Mail hardcore: L’OFSP répond: Le réseau de la santé publique sans protection

Suite mais pas forcément fin du feuilleton érotico-policier mettant en scène le BAF (la vierge effarouchée) et l’administration fédérale (le satyre). Souvenez-vous, suite aux révélations du Baf concernant certaines collusions d’intérêts entre le responsable de la section sida de l’OFSP et l’industrie de la baudruche britannique, la rédaction avait fait l’objet d’une correspondance électronique l’incitant à goûter à la débauche sodomite "hardcore", qui se traduit littéralement, paraît-il, par "noyau dur".

Après nous avoir pris longtemps pour un gogo, nous avoir fait le coup de "ach, za non za n’est bas bozible, nous ne poufons bas redrouver le koubable avec le hortinateur", après avoir tout de même compris que le Baf en savait relativement long sur la question et qu’il avait même sa petite liste de noms, la direction de l’OFSP, après plus de 4 semaines de grave concertation, vient enfin de lâcher le morceau: "Ca vient bien de chez nous, mais ce n’est pas nous!"; pas mal trouvé, mais peut mieux faire. On a vite compris, à l’OFSP, que la Rédaction ne marcherait pas non plus dans le coup du complot mené par les n° 2 à 10 d’Al-Qaeda, lesquels détourneraient frauduleusement les IP de la Confédération pour inonder le monde de mails ribauds et faire sombrer ainsi l’Occident dans la déchéance finale; en conséquence de quoi, l’on nous dépêcha la fort sympathique cheffe de l’information, Mme Christina Hertig, pour nous expliquer dans un français parfait de quoi il retournait vraiment: "Le mail que vous avez reçu a vraiment été effectué depuis un ordinateur de notre office, mais la personne qui l’a fait n’est pas un collaborateur de notre office. Nous donnons parfois des mandats à des entreprises externes. Les collaborateurs de ces entreprises qui travaillent pour nous ont accès à notre système parce qu’ils doivent travailler très étroitement sur certaines banques de données". Suit un mea culpa grandiloquent: "Nous regrettons vraiment ce qui s’est passé, nous n’allons pas l’accepter, et en avons tiré les conséquences dans le sens que nous avons demandé au mandataire de prendre les mesures nécessaires"; autrement dit, on s’en lave les mains, mon lapin, et quant aux sanctions, t’es mignon, compte dessus et bois de l’eau fraîche!

Bref, Guillaume Tell soit béni, la vertu du valeureux fonctionnaire helvétique est sauve, plus vierge qu’un compte à numéro dans une grande banque genevoise, éclatante, immaculée, blanche comme un tablier de boucher au petit matin… Non, le fonctionnaire fédéral n’est pas un impudique libidineux, ses grosses lunettes carrées ne cachent pas les regards avides d’une génération dévoyée par une lubricité dévorante. A Berne, et c’est là le symbole de la civilisation éternelle du génie helvétique, on paie des professionnels pour cliquer sur des sites cochons à raisons de 7000 fois par jour, car il faut, comprenez-vous, que cela soit bien fait; chez nous, même la débauche doit être organisée, réglementée, ordonnée, tip-top pico bello!

Blague à part, même si l’OFSP n’a pas vendu la mèche, on ne surprendra personne en vous apprenant que le principal, voire le seul, auxiliaire de la section SIDA reste l’Aide suisse contre le Sida (ASS), fondée par le responsable de ladite section, Roger Staub, et que le Baf a déjà accroché plusieurs fois à son tableau de chasse en raison de ses campagnes publicitaires, aux frais du contribuable, pour une sexualité non protégée ou pour son trafic de capotes frelatées, genre ballons d’anniversaire made in China. Or dans les deux cas, l’ASS n’a pas su répondre, et même, une fois, n’a pas voulu. Cette accumulation de frustrations demandait un exutoire, la surconsommation de pornographie sur internet ne suffisant plus à tempérer les humeurs, on s’adonna alors, dans le secret de sa position privilégié d’"acteur" au sein de l’administration fédérale, au plaisir secret et honteux du mail anonyme pornographique, plaisir amer dont l’abbé Pierre a su, dernièrement, si bien résumer les conséquences par ces mots: "très rare satisfaction".

Puisque nous sommes dans le registre de la frustration, analysons: Pourquoi le Baf a-t-il reçu ce type d’e-mail? Très simple, le Baf a osé s’attaquer à une "institution", réussissant en outre à lever le masque sur une vérité gênante et que nous ignorions d’ailleurs avant de nous intéresser à ce sujet précisément: L’ASS est une association gay militante qui parasite la lutte contre le sida depuis 20 ans pour faire sa propagande, augmenter le nombre de ses "adhérents" et travailler à la réalisation d’idéaux délirants, exprimés originellement par les courants gays révolutionnaires des années 60, telle la "négation vivante des fausses valeurs, des institutions sacro-saintes et de tous les rôles. […] la négation absolue du monde tel qu’il est" (FHAR, Front homosexuel d’action révolutionnaire, Gulliver, n°1, nov. 1972) ou encore la ‘destruction de la famille’ (Tout, n°12, avr. 1972, revue fondée par J.-P. Sartre); bref, la révolution mondiale par derrière et autres foutaises fanatiques, reprises à la lettre, encore aujourd’hui, par des assoc. telles que la North American man/boy love association (NAMBLA) etc. Si nombre d’associations ne sont pas aussi explicites que la NAMBLA quant à l’ensemble de leurs revendications, force est de constater qu’elles ne cessent de puiser l’aliment de leur idéologie et de leur action dans le mythe fondateur, quoique largement éculé, de la révolution soixante-huitarde, ses excès, ses haines, son fanatisme.

