La Manif pour tous responsable de propager le Sida ?

Act Up publie un communiqué délirant achevant de démontrer, si besoin était, à quel point les milieux autoproclamés de la lutte contre les maladies/discriminations sont aujourd’hui déconnectés de la réalité…

Act Up, groupuscule agonisant de vieilles gloires de la lutte anti-Sida des années 90, reconverties depuis dans la lutte contre l’homophobie, précurseur des Femen dans les attaques de cathédrale, se met à radoter de façon surprenante sur les raisons qui peuvent commander son action. Surprenante car les libertés démocratiques d’action et d’expression s’y trouvent clouées au pilori sempiternel de l’homophobie sans que l’once d’une réflexion critique puisse même être admise.

Critiquer l’action politique des lobbys homosexuels revient à détester les homosexuels, c’est de l’homophobie et l’homophobie c’est mal, l’axiome est acquis. Mais de même que l’on tue un marin en soufflant une chandelle, chaque argument placé contre les revendications des lobbys d’intérêts homosexuels revient, au choix, à tuer de jeunes gays, nier le droit des minorités, favoriser les tentatives de suicide, encourager les viols de lesbiennes et propager le virus du Sida. En clair, oser ne pas partager la vision péremptoire d’Act Up sur l' »égalité des droits » fait de vous le pire être qui soit.

Pas d’exception

La raison du présent communiqué est bien évidemment  de fustiger la résistance à la loi sur le « mariage pour tous ». Act Up juge le Pacs insuffisant qui ne permet pas d’ouvrir le « droit aux prestations versées au conjoint survivant de l’assuré social », il faut donc le mariage. Mais pas un simple mariage dans les faits, LE mariage, le vrai, le vôtre, celui des autres: « Nous ne pourrions pas non plus nous satisfaire d’une union civile pour les couples homosexuelLEs donnant accès aux mêmes droits que l’actuel mariage, dans la mesure où l’égalité des droits ne peut être que pleine et entière. Une union civile ne ferait qu’entériner un statut d’exception pour les homosexuelLEs : nous ne sommes pas si exceptionnelLEs ! ». Ils ne sont pas exceptionnels mais réclament tout de même qu’une exception soit faite à une institution réservataire de la différenciation sexuelle (dixit Elisabeth Guigou).

En effet, refuser cette exception, cette inégalité, c’est refuser l' »égalité » de l' »exception à la différenciation sexuelle pour tous », c’est persécuter les minorités, « combien d’homosexuelLEs n’ont pu participer aux obsèques de leur conjoint mort du sida car leur « belle-famille » s’y opposait ? »; par exemple…

Tenter un « argumentaire », un débat, c’est fonder l' »homophobie ». Résister aux demandes consécutives des lobbys homosexuels – dont il apparaît clairement aujourd’hui qu’elles ont plus pour objet un accès à l’enfant qu’un accroissement de la liberté individuelle – c’est, bien sûr, accroître de son propre chef une « prévalence du risque suicidaire 2 fois importantes que les hétérosexuelLEs », laquelle s’amalgame en un tour de phrase au « harcèlement moral en milieu scolaire, aux discriminations subies dans son travail, des viols correctifs de lesbiennes aux adolescentEs rejetéEs de leurs familles, etc. »; on notera le « etc. »

Et si d’aventure, quelques homosexuels avaient malgré tout survécu à votre odieuse cruauté, vous les pousseriez, dans un dernier accès de rage haineuse, à s’inoculer le Sida. « D’une part, l’homophobie des responsables politiques, de gauche ou de droite, a conduit au cours des trente dernières années à censurer ou édulcorer de nombreuses campagnes de prévention et à n’informer les homosexuelLEs que par des médias communautaires, n’en touchant donc qu’une partie. D’autre part, les stigmatisations et discriminations ciblant les homosexuelLEs sont intériorisées par les individus et affectent durablement l’estime de soi. Or, on sait désormais que les prises de risques sexuels et l’accès à la prévention sont corrélées à une mauvaise estime de soi. Ainsi, la dynamique inquiétante de l’épidémie chez les gays découle directement des législations en vigueur. Il y a urgence : aujourd’hui, 1 gay sur 5 est contaminé à Paris ».

