Petite chose curieuse vue sur le journal de la TSR d’hier soir: L’affiche des jeunesses socialistes pour le oui à la Libre Circulation représentant deux ouvriers, l’un aux couleurs de la Suisse, l’autre à celles de l’Europe, se serrant la main tout en piétinant un Blocher défait et grimaçant; dans la plus pure tradition socialiste de la classe ouvrière écrasant le patron-tyran.
Le plus curieux est, que cette fois-ci, le Blocher en question est plutôt favorable, que dis-je, carrément enthousiaste en ce qui concerne la Libre Circulation. Divergence tôt relevée et abondamment commentée par tous les médias du pays.
Seulement voilà, le message des jeunesses socialistes étant plutôt indigeste pour tout cerveau normalement constitué, autant s’adresser aux tripes. Et pour les tripes, il faut une iconographie suffisamment parlante d’ennemi public n°1, de Schwarz Peter nationaliste, pour susciter chez le militant de base le réflexe pavlovien qui lui permettra de cocher la bonne case le 25 septembre prochain. Bref, au parti, réféchir c’est déjà désobéir.
Donc je récapitule, si je veux être un bon socialiste, je dois voter contre Blocher; donc non à la Libre Circulation…
Les grands spécialistes de ces illustrations où tous les patrons fument un gros cigare et portent un chapeau haut de forme furent, me souvient-il, à chercher du coté des jurnaux communistes.
D’où je déduis que les jeunesses socialistes ont tété le lait marxiste dans leur jeunesse. Et il est vrai que le simplisme a du leur monter à la tête.