Michel de Poncins: LA FLUIDITE DU MARCHE DU TRAVAIL

Votre argent vous intéresse

l’économie de marché expliquée à tous    

Nous avons déjà traité  du marché du travail. L’idéal serait que la plus grande liberté y règne au bénéfice de tous et, notamment, des salariés et ce n’est pas le cas dans beaucoup de pays, dont la France. Une des entorses principales à la liberté est la fixation légale d’un salaire minimal à un niveau supérieur à ce que donnerait le marché libre : c’est le « Smic ». Et, pire encore, ce Smic est augmenté chaque année d’une façon mécanique, jouant le rôle de « voiture-balai ».

En 1981, il y avait 840 000 smicards. La Direction des études du ministère de l’emploi en compte aujourd’hui 2 540 000. A ce jour un salarié sur six est smicard contre un sur dix à la fin des années 80. J’ai écrit dans plusieurs livres que nous serions un jour tous smicards !

Le Smic, comme toute action socialiste, est cruel malgré de fausses apparences ; la cruauté principale vient du chômage induit et de l’écrasement des salaires. Suivant l’OCDE, 5 points de plus de Smic donnent 1 point de plus de chômage. Si le Smic n’avait pas été augmenté régulièrement et au-delà du prix du marché, le chômage serait peut-être en France, aujourd’hui, à 5 % et sans le secours de fausses statistiques.

Le mécanisme destructeur du Smic est connu : mettant le prix d’un travail au-dessus de la valeur de ce travail pour l’entreprise, il décourage de recruter. L’employeur éventuel cherche d’autres solutions, soit investissement, soit renonciation au projet, soit délocalisation. Bien entendu ce sont principalement les moins qualifiés et les plus faibles qui souffrent de ce chômage induit et bien moins les cadres supérieurs.

Chaque augmentation suscite un nouvel écrasement de la hiérarchie. Les non-smicards sont progressivement rattrapés, ce qui détruit tout encouragement au progrès et explique en partie une sorte d’apathie vis-à-vis du travail. Les autres salariés s’appauvrissent : en moyenne, les salaires nets ont progressé, en 25 ans, de seulement 16,5 % en monnaie constante. En fait on subventionne le travail de faible valeur et le tout tire les rémunérations vers le bas.
 
Au sommet de la hiérarchie, les personnes les plus payées, bien que souffrant moins, ont tendance à émigrer, ce qui est aussi un effet indirect.

Le Smic s’analyse comme une interdiction de travailler signifiée à tous ceux dont le travail vaut moins cher que son niveau et les précipite au chômage ou à l’aide sociale.
Cela s’est remarqué depuis 1970, dans l’industrie textile dont les difficultés avec tant de délocalisations viennent très directement du Smic.

A l’opposé dans l’économie de marché, l’ajustement des salaires et des avantages annexes s’opère en permanence dans la fluidité. Un exemple se réalise aujourd’hui en Chine ; il n’existe pas de Smic ou pratiquement pas et les salaires augmentent à grande vitesse en commençant par les zones les plus prospères, les autres les suivant compte tenu de l’inévitable temps de propagation. Le pouvoir d’achat en bénéficie et la richesse se diffuse.

Michel de Poncins

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *