Michel de Poncins: LE PROFIT EST MORAL ET NECESSAIRE

Votre argent vous intéresse

l’économie de marché expliquée à tous

Hewlett-Packard (HP) est cette très importante multinationale qui, tout en gagnant beaucoup d’argent, va licencier des milliers d’employés. En France et dans d’autres pays européens cela fait du bruit. J’ai écrit que le premier devoir moral d’une société capitaliste est de faire du profit et un correspondant, pourtant avocat, m’a contredit amicalement, en s’appuyant sur les intérêts du personnel. C’est l’occasion de clarifier.

La doctrine sociale de l’Eglise et le bon sens reposent sur les commandements de Dieu, dont : « Tu ne voleras pas » et le respect des contrats en découle.

L’acte fondateur des sociétés capitalistes est leur pacte social : des personnes rassemblent des capitaux, faibles ou importants, en vue de faire du profit, leur unique objectif commun.

Par voie de conséquence, ils cherchent des clients.

Toujours par voie de conséquence et seulement ainsi, elles cherchent des fournisseurs dont des employés.

Toujours par voie de conséquence elles s’efforcent de bien gérer leur personnel ce qui ne peut que favoriser le profit.

Les immenses progrès techniques que nous connaissons sont le fruit de milliers de personnes ayant cherché à bien utiliser leurs capitaux pour faire du profit et ceci depuis la nuit des temps.

Si des personnes veulent s’associer en vue seulement d’assurer du travail à d’autres personnes et en plus leur bien-être, objectifs parfaitement honorables et éventuellement charitables, elles peuvent utiliser de nombreuses structures autres que les sociétés capitalistes. Elles savent qu’elles ont peu de chances de créer des richesses et, souvent, elles en détruiront ; dans ce cas, elles devront, comme on dit trivialement, « remettre au pot ».

Si une société capitaliste oublie son devoir essentiel et unique de faire du profit, par exemple en faisant passer les intérêts du personnel avant celui du profit, elle ne tient pas longtemps en vie. L’histoire économique est pleine de firmes qui, par une politique sociale trop audacieuse, ont été conduites à la faillite ou au rachat par une autre.

Les dinosaures publics en France, Sécurité sociale, Poste, SNCF, EDF ont une tendance irrémédiable et fondamentale a tourner uniquement en faveur de leur personnel. Ils sont restés en faillite permanente sur des décennies et ne demeurent en vie que par la force publique et l’argent public, tout en ruinant, à due concurrence, le pays tout entier.

Le capitalisme n’empêche pas de faire la charité et, au contraire, la facilite ; aux USA, pays relativement plus libre que d’autres, l’entraide charitable joue un rôle majeur. Si quelqu’un vit de dividendes, il peut très bien consacrer du temps à faire de l’alphabétisation. En fait, il y a toujours un mélange de la création de richesse avec des actes de pure charité et plus les sociétés capitalistes sont prospères plus les possibilités de charité augmentent. Booz, généreux propriétaire d’une belle récolte, disait aux moissonneurs de laisser tomber des épis exprès pour les glaneuses ; il pouvait le faire uniquement parce que toute son énergie avait été guidée par la recherche d’une bonne récolte !

C’est du fait de ce mélange que certains ont imaginé ce qui s’appelle souvent la « troisième voie. » Mais ce mythe n’est qu’un faux nez du socialisme ; en effet ce sont les gouvernements qui imposent des régulations du type « participation légale aux bénéfices » en vue d’associer le capital au travail ; ce faisant, dans une démarche typiquement socialiste, ils détruisent la clarté des contrats et, de proche en proche, le dirigisme augmente car rien n’est jamais suffisant. .

Pour terminer sur HP, occasion récente de cette analyse, les dirigeants dans l’intérêt de leurs actionnaires licencient en vue de préparer l’avenir tel qu’ils le pressentent. Si des licenciements sont prévus, cela préservera l’emploi des employés restant.

Si les pays concernés par cette opération étaient vraiment libres, il n’y aurait aucun problème : les licenciés toucheraient un pécule et se reclasseraient facilement.

Michel de Poncins

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