OTAN suspend ton vol!

Le 15 juin dernier, le Conseiller national UDC Oskar Freysinger (eh oui, toujours lui, à croire qu’il n’y a que lui pour lever les bons lièvres), interpellait le Conseil fédéral quant à la présence de pilotes autrichiens sur l’aéroport militaire de Sion et s’interrogeait sur la présence d’avions de l’OTAN sur les tarmacs et dans les cieux de la neutre Helvétie.

-> Quelle protection pour le secret de nos technologies militaires? 

Dans sa réponse, le Conseil fédéral reconnaît avoir "loué" à la République d’Autriche douze avions de combat de type F-5E pour une surveillance active de l’espace aérien, le leur donc, les Autrichiens ayant renoncé à "surveiller" l’espace Waldstaetten depuis un certain temps maintenant. Les pilotes auraient effectué au total une cinquantaine de vols dans le ciel helvétique.

Mieux encore, le gouvernement reconnaît que des appareils étrangers ont utilisé, au printemps 2005, la piste sédunoise comme base à l’occasion d’un "séminaire", sans toutefois préciser l’origine desdits appareils.

Une justification? Le couplet habituel sur la pauvre petite Suisse toute seule, mise en danger par sa neutralité et qui ne peut faire autrement que céder aux pressions extérieures, avec, en prime, tout de même une bonne raison: Ce type de collaboration permet à notre armée de l’air de se payer des échanges de classes avec stages de vol de nuit plein pot sur les régions inhabitées de la mer du Nord et de la Norvège. Cela dit, on comprend qu’il faille soigner les frustrations de nos pilotes: S’offrir des F/A18 flambant neufs et devoir planter les gommes 3 secondes après l’accélération parce que la frontière est déjà à l’autre bout, ça peut rendre nerveux. Cela dit, il suffirait d’appliquer la sagesse de nos dispositions routières à celles de l’aéronautique militaire: On pourrait baguer les F/A 18 et les limiter 45 km/h, beaucoup moins nuisible en agglomération.

Blague à part, ces rencontres s’effectuent dans une surprenante discrétion, (la presse signale aujourd’hui seulement un stage de formation de sous-officiers originaires de pays de l’OTAN) et sans la moindre garantie de préservation de la sécurité de nos installations. La Suisse ne fait pas partie de l’OTAN et l’alliance Atlantique a pour membres des nations dont les rapports avec la Suisse ne sont pas toujours au beau fixe, la Turquie pour ne citer qu’elle, ou réputés peu sûrs voire complètement corrompus, la Roumanie, les ex-pays soviétiques. Oui mais la Norvège et ses steppes désertes à perte de vue, oui mais la petite Suisse encadrée dans ses montagnes etc.

On s’étonnera de ne pas avoir entendu nos copains socialistes sur ce coup-là, ni même les camarades du GSsA et autres fanatiques du remplacement du service militaire par des stages de self-control feng-shui où l’on apprend à bien lever ses mimines au dessus de la tête et à ne pas irriter le monsieur avec la Kalachnikov; curieux autant qu’étrange!

La Suisse doit son étonnante tradition de liberté au respect scrupuleux de sa neutralité depuis la guerre de 30 ans (on passera comme chat sur braises sur les invasion corses, évidemment). Neutralité signifie avoir le bon goût et l’intelligence de se méfier autant de ses alliés que de ses ennemis; et puis, en Valais, pour tout dire, avec les Zurichois et les Bernois, on trouve que ça fait déjà assez de puissances étrangères sur notre territoire (souverain, est-il besoin de le rappeler!)

Bref, le conseiller Freysinger vient de déposer une motion pour traiter de la constitutionnalité de ces exercices, affaire à suivre.

Le site de la mission suisse à l’OTAN

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