Une pétition munie de 28.000 signatures a été remise jeudi au Conseil fédéral pour réclamer une protection efficace des victimes de la traite des femmes. Le document a été déposé à l’approche des débats au Conseil national sur la loi sur les étrangers et sur la nouvelle norme pénale sur la traite des êtres humains.
La traite des femmes atteint au niveau international des dimensions qui n’ont rien à envier à celles du trafic de drogue ou du commerce des armes, a précisé Amnesty International, partie prenante de cette action de sensibilisation.
L’organisation rappelle que la Suisse n’est pas épargnée: selon des estimations de l’Office fédéral de la police, 1.500 à 3.000 femmes arrivent en Suisse chaque année par ce biais.
La remise de la pétition en présence de parlementaires fédérales a eu lieu en marge de la conférence internationale «Due diligence-La responsabilité de l’Etat envers les droits humains des femmes», qui se tient jusqu’à vendredi à Berne.
Les signatures ont été récoltées le 10 décembre dernier lors de la Journée des droits humains. Amnesty souligne que la traite des femmes est l’une des formes les plus brutales de la violence contre les femmes et les fillettes et une atteinte à leurs droits humains les plus fondamentaux.
On leur souhaite bonne chance d’autant qu’on se souvient que la délégation gouvernementale helvétique à la conférence du travail n’avait pas craint de déclarer tout de go: "La Suisse n’est pas entièrement convaincue de l’opportunité de fixer une date (2015) pour l’élimination de toutes les formes de travail forcé dans la mesure où si, à cette échéance, le but n’est pas atteint, seul l’échec sera retenu et pas les éventuels progrès réalisés dans le domaine". Avec une telle attitude, la traite des femmes a encore de beaux jours devant elle.
ap