La minute culturelle : Mahomet vu par Dante

Parue en 1308 à Florence, la Divine Comédie, l’une des œuvres majeures de la littérature mondiale, est un poème sacré et une épopée composés de 100 chants répartis en trois parties. Il décrit la descente de Dante aux Enfers, son passage par le Purgatoire et son accession au Paradis.
En enfer, le 9eme cercle est consacré aux fauteurs de schismes et de discordes. Comme chatiment pour eur faute, ils y sont eux-mêmes physiquement déchirés. Dante y apercoit un certain mahomet, prophète auto-proclamé, et un certain Ali, son gendre…

Extrait de LA DIVINE COMÉDIE de DANTE.

L’ENFER, CHANT XXVIII.

Le tonneau, lorsqu’il perd quelque douve ou le fond,
ne reste pas béant, comme un que j’aperçus,
ouvert depuis le cou jusqu’au trône des pets.

Entre ses deux genoux pendillaient ses boyaux,
les entrailles à l’air, avec le sac fétide
qui prend nos aliments pour les merdifier.

Je tenais mon regard rivé sur cette horreur ;
il ouvrit, m’ayant vu, de ses mains sa poitrine
et dit : « Regarde donc comme je me déchire !»

Vois à quel triste état est réduit Mahomet !
Celui qui va devant en pleurant, c’est Ali,
le visage béant du toupet au menton.

Tous les autres esprits que tu peux voir ici
dans la vie ont été des semeurs de scandale
et de schisme ; et voilà ce qui les fend ainsi !

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S’inspirant de cette description de Dante, divers artistes majeurs ont donné une représentation de ce mahomet aux boyaux pendouillants et condamné aux tourments de l’enfer.
Miniature du 14e siècle :

Gustave Doré :

William Blake

Salvador Dali

Botticcelli

PM
NB : c’est le portrait de Dante que vous voyez sur les pièces de 2 euros italiennes