Seuls des esprits superficiels peuvent tomber dans l’erreur qui consiste à parler d’un Dieu national, d’une religion nationale ; seuls ils peuvent entreprendre la vaine tentative d’emprisonner Dieu, le Créateur de l’univers, le Roi et le Législateur de tous les peuples, devant la grandeur duquel les Nations sont " comme une goutte d’eau suspendue à un seau " (Is., XL, 15) dans les frontières d’un seul peuple, dans l’étroitesse de la communauté de sang d’une seule race…
Le point culminant de la Révélation atteint dans l’Évangile de Jésus-Christ est définitif, il oblige pour toujours. Cette Révélation ne connaît pas de complément apporté de main d’homme, elle n’admet pas davantage d’être évincée et remplacée par d’arbitraires " révélations " que certains porte-parole du temps présent prétendent faire dériver de ce qu’ils appellent le Mythe du Sang et de la Race
".

Les races ne sont pas niées mais transcendées par l’amour universel de Dieu. Pas d’autre race que l’humanité!

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