Tribunal de Sion: Le Nouvelliste sous protection rapprochée

Valais: Comment Lionel Henriot et François Fardel, juges au Tribunal civil, ont protégé le Nouvelliste des conséquences de ses méthodes… Chronique banale de l’asservissement de la justice aux besoins d’un système. 

Les lecteurs assidus du Bureau audiovisuel francophone savent déjà comment Gilles Berreau, journaliste au Nouvelliste, a monté, sur commande, l' »affaire » dite de la « balle dans la nuque » – affaire qui valut au candidat UDC Adrien de Riedmatten d’être soudainement propulsé au rang de seul et unique argument à faveur de Stéphane Rossini pour les semaines qui suivirent. Ils savent encore avec quelle rigueur Sandra Jean, rédacteur en chef du titre valaisan, propriété du groupe français Hersant, a nié tout droit de réponse au principal intéressé.

Recours à la ‘Justice’

c103caninesE_v2L’on ne peut avoir lu Canines ou le Mur dans la Vallée (épuisé, en cours de réédition) et attendre autre chose de la justice valaisanne que du franchement burlesque. Il faut dire qu’à Veysonnaz, où réside le sieur de Riedmatten, le souvenir est assez cru du « coup du chien« , qui vaut tous les coups du lapin du monde. Il ne faisait aucun doute que le Tribunal allait chercher à protéger son meilleur client, restait à savoir comment. La curiosité l’emporta. Le moins que l’on puisse dire est que MM. Henriot et Fardel furent à la hauteur de leurs augustes prédécesseurs.

L’article et le refus de droit de réponse tombent le samedi. L’offensé prépare sa requête de mesures provisionnelles pour le lundi. Comme ces choses-là n’attendent pas, qu’on est dimanche et qu’il ne lui reste que des timbres à 85 centimes, il double son courrier d’un fax, histoire de faciliter la tâche du Tribunal. Dit courrier est posté le lundi matin, mais après l’unique levée de 08h00 et se trouve tamponné dans un autre village, la commune ayant perdu son bureau de poste depuis peu… Il n’en faudra pas plus.

Bis repetita placent

Le lundi à midi, en moins de temps qu’il ne faut pour faire ctrl c – ctrl v, la décision tombait. Rejeté et 200 francs de frais au prétexte qu’un fax n’est pas un mode de transmission valable pour une copie, et qu’un titulaire d’une maîtrise en droit des religions (effectuée dans le cadre d’études de Lettres) ne saurait ignorer cela en ce qu’il équivaut en tous points à un « professionnel qualifié« , entendre un avocat au barreau en exercice… Une pure merveille !

Brièvement conseillé par un avocat de la place sédunoise, hilare, le soussigné se fend d’une petite lettre pour expliquer que l’original est en chemin et qu’il ne s’attendait en aucun cas à un jugement aussi expéditif. La réponse fuse, obligation de motiver et 1’500 francs d’avance de frais. Il faut encore répondre… On explique alors volontiers – sachant que les mur dans la valléedemandes d’assistance judiciaire sont régulièrement oubliées jusque bien au-delà des délai -, ne pas avoir les moyens et l’on s’étonne que le juge revienne à une décision ayant force de chose jugée, et dont les délais sont échus, comme d’autres à leur vomi.

Dans un monde normal, les choses s’arrêtent là, l’on encadre la belle décision et l’on rigole un bon coup. Et bien là, non, pas du tout ! Au Tribunal de Sion, l’on se rengorge et se prépare à démontrer sa loyauté au système comme suit : L’on prend prétexte du fait qu’une copie par fax, envoyée dimanche pour lundi, et son original, posté lundi pour les jours qui suivent, sont deux causes et deux requêtes tout à fait distinctes et… L’on refait la même décision: re-rejet et re-frais balancés à la tête du client; les maîtres seront contents.

Chefs-d’oeuvre de l’art politique contemporain

Joint par le Bureau audiovisuel francophone, M. Adrien de Riedmatten a déclaré qu’à ses yeux, ces décisions constituaient un : « Chef-d’oeuvre de l’art répressif contemporain« .

« Depuis que le juge Olivier Vergère a usé de tous les expédients possibles, en 2010, pour annuler les effets du recours que j’avais pourtant remporté et s’épargner l’obligation de visionner les vidéos qui accusaient mes agresseurs de l’Aperto, ajoute-t-il, je collectionne accessoirement les perles des Tribunaux valaisans; c’est devenu une marotte.

Les juges valaisans sont certainement les plus à même de démontrer cette profonde vassalité de la justice au politique, pour ne pas dire au politico-médiatique. A cet égard, ces deux décisions figurent au nombre des pièces-maîtresses de ma collection.« 

Pour Adrien de Riedmatten, c’est l’évidence, « à ce niveau de compétence« , les jugements des tribunaux valaisans confinent à la réalisation artistique. « C’est de l’art, du droit, de l’histoire tout à la fois« , commente-t-il avec enthousiasme.

Henriot ViglinoInterrogé, Adrien de Riedmatten, dit ne pas avoir l’intention de faire recours, il n’en n’a d’ailleurs pas les moyens :

« Le fait que le juge Henriot soit le mari d’une chroniqueuse du Nouvelliste, aujourd’hui journaliste à la RTS, Sandrine Viglino, et qu’il ait omis, comme dans d’autres affaires auparavant, de se récuser pour offrir sa protection à un corps de métier auquel il est incontestablement attaché, revêt une symbolique extrêmement forte dans le contexte de ma démarche. 

Ces exemplaires doivent être précieusement conservés comme autant de traces, d’instruments de mesure de la fonte des libertés et de l’éthique des tribunaux au XXIe siècle. Un témoignage indispensable pour les générations futures« , explique-t-il.

En 2014, le juge Henriot avait en effet ‘oublié’ de se récuser dans l’affaire opposant Dominique Giroud à la RTS

Pour attirer l’attention du public sur la situation de la justice en Valais, intéresser d’éventuels collectionneurs et subvenir aux frais de conservation, Adrien de Riedmatten a décidé de mettre ces deux décisions, agrémentées de ses commentaires, sur un site d’enchères en ligne, à leur valeur nominale.

Contactés par le Bureau audiovisuel francophone, les juges Lionel Henriot et François Fardel ont refusé de répondre.

Noël Macé

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