Le travail sans fin de Raul Hilberg

Voici réédité le maître livre de l’historien américain de l’Holocauste, choqué par ce qui a été exigé des banques suisses pour les fonds en déshérence

Le TEMPS:  Un des chapitres que vous avez le plus enrichis est celui qui traite du problème de la restitution des biens juifs. Pourquoi ?

RH: Parce que cette question, au cours des quinze dernières années, a pris une importance démesurée. Cela m’a surpris. Pendant la Guerre froide, les juifs américains, par patriotisme, n’ont pas voulu mettre en cause les Allemands, les Suisses ou les Autrichiens parce qu’ils appartenaient au même camp.

Quand l’URSS s’est effondrée, ils se sont sentis les mains libres, et il y a eu de terribles abus. En particulier dans le combat mené par l’Organisation mondiale juive de restitution contre les banques suisses, les compagnies d’assurances et les entreprises accusées de s’être enrichies en recourant au travail forcé. Les sommes réclamées furent sidérantes, sans commune mesure avec le nombre de travailleurs forcés. Tout cela me choque énormément, car c’est le résultat d’une ignorance totale du passé.

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