Ce que nous avons déjà dit et que nous répétons ici, nous n’avons pas le droit de le dire, cela ne "se fait pas". Dénoncer les magouilles astronomiques que cache l’hypocrisie du politiquement correct, démontrer par A + B comment un pseudo lobby gay se fait des couilles en or en propageant le mal qui justifiera ensuite la concession des crédits pharaoniques qui viennent chaque année bourrer les poches de ces "mandataires" privés, est "indécent". Il est tout de même amusant de constater qu’un mouvement qui a fait de l’obligation de renverser toute réserve morale l’essentiel de son fond de commerce, réclame à présent l’application légale d’une "éthique" aussi stricte et rigide qu’une nuit de noces sous l’ère victorienne. Bref, contester une injustice en provenance d’un groupe d’intérêt porteur de l’immunité diplomatique homosexuelle ne saurait être, somme toute, que le fait d’un vulgaire homophobe, soit un être irraisonné cédant à une pulsion de rejet primaire. Pas d’accord = homophobe. L’argumentation n’a ici aucune importance, le couperet tombe, implacable, l’opposition est crucifiée aussi vivement que dans un auditoire de la Sorbonne à la belle époque, "nazi, fasciste", homophobe n’en étant qu’une variante synonymique; il ne s’agit plus de définition mais de convention.

Ici, il faut suivre: Cette pulsion primaire d’hostilité gratuite n’est en vérité que la traduction d’un stress intérieur suscité par le rejet de ma propre homosexualité. En clair, si je suis homophobe, c’est que je suis homosexuel et que je n’arrive pas à l’accepter; s’ensuivent peur et réaction violente. Partant de là, le monde entier est un homosexuel en puissance dans la mesure où il peut céder à la tentation homophobe. L’AOC ‘homophobe’ étant entre les mains du lobby, ce dernier nous accorde bénignement le droit à l’hétérosexualité pour autant que nous sachions nous taire; ni plus ni moins que du terrorisme intellectuel (on remarquera au passage que cela ne marche qu’avec homophobe. Un islamophobe, par exemple, n’est pas un musulman refoulé; c’est là qu’est tout le génie de la chose). Serais-je homosexuel, n’aurais-je pas pour autant le droit ou la capacité de me montrer critique envers une entreprise tenant de l’escroquerie organisée sous prétexte de défense des droits des minorités? Que nenni, les rangs sont serrés, la visibilité est univoque. Le coup de génie du FHAR et de ses acolytes est d’avoir destitué l’élégant raffiné du XIXe siècle pour le remplacer par le prideur revanchard, révolutionnaire et militant. L’homosexualité moderne ne saurait être qu’une, pas d’autres variantes possibles; ça plaide le droit à la différence mais la supporte difficilement dans ses propres rangs (on n’a qu’à se rappeler les difficultés des lesbiennes, aujourd’hui encore, à s’intégrer dans les organisations faîtières).

Homophobe = homosexuel, mais homosexuel frustré, refoulé, renié, non-initié, non-révélé à la mystique pédérastique. Or la transcendance s’effectue, et cela exclusivement, par la pratique de la sodomie, acte ultime de la "scène primordiale" qui nous révélera comme homo sapiens homosexualis. Cette façon de voir les choses est d’ailleurs assez proche de ce que dit saint Thomas dans la Somme, quand il parle d’une forme de genèse, par la pratique du vice, d’une "seconde nature", sorte d’anti-élévation, anti-vertueuse et contraire à la première nature, d’où sans doute l’appellation, abhorrée par certains, d’acte "contre-nature", qui, antinomiquement, ne saurait s’"élever" que par en-bas. C’est là tout le sens du mail que nous avons reçu, notre correspondant a voulu tout à la fois nous insulter et nous convertir: Nous convertir en nous présentant le fruit défendu comme s’il devait être tentant et nous faire succomber, et nous insulter en nous révélant, toujours à rebours, notre homophobie en nous prouvant notre homosexualité. Nous sommes tous des homosexuels, tout dépend alors de la profondeur de notre refoulement, de l’inscription dans nos moeurs de règles morales, ces fameux tabous, ces murs, dont on a oublié qu’ils servent à élever les cathédrales et non pas à enfermer les hommes.

N’est-ce pas là le raisonnement primaire d’un être privé de discernement, programmé selon un schéma pauvre, minimaliste et inélégant, un horizon d’attente qui se réduit au sexe, une étroitesse de vue qui ne suscite que la compassion.

Pour en finir là-dessus, j’ai toujours pensé qu’il fallait libérer la valeur "homosexualité" de l’exploitation qu’en font les grands-maîtres de l’"homosexualisme" moderne. Rendre à nos "frères humains" un esprit critique, quitte à prendre le risque de "bousculer" un peu ce nouvel ordre moral dont ils se revêtent comme d’une toge, dernier rempart d’une pudeur blessée, et à leur retourner les moyens qui permettent d’accéder à cette "vérité qui rend libre", vraiment libre. Sur ce chemin, nous ne cesseront, nous céderont pas, ni les menaces, ni les injures, ni même notre homosexualité latente ne nous priveront du droit et du devoir de dire et d’écrire ce que nous croyons, dans le sens de savoir, être vrai.

Quant au reste, il est effrayant de constater, à notre époque de frénésie sécuritaire, à quel point le réseau de l’administration fédérale est perméable et prête le flanc aux plus imprudentes situations de vulnérabilité. Guère étonnant, cela dit, qu’un office fédéral qui fait la promotion directe et exclusive d’"instruments" de protection qui tolèrent du 9,5% d’échec, dans un domaine où l’échec signifie la mort, soit aussi peu efficace dans la protection de ses données comme de ses valeurs.

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