Accouchement anonyme: La réponse du Conseil fédéral

Suite à la motion de la Conseillère nationale socialiste schwytzoise Josy Gyr en faveur de l’inscription dans la loi du droit à l’accouchement anonyme dont nous avons déjà longuement parlé (cf. nos art. des 23 et 24.05 et surtout du 27.06), le Conseil fédéral a rendu une réponse négative et proposera donc bientôt aux Parlementaires de rejeter ladite motion.

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En guise d’argumentation, le Conseil fédéral, qui reconnaît que l’accouchement anonyme fonctionne depuis des siècles, affirme que rien ne prouve que le modèle adopté en Europe par la France, l’Italie, le Luxembourg, la Tchéquie et Malte (il oublie l’Allemagne) ne permette de sauver des vies, alors qu’il dit exactement l’inverse, le jour même, dans sa réponse à la motion anti fenêtre à bébé du Conseiller Zisyadis, lors qu’il précise que ladite fenêtre à bébé, qui est en soi un système de préservation de l’anonymat, est tolérable en ce qu’elle "permet de parer un infanticide ou un abandon d’enfant", ce qui a déjà eu lieu, en Suisse, à trois reprises. C’est donc ce qui s’appelle, en bon français, se foutre éperdument de la gueule du monde.

A la Conseillère Gyr, qui reconnaît l’aspect exceptionnel de ce type de situations mais demande néanmoins au gouvernement de combler une lacune et d’intervenir favorablement au secours des mères dans des cas qui, s’ils ne sont pas nombreux, n’en restent pas moins tragiques, on répond qu’il y a somme toute peu de condamnations issues de ce type de situations et que, de toute manière, les femmes qui en viennent à abandonner leurs enfants sont folles et que c’est sans doute pour cela qu’elles n’ont pas eu recours à un avortement en temps voulu, pardon: "qu’elles n’ont pas la possibilité de recourir aux mécanismes usuels propres à résoudre la situation dans laquelle elles se trouvent", etc. On manque difficilement de coeur à ce point.

Cerise sur le gâteau, la Convention des droits de l’Enfant des Nations-Unies et la Constitution fédérale, lesquelles garantissent le droit à la connaissance des origines mais pas à la vie.

En outre, l’accouchement dans la discrétion derrière lequel le Conseil fédéral cherche à se réfugier n’est pas l’accouchement anonyme et il le sait très bien, et l’"extinction des relations juridiques" qu’il promet n’est pas l’extinction de toutes les relations. Les droits de la femme sont bafoués, on ne s’en souvient d’ailleurs que lorsqu’il s’agit de s’en servir au bénéfice d’une idéologie sexiste et anti-nataliste catastrophique. Adolescentes livrées à elle-même, drames familiaux, crimes d’honneur, elles seront chaque année plus nombreuses à n’avoir qu’un avortement non-désiré pour dernier recours.

Le Conseil fédéral ne propose rien sinon que de rejeter la motion, une accusation trop dure à encaisser pour les responsables d’une politique qui nous prépare le crash démographique et économique le plus retentissant de notre courte histoire.

Lueur d’espoir, rappelons l’interview du Dr. Werner Förster, gynécologue osbstétricien (FMH) de l’hôpital régional d’Einsiedeln qui affirmait sur les ondes du BAF, le 27 juin dernier, que, selon lui, l’accouchement anonyme ne saurait être contraire à la loi et qu’il était parfaitement disposé à le pratiquer dès à présent (interview).

La réponse du Conseil fédéral à la Conseillère Josy Gyr.

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