Immigration : « Ils sont venus, ils ont vu, ils sont €¦ déçus ! »

Si dans le passé, l’immigration était un besoin, voire une nécessité économique, elle est de nos jours devenue un phénomène à la mode. Au quotidien, nous assistons, impuissants, au défi absurde que se lance la jeunesse africaine en bravant les vagues de l’océan en vue d’aller s’abreuver aux Iles Canaries ; ces Canaries qui, d’ailleurs, ne satisferont jamais sa soif. Car, faut-il le répéter, cette Europe dite ‘terre d’accueil, d’asile et d’épanouissement économique’ n’a jamais été et ne sera peut-être jamais un berceau de confort pour nous autres Africains.

 La réussite de façade qui aveugle ceux qui sont restés au pays et qui rend fertile leur imagination jusqu’à inventer des linceuls mobiles – les pirogues – n’est, en réalité, que le reflet physique de la somme des frustrations, de privations, de déceptions et de patience (forcée) des immigrés africains qui vivent en Europe. En effet, il n’y a pas un immigré africain qui vive quelque part en Europe qui ne soit pas déçu, quand il a eu le ’privilège’ de fouler le sol de ce continent aux ‘entrailles diamantifères’, qu’il a tant vu dans ses rêves et imaginations avant de venir. Cette déception est si grande que s’ils (ces immigrés) avaient la folie raffinée, pour ne pas dire courage, de ces milliers de jeunes qui veulent venir en Europe, ils seraient rentrés au bercail.

 Le monde étant devenu un village planétaire, ces jeunes n’auront jamais l’excuse facile de dire qu’ils ignorent les multiples obstacles qui se dresseront sur leur chemin. Trouver des papiers, avoir du travail, s’intégrer, se loger, subir les rigueurs climatiques et les pressions de la famille restée au pays, etc., resteront les épreuves quotidiennes du nouvel arrivant, désormais auréolé du prestige de ‘francenabé envié’ que confère tout séjour même clandestin et infernal en Europe.

La mission de la politique est de proposer un avenir et surtout de le permettre : créer un environnement juridique favorable aux entreprises, combattre le népotisme, la corruption et la concussion, encourager l’initiative privée, inciter le retour des étudiants et des diplômés et faciliter leur insertion, peuvent être autant de raisons pour retenir notre jeunesse, qu’un jeune président africain appelle à juste titre notre ’banque sociale’.

Extraits de l’article de Amadou Sarkozy THIMBO (tout lire)

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