Faire taire

Il ne faut pas s’y tromper, l’essentiel de la construction argumentative n’a qu’un seul but, faire taire les opposants. Si vous parlez, nous mourrons, nous nous suiciderons, nous ferons violer puis nous attraperons des maladies et nous mourrons.

L’argumentation est gênante à plus d’un titre: Premièrement, l’on ne fonde pas de liberté sur le silence contraint de quiconque, ni sur le chantage au suicide d’ailleurs. Deuxièmement, l’argument de la fragilité homosexuelle devant la mort est à double-tranchant, qui apparaît tout autant la conséquence d’un mode de vie, choisi ou non, de l’adoption de moeurs dites « à risques » par l’OMS, que de la discrimination ambiante.
Une étude effectuée par l’Office fédéral de la santé publique en 2006, soit avant l’arrivée sur le tapis de cette excuse selon laquelle les misères du monde gay seraient toutes du fait exclusif de l’homophobie, tendait à démontrer que l’état de santé général, tant physique que psychique, des homosexuels mâles était sensiblement moins bon que celui des hétérosexuels du même sexe. Faudra-t-il aussi accuser les homophobes pour la prévalence d’asthme, d’allergies respiratoires et de sinusite chez les homosexuels ?
Reprocher à ceux qui s’engagent sans haine, dans le cadre du débat démocratique contre des réformes dont ils ne veulent pas, ce qui reste leur droit le plus strict, d’être responsables, même indirectement, de la contraction du Sida chez les homosexuels et, par voie de conséquence, de leur malheur et de leur mort, relève ni plus ni moins que du délire paranoïaque aggravé.
Peut-être osera-t-on dire aussi un jour que ces fameuses « campagnes de prévention » et ces « médias communautaires » ont échoué, et ce depuis bientôt trente ans, pour avoir privilégié la visibilité communautaire au détriment de l’urgence sanitaire. Quelque part, le Sida était – est toujours, la preuve aujourd’hui encore avec ce texte – nécessaire à la cause communautaire et, malgré les promesses (par ex. le Conseil fédéral qui promettait 0 infection en l’an 2000 dans le Tages Anzeiger du 9 avril 1987), certaines pistes, qui eussent pu s’avérer efficaces, ont peut-être été, à dessein, écartées.

Troisièmement, la rhétorique de victimologie perpétuelle a la détestable tendance de refuser à l’homosexuel, dans sa nature, l’égalité qu’on prétend réclamer dans ses droits. L’homosexuel serait un faible, une victime désignée, une « fiotte », une espèce inférieure, à la lisière de l’humanité, menacée par la moindre modification de son biotope; cela nous ne pouvons l’admettre.

Des homosexuels marchent contre le mariage pour tous, ces homosexuels souffrent certainement des menées de quelques poignées d’agitateurs qui se sont emparées de la marque déposée « homosexualité » et éreintent la franchise sous le coup de leurs distorsions intellectuelles. Si l’homosexuel n’est pas différent des autres hommes, il est aussi sensible à la nécessité de la famille, de la différenciation sexuelle dont il est le fruit. Il est un être pensant et non un offensé de profession qui crie à l’assassin à chaque fois qu’on lui présente une idée construite. Frigide Barjot en agace certains en ramenant tout au référant homosexuel, on peut le comprendre, elle a cependant raison de refuser de voir les homosexuels exclus du débat. Ils sont aussi concernés que nous le sommes par les attaques contre la famille et ces sommations au silence proférées par les chantres de l’égalité, des chances, des droits, sauf pour ceux qui n’ont pas la chance de partager leurs opinions et en perdent ainsi jusqu’au plus élémentaire de leur droit, celui d’être entendu. Pour reprendre un slogan d’Act Up: « Plus de débat, on veut des droits ! ».

 

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