Propagation du Sida: Roger Staub responsable !

Roger Staub, responsable de la section Sida de l’OFSP et président de l’association pour le label de qualité OK, fortement soupçonné par un Conseiller national UDC de couvrir la fabrication de préservatifs de seconde zone auxquels il accorde ensuite le label de "haute qualité" "stop sida OK", s’est fendu, pas plus tard qu’en 2003, d’un travail de diplôme postgradué en sciences de l’éthique appliquées, présenté à l’université de Zürich. On comprend mieux soudain certaines choses à la lecture dudit travail.

Intitulée "HIV-Positiv: Fertig mit sex? oder: Erwächst HIV-Positiven Menschen eine andere oder besondere moralische Verantwortung?" (Hiv-positif, Plus de sexe? Les séropositifs ont-ils une responsabilité morale différente voire particulière?), la rédaction, d’une cinquantaine de pages, étonne par son besoin primordial de relativiser et d’attaquer ce que l’auteur appelle "la vieille école". On rappellera, à titre de comparaison, que la vieille école est tout de même venue a bout d’un certain nombre de fléaux des temps passés, dont la tuberculose, alors que M. Staub, depuis 20 ans qu’il jongle avec les fonds publics, n’est parvenu qu’à gonfler les statistiques du Sida en Suisse.

"Ce qui était autre fois une épidémie mortelle est devenue une grave maladie chronique", en conséquence, la ‘nouvelle école’ préconise une prévention basée sur le "tout-à-l’information" contre la méthode des tests systématiques, laquelle pourtant, devrait être considérée par M. Staub comme la base première de l’information: "suis-je infecté, oui ou non?". C’est compter sans les raccourcis idéologiques qui font le charme de cette "étude": "Ceux qui voudraient introduire les test systématiques/obligatoires, une culture du savoir, ne comprennent pas qu’il y a des gens qui ne veulent pas savoir".

Pas de tests donc, Staub se complaît dans les théories socio-fictionnelles de Rosenbrock, hostile aux tests de dépistage et conclut finalement que les tests sont une mesure inadaptée en raison… du prix. Voilà qui, de la part de quelqu’un qui jongle avec 9 millions de frais de campagne annuelle, plus les 4 millions de l’Aide suisse contre le Sida (ASS), fait doucement sourire. On le comprend, la santé du candidat au Sida est secondaire, seule importe la "sociologie" de la prévention, laquelle a permis de véhiculer un message particulièrement favorable à toute une série de pratiques sexuelles "festives", à risque évidemment, homosexuelles notamment. La résolution du problème du Sida serait une catastrophe pour le business, il convient d’entretenir une pression régulière et constante (tel Bush avec le terrorisme) histoire de ne pas tuer la poule aux oeufs d’or; d’où les baudruches frelatées estampillées "OK" et les campagnes de promotion pour les fellations non protégées.

Se pose ensuite, au niveau éthique, la question d’une éventuelle responsabilité du porteur du virus vis-à-vis de son ou ses partenaires non-porteurs. Staub emploie ici une méthode d’exposition outrancière mais efficace:

1. Relativisme philosophique hasardeux: La responsabilité est à considérer comme "comme produit d’une construction sociale qui change"; allez comprendre…

2. Juridisme de bazar: L’intérêt du législateur à punir le responsable (soit l’infecteur conscient) serait inférieur à la réduction des risques; là aussi… 

3. Pendant au point précédent: Chercher refuge dans les difficultés d’applicabilité de la loi.

Ubuesque, Roger Staub, s’appuie sur "le droit à ne pas connaître un diagnostique médical" et sur les déclarations d’un obscur pénaliste, disant que l’article du code pénal ne s’appliquerait qu’aux cas vraiment graves, pour limiter ladite responsabilité à "tout au plus un devoir d’information". Information qui manque, de fait, puisque les tests manquent. L’ensemble de cette théorie repose entièrement sur le subjectivisme de la nouvelle école et, par antithèse, dans une confiance quasi cultuelle envers les performances des préservatifs; confiance dûment prêchée par les campagnes de prévention. La responsabilité dont fait état Roger Staub est en fait, une école du désengagement moral, où tout devient possible, où rien n’a de conséquence et où personne n’est responsable; bref, allez-y gaiement, les yeux fermés… le contraire d’une prévention.

Pire, dans les rapports occasionnels (one night stand en bon suisse allemand), M. Staub défend le droit de celui qui ignore, ou a refusé de connaître, son statut et sa liberté de ne pas informer son partenaire, lequel n’a, somme toute, qu’à prendre ses précautions.

En somme, la construction de Staub tend à ne voir dénoncer que le vicelard qui s’amuserait à infecter intentionnellement ses partenaires en leur mentant sur son état.

L’ensemble de ce monument de relativisme subjectiviste tient en équilibre sur la victimisation perpétuelle de la cible potentielle du virus du Sida. C’est le coup de génie du lobby anti-Sida des années 80: le candidat à la séropositivité n’est plus un être responsable sanctionné en raison d’erreurs consenties, mais une innocente victime de l’"amour". Partant de là, une victime n’a pas à se justifier aux yeux de la société ni à se discréditer à ceux de l’amant du moment. Le Sida est un tue-l’amour de 1ère classe et il convient alors de "protéger" le sidéen de toute marginalisation sexuelle, comme il convient de le garantir contre toute forme de responsabilisation forcée par voie d’application de la loi. Ainsi, la présente étude se destine aussi au monde juridique, histoire de couvrir les éventuels infecteurs qui pourraient faire l’objet d’une dénonciation.

La chose est évidente, sous couvert de libéralisme, M. Staub s’insurge contre toute idée de conscience morale et se range ainsi du côté des infecteurs "à l’insu de leur plein gré", lesquels ne peuvent faire autrement que suivre ce qui leur plaît (entendre leurs instincts). De telles choses sous la plume de celui à qui la Confédération a confié la charge d’endiguer le fléau de l’épidémie du Sida sont proprement alarmantes. On voit bien à quel point une certaine idéologie sexuellement libertaire peut être responsable de plusieurs dizaines de morts par an dans notre pays.

Si, en 20 ans, la lutte contre le Sida avait connu le développement de la prévention routière, la maladie ne serait plus qu’un mauvais souvenir. En attendant, la meilleur chose que l’on puisse faire pour la prévention dans ce pays, c’est le "OK" de M. Staub au bas de sa lettre de démission!

GM / AR

Merci à GF

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