Nouveau dérapage: L’ASS rackette les petits vieux.

-> Photo: Le petit Luca vous observe

En prévision de la journée mondiale du sida, l’Aide suisse contre le sida se paie à nouveau notre tête:

Il y a une semaine ou deux, l’ensemble de la population romande recevait dans sa boîte le tout-ménage intitulé: Luca: « Pourquoi personne ne veut jouer avec moi ? » (recto, verso). Juste en-dessous, la bobine misérable d’un gosse de 10 ans au teint d’endive, des valoches sous les yeux que ne renierait pas un Jean-Louis Aubert un lendemain de fête de fin d’année de clinique de désintox, la tête appuyée sur la corde d’une balançoire dans une pose rappelant explicitement une scène de pendaison.

Sur le papier gris-misère, faussement écolo, on nous explique en deux pages pourquoi personne ne veut jouer avec ce petit garçon pourtant si jovial, gai et sympathique: Le papa de Luca, Michaël est séropositif, « Depuis que ça se sait à l’école, (ce corniaud de gamin n’a pas pu s’empêcher de bavasser), personne ne veut jouer avec Luca ». La formule n’a pas changé depuis vingt ans, étalage sentimental, victimisation à loisir du séropo et, accessoirement, du séropo gay puisque, c’est la spécialité de la maison. La prévention du sida importe peu en somme, l’action repose uniquement sur la prévention des discriminations et la culpabilisation du donateur.

Suit un laïus sur l’oeuvre de l’ASS, genre ‘soeurs de la charité’, qui seule peut sauver Luca et son père à condition, évidemment, que le bourgeois daigne se saigner pour racheter sa bonne conscience au cours du marché à 25 jours de Noël. Fait particulièrement significatif, nulle part dans le descriptif de ses activités, l’ASS ne mentionne la prévention contre le Sida, tout repose sur ces 20’000 séropositifs dont « un grand nombre connaissent le bien douloureux sentiment de marginalisation qu’ont éprouvé Luca et Michaël ». Le problème n’est pas la maladie mais la société, ainsi l’ASS ne combat pas l’une mais l’autre.

Ce que ce pauvre Luca ne sait pas, c’est qu’avec les 2 millions de fonds privés que l’ASS engrange chaque année, elle publiera des brochures pour apprendre à des gosses de son âge à soigner leur spleen en pratiquant des fellations sans préservatifs, pour qu’il y ait toujours plus de séropositifs, pour que l’on puisse toujours plus demander d’argent, et que, s’il veut retrouver le sourire, il n’a après tout qu’à se démerder tout seul, on est pas là pour rigoler. D’ailleurs, s’il fait une tête pareille à cet âge-là, c’est sans doute qu’il nous prépare un refoulement précoce et qu’il faudrait voir à lui passer une brochure, histoire de le déniaiser et qu’il accède enfin à l’épanouissement par le contact avec de nouveaux amis.

Détail remarquable, les traductions du Schwyzertuütsch sont en général médiocre, celle-là développe une langue correcte, classique, voir même un peu vieillote (Si ça se trouve, ce n’est qu’un copier-coller de la propagande des années 80). Or c’est un point des plus intéressants: A public vieillot, technique de guerre marketing d’un autre âge: Sous la photo du responsable qui, soit dit en passant, semble avoir un peu forcé sur le poppers, le post-scriptum dévoile toute la perfidie de l’entreprise: « Nous espérons que vous apprécierez les cartes de l’artiste suisse très populaire Jean Tinguely. Nous serions heureux que vous nous fassiez parvenir en échange 24 francs avec votre don ». Ce que nos lecteurs français ignorent peut-être, c’est que, ce genre de truc, en Suisse, ça marche. Le Suisse moyen, qui n’a rien demandé à personne et surtout pas à ces escrocs, se croit obligé, débiteur, alors qu’il ne l’est en rien, d’autant plus que ces mochetés n’ont dû coûté que 5 cts pièces à leurs revendeurs. Le lecteur qui n’aura pas versé sa petite larme de circonstance sur le destin brisé du jeune Luca, se sentira pris au piège, contraint et forcé, par crainte de suites voire de poursuites, de régler la note, un tribut qu’il paie déjà laregement par voie d’impôts.

Ces méthodes ont été maintes et maintes fois condamnées par les fédérations de consommateurs; certes, de petits malins vous répondront que, légalement, rien ne pousse au versement. Il convient cependant de distinguer clairement ce qui est vraiment et ce que le peuple croit: Le peuple croit vraiment que l’ASS se consacre à la lutte contre le Sida, il n’en est rien, l’association travaille en sous-main à l’entretien d’une bonne moyenne, juste histoire de ne pas tuer le business.

Une dernière chose encore, dans la marge, à gauche du post-scriptum, la marque du certificat ZEWO avec ces mots: « mérite confiance »…

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