Un Français d’origine tunisienne, sans emploi, vient de gagner 118 millions de francs suisses à l’Euromillions. C’est assurément un heureux pays, que celui dans lequel on peut être immigré, chômeur depuis deux ans, père de sept enfants, assumer toutes les dépenses qui vont avec, et avoir encore des petits sous pour jouer aux jeux de hasard…
"Ils ont connu la misère", confie un voisin à l’envoyé spécial de "Libération". Comme quoi, même la misère n’est plus ce qu’elle était.
Pour le reste, le quotidien de référence ne nous révèle que peu de choses à propos des activités et des revenus de la famille. D’un des sept fils, on nous dit qu’il est chauffeur-livreur; d’un autre, on apprend, grâce à un de ses copains de la cité : «Il travaillait pas. Maintenant, il sait qu’il travaillera plus jamais, c’est la classe !»
C’est déconcertant, parce que, dans le même média, des sociologues nous expliquent, à longueur de pages, que les "jeunes" des banlieues, ne souhaitent rien tant que de trouver du travail pour s’intégrer plus vite dans la société française…
Les optimistes se consoleront en se disant que ces ados, qui considèrent que ne rien faire tout au long de sa vie, c’est "la classe", sont deux des exceptions ne servant, somme toute, qu’à confirmer l’adage.
WD