Michel de Poncins: L’INEGALITE CREATRICE

Votre argent vous intéresse

l’économie de marché expliquée à tous  

L’un des principes absolus de la science  économique est que l’inégalité est créatrice et que l’acceptation de cette inégalité créatrice est absolument essentielle dans tout le corps social. Cette inégalité est inscrite dans la création par Dieu et c’est, notamment, grâce à elle que la terre s’est progressivement organisée autour de l’homme, le chef-d’oeuvre de Dieu.

Refuser cette inégalité c’est refuser tout mouvement et s’orienter vers le déclin. Elle est une des bases de l’économie de marché et trouve son efficacité la plus grande dans cette économie de marché car elle pousse sans cesse à l’accroissement de la richesse.

Les frères Michelin, arrières-grand-pères des propriétaires actuels de la firme, imaginèrent de remplacer le bandeau qui entourait les roues des bicyclettes par des pneumatiques remplis d’air. L’inégalité était flagrante avec les bicyclettes de l’époque roulant sur des bandages et compte tenu du progrès chacun s’est précipité pour en bénéficier. Ils créèrent ensuite la même inégalité pour les voitures et l’on connaît la suite de la saga : prospérité de la firme Michelin, avec en même temps généralisation des pneus de voitures, chambres à air et tous artifices absolument nécessaires pour que les voitures puissent rouler et puis bien d’autres engins jusqu’au jusqu’aux avions. Ce simple exemple est en lui-même une leçon.

Autre exemple d’inégalité créatrice : l’inégalité dans les fortunes. Il est bien légitime que chacun essaie d’augmenter sa fortune. En général, on essaie  d’augmenter cette fortune vers des niveaux que l’on peut atteindre avec vraisemblance. Actuellement, avec les immenses possibilités des nouvelles techniques, il n’est pas rare qu’un jeune talentueux espère carrément  devenir milliardaire ce qu’il ne deviendra peut-être jamais, mais ce qui  le pousse à donner le meilleur de lui-même.  L’inégalité créatrice conduit les hommes à se surpasser eux-mêmes et à fabriquer des engins divers qui se surpassent aussi.

Il existe aussi l’inégalité entre les groupes d’hommes et entre les nations.

Les journaux remarquent avec regret que 1,3 milliards d’êtres humains n’ont pas d’eau potable. Sur cette base les forces dirigistes dans le monde entier se mettent en route et évoquent la création  « d’un service public international de l’eau (!) ». L’eau serait un  « patrimoine commun » de l’humanité qu’il faudrait répartir également ; les idées de rationnement ne sont pas loin.

La vraie information la voici : 5,2 milliards d’hommes ont de l’eau potable et même plus qu’il n’en faut.  Il y a cent cinquante ans dans les grandes villes européennes l’eau tout court et l’eau potable étaient relativement rare et très souvent on lisait « eau non potable » sur un robinet. L’extraordinaire situation actuelle vient d’une action fabuleuse, celle de l’inégalité créatrice avec jeu de l’économie de marché, même si dans le domaine de l’eau la liberté n’est que relative : travail, capital, idées, créativité se sont additionnées, échangées et surajoutées pour montrer que l’eau peut exister partout en abondance.

L’inégalité actuelle, dans le domaine de l’eau, est le fruit du progrès et la garantie des progrès futurs pour le grand bien de tous. Mais pour cela il faut que les Etats ne s’en mêlent pas et que les élus ou autres ne voient pas dans la pénurie d’eau la source de nouveaux enrichissements personnels, ne serait-ce que par la création de nouveaux monstres comme le service public international de l’eau.

A l’encontre de l’inégalité créatrice, dans des pays socialistes ou quasi socialisés comme la France, le pouvoir s’efforce de développer l’égalité ce qui est tout à fait contradictoire avec l’idée de progrès. C’est ainsi qu’en France toujours, les médias vitupèrent sans cesse contre les systèmes à deux vitesses. Ces jours-ci, il est question de réformer les hôpitaux qui sont l’une des sources des déficits de la sécurité sociale. Les médias se rendent compte des bienfaits d’un libéralisation mais tout aussitôt agitent le chiffon rouge de ce qu’ils dénomment :  « l’hôpital à deux vitesses » : précisément l’hôpital à multiples vitesses est nécessaire pour créer le progrès là où il y a enlisement dans la stagnation.

Davantage encore, les chevaliers de l’égalité ont lancé l’idée folle de « l’égalité des chances » comme si Dieu n’avait pas distribué les chances à chacun suivant sa volonté et comme si ce n’était pas à chacun de tirer parti de sa propre situation.

Il existe, et ce n’est pas une blague, des « préfets délégués  à l’égalité des chances »  nommés au côté d’autres préfets pour leur donner un « coup de main » pour ainsi dire dans l’égalité des chances. Le 1er février 2006, Pierre Ngahane, a été nommé ainsi auprès du préfet de la région « Provence, Alpes, Côte d’Azur ». Il faut se frotter les yeux pour croire qu’une telle chimère puisse exister dans les documents officiels. Nous avouons ignorer si les préfets doivent revêtir dans l’exercice de la chimère le magnifique uniforme qui fait leur légitime fierté depuis deux cent ans et nous indiquons respectueusement qu’il y aurait risque alors de déclencher des phénomènes psychologiques dans les populations visées qui pourraient  légitimement  se mettre en colère en y voyant  le contraire de l’égalité des chances. Il serait plus prudent d’inviter les dits préfets délégués à exercer leurs prérogatives dans des « jeans » avec débraillé en plus, tenues plus conformes à l’égalité des chances républicaine !

Pour terminer notons que le refus de l’inégalité créatrice ne supprime pas du tout les inégalités, au contraire. Elles se développent alors avec fureur sur la base de combines, de corruption ou de terreur : la défunte URSS était connue pour le mirifique statut de  la mafia communiste au pouvoir !

Michel de Poncins

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