Bébé-mouette: Propos de M. Frehner, quelques petites corrections

Dans la Berner Zeitung du jour, on lit, en page 12, de la bouche même de M. Matthias Frehner, directeur du Kunstmuseum de Berne: "Herr de Riedmatten hat auf seiner Homepage zeitweise diffamierende Vorwürfe gegen den Künstler erhoben, die auch uns betroffen haben. Er hatte behauptet, Xiao Yu habe eine Frau zur Abtreibung gezwungen, um an den Fötus heran zu kommen. Das ging für mich eindeutig zu weit, das hat mich sehr betroffen gemacht", assertion déjà entendue lors du symposium du 22 août et qui revient à nous accuser de diffamer Xiao Yu en lui reprochant d’avoir contraint une femme à l’avortement en vue de l’obtention de la désormais célèbre tête du non moins célèbre bébé-mouette.

Cette allégation pour le moins surprenante ne trouve son origine incertaine que dans une lecture très fortement orientée de l’avant-dernier paragraphe de notre premier communiqué de presse: "Nous demandons qu’une enquête soit menée sur l’origine du foetus ou prématuré: Etait-il mort avant d’être décapité, a-t-il été tué exclusivement pour la réalisation de cette oeuvre, sa mère a-t-elle été avortée/accouchée de force, pratique dénoncée comme courante en Chine par Amnesty international, comment l’artiste a-t-il pu se procurer ladite tête, comment M. Uli Sigg, vice-président du groupe Ringier et ex-ambassadeur de Suisse en Chine, a-t-il pu la transporter en Suisse, d’où provient le corps de la mouette, ledit animal a-t-il été maltraité et tué pour la réalisation de cette oeuvre? Etc.". Nous mettrons cela sur le compte d’une mauvaise compréhension du français.

Nous avons, en outre, de fortes raisons de penser que la plainte en diffamation déposée par le musée à notre encontre repose également sur une  même compréhension défaillante de la langue du BAF; la deuxième langue du canton de Berne tout de même.

M. Frehner ne craint pas les contradictions, qui a nié, et ce devant 400 personnes, avoir déclaré au quotidien Der Bund, le 9 août dernier, qu’un foetus n’avait rien à faire dans une exposition.

Nous ne pouvons que regretter que M. Frehner ait choisi cette méthode d’argumentation pour défendre sa cause et ses intérêts.

Nous tenons à rappeler que notre position s’est toujours voulue celle de l’ouverture et du dialogue: Le 2 août (publié le 3) dernier, soit près d’une semaine avant le dépôt de la plainte, nous avons demandé à parler au responsable du musée, nous n’avons obtenu que la réponse, très insatisfaisante, de Mme Ruth Gilgen, relayant la décision du musée de non entrée en matière.

Le 22 août dernier, toujours dans le même esprit, nous nous sommes rendu volontiers au symposium organisé par et pour le Kunstmuseum, nous avons occupé bien sagement le petit strapontin concédé aux pieds des sept sages et avons enduré sans broncher le populisme haineux et un brin discriminatoire d’une "artiste" telle que Mme Miriam Cahn.
Nous continuons de regretter que, depuis bientôt un mois, M. Matthias Frehner n’ait pour toute conception du dialogue qu’une vision extrêmement silencieuse, disciplinée et unilatérale de l’interlocution. Nous tenons à dire que de nouvelles déclaration du tenant de celles que nous venons de lire dans la Berner Zeitung pourraient bien constituer la goutte d’eau qui fera déborder un vase déjà plein à ras bord d’assimilations à peine déguisées aux islamistes et fondamentalistes chrétiens terroristes, d’accusations parfaitement infondées de diffamation et autres légendes urbaines très dans le ton d’un société contemporaine se refusant à affronter ses erreurs et ses responsabilités.